Mix énergétique pour la production d'électricité,
énergies renouvelables, énergie fossile, énergie nucléaire

Il y avait hier soir sur TF1, un documentaire intéressant sur la production électrique photo-voltaïque en Allemagne, dans l'état du Bad Wurtemburg. Un documentaire fait par des journalistes est un reportage sur l'état des choses quelque part dans le monde sur un sujet de société important, politique, social ou économique. Mais un reportage de journalistes n'est pas l'alpha et l'oméga d'un sujet. Ici tout particulièrement. On nous montre des cellules photovoltaïques nombreuses couvrant les toitures, notamment ceux d'un hôtel et on fait parler des gens qui disent qu'ils ont leur électricité produite par ces cellules. Et on trouve une personne qui nous explique qu'en Allemagne on ne veut plus de nucléaire mais tout produire comme cela: 80% de renouvelable à l'horizon 2050 dans 35 ans! Bien (*)! Mais comprenons l'envers du décor. Deux informations importantes sont données: l'Allemagne a un mix énergétique électrique composée à 44% par le charbon, ce qui n'est pas nouveau; et les producteurs de photovoltaïque peuvent maintenant consommer leur électricité sans être obligés de l'injecter dans le réseau.
(*) l'électricité renouvelable est fatale cad. qu'elle doit obligatoirement être consommée; et l'idée pour 2050 c'est que les renouvelables assurent l'énergie de base et que les centrales à énergie fossiles assurent les pointes.

Ces deux informations sont effectivement l'envers du décor et quelques caractères de plus dans l'alpha et l'oméga du sujet. La possibilité de consommer l'électricité sans être obligé de l'injecter dans le réseau est une bonne chose; mais cela reflète aussi que RWE, l'équivalent de notre EDF-ERDF, a des problèmes pour gérer une production très dispersée d'énergie fatale. Ensuite, imaginons que tout le monde se mettre à faire pareil. On produit l'électricité de l'éclairage et de la petite puissance pendant les heures de jour - courtes l'hiver, plus longues l'été - et quand il n'y en a plus, on appelle la centrale à charbon ou à gaz pour fournir instantanément la demande. La nuit je me lève pour aller faire pipi, j'allume la lumière, ou le matin je fais griller mon pain. La logique écologique veut que quand on ne produit plus d'électricité photovoltaïque de manière autarcique, on s'en passe ou on en produise autrement, par exemple par un générateur à combustible fossile situé dans l'arrière cour; ou mieux, par appel au réseau centralisé, auquel on demande de s'adapter et de gérer tout cela.

Cela m'amène au nucléaire. Les Allemands ont des ressources fossiles - charbon et lignite - très abondantes; ils ne sont pas passés au tout nucléaire comme nous par choix industriel et aujourd'hui ils peuvent revenir au charbon; d'autant plus qu'ils ont aussi le gazdoc Nordstream germano-russe sous la Baltique que Schroeder a contribué à construire; or des centrales à gaz c'est idéal pour la production instantanée d'électricité, comme quand Fritz appelle pour aller faire pipi la nuit ou griller son pain le matin. Et quand il en faut plus d'électricité, on fait appel au voisin français qui avec son nucléaire peut fournir aussi instantanément.

Pour assurer la production à tout moment il y a des centrales en réserve, capables de se connecter au réseau quasi intantanément - centrales à turbines hydrauliques et à gaz - ou en très peu de temps - à charbon ou nucléaires où on laisse produire la vapeur en permanence sans alimenter la turbine à vapeur et l'alternateur.

Tout est donc dans le MIX énergétique, c'est à la dire la multiplicité des moyens de production pour fournir la demande d'électricité à tout moment. Pourquoi avoir pris la décision de fermer Fessenheim, si cette centrale a été entretenue, modernisée, qu'elle est aux normes de sécurité... alors qu'elle peut satisfaire les besoins en France et en Europe? Une vision purement française, alors que pour une fois la vision Europe serait meilleure.

Ceci me ramène à la filière bois: contrairement à la ressource cuivre (ou pétrole) qui ne se trouve qu'en des endroits particuliers de la planète et de manière très concentrée - ce qui requiert une concentration d'investissements massifs, des capitaux et des capitalistes pour extraire les 19 millions de tonnes de cuivre par an dont l'humanité a besoin aujourd'hui - le bois est dispersé sur un vaste territoire et ne nécessite pas une telle concentration de capitaux; des petites entreprises peuvent se partager la tâche de produire ce dont on a besoin. Quel est ce besoin? On ne va pas tous repasser au bois! mais certains peuvent et ont intérêt à le faire. Des communes rurales notamment pour alimenter une école, et en même temps la mairie, et d'autres services publiques proches. Exemple Séranon que j'ai visité.

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Mis en ligne le 20/01/2015 pratclif.com