Sur la qualité de vie dans notre pays de Fayence: solidarité et entraide.

Je mets à profit l'occasion que les circonstances de vie m'imposent en ce mois d'octobre 2015, presque 80 ans après ma naissance le 21 décembre 1935. Non dans l'esprit de me mettre en avant - mon avenir est loin derrière moi - mais de contribuer à la vie de notre collectivité locale de plus de 26000 habitants (CdC à 8), et d'en louer les bienfaits.

Je réalise en effet concrètement que notre pays de Fayence dispose de tous les services à la personne nécessaires pour permettre d'y vivre en toute sécurité et en sérenité: aides à domicile, médecins, pharmaciens, infirmiers et infirmières, kinésithérapeutes, commerces de proximité, coiffeurs et coiffeuses, bars et restaurants, portage de repas, services municipaux et centres communaux d'action sociale (CCAS)... sans oublier les services de l'État, la gendarmerie et le dispositif "voisins vigilants". Tous ceux qui exercent leur profession dans ces activités, assurent les services à tous les résidents que nous sommes, à tous moments et dans toutes les circonstances de la vie.

Il s'agit d'une économie sociale d'échanges mutuels: les ressources des uns et des autres s'échangent mutuellement pour le bien-être de tous; qu'il s'agisse d'actifs mutants et d'actifs locaux de toutes catégories socio-professionnelles, de retraités et de résidents étrangers permanents ou saisonniers. En ville, ces services sont concentrés sur un espace plus réduit permettant plus de facilités d'accès. Dans notre pays à l'habitat semi-rural et plus dispersé, les accès aux services sont moins faciles et requièrent la voiture et les déplacements à domicile des prestataires de services. Mais là aussi, des améliorations peuvent être apportées par des artisans offrant des services de transport personnalisés, soit directement dans un cadre d'entreprise privée, soit par des partenariats public-privé. La mise en contact de l'offre et de la demande est permise par les technologies d'information et de la communication.

Toutes ces relations sont de caractère "utilitaires" comparées aux relations familiales plus chaudes. Mais les multiples occasions de rencontre organisées par les associations et les communes sont le moyen priviliégié de développer un esprit de solidarité et d'entraide au sein de notre territoire et ainsi de dépasser l'utilitaire. Des occasions où la diversité des origines et des conditions sociales et professionnelles, doivent se manifester dans un esprit d'ouverture et de tolérance.

J'ai évoqué dans des billets précédents, le PLU de Montauroux en cours d'élaboration. Il est notamment question de densification de l'habitat, de loi SRU, de logement social. Tous ces aspects requièrent une réflexion de chacun de nous sur les tenants et aboutissants. C'est pourquoi je vous propose une liste de lectures en fin de ce billet.

Le parc de logements disponible dans chacune de nos communes doit permettre à tous et à toutes les familles, de se loger dans des conditions satisfaisantes selon ses revenus - en qualité et prix. Avec la nourriture et le vêtement, c'est un des besoins essentiels à la vie. Il faut que tous ceux qui vivent et travaillent sur le pays de Fayence pour le service de tous, aient un logement. Le logement social a pour but de permettre l'accès au logement des moins fortunés d'entre nous; le logement social est du ressort des communes via les Offices Publics de l'habitat modéré OPHLM1, 2 et 3.

Urbanisme et absence de mixité sociale: Au logement social s'associe le ressenti des populations de communes soumises à l'obligation de 20% de logements sociaux (*): les logements sociaux sont souvent concentrés dans des quartiers ou des communes concentrant les populations à faible pouvoir d'achat voire en difficultés financières, et du fait notamment de leur rapide développement, proposant une faible offre commerciale et en services, une faible offre d'emplois, ce qui cultive une mauvaise image de ces quartiers et de leurs habitants rendant difficile leur accès à l'emploi ailleurs et favorisant les exclusions.
(*) Chez nous, Montauroux et Fayence ont plus de 3500 habitants mais ne sont pas strictement dans l'obligation des 20% de logements sociaux de la loi SRU2. Il faut que la commune soit comprise dans une agglomération de plus de 50000 habitants, comprenant au moins une commune de plus de 15000 habitants.

En parallèle à la notion de logement social que les gouvernements des différents pays industrialisés appliquent depuis des décennies depuis l'essor de la révolution industrielle dans la 2è partie du 19è siècle, la pensée aujourd'hui s'oriente sur la mixité sociale 4. La mixité sociale consiste, en une zone géographique donnée, en ce que des personnes issues de catégories socio-professionnelles différentes (niveau de vie, cultures ou origines nationales) se côtoient, ou cohabitent. La mixité sociale engendre des quartiers hétérogènes peuplés d'habitants distincts par leurs revenus ou leurs origines. Le brassage social est facilité par les législations, mais aussi par les acteurs sociaux comme les politiques, ou les associations. Les acteurs économiques, et notamment les entreprises, jouent aussi un rôle en termes de mixité par leur politique de recrutement de main-d'œuvre. À l'inverse, les quartiers homogènes regroupent une classe sociale, ou une communauté, précise.

Dans la mixité sociale s'exerce aussi le concept de la mobilité sociale5. La mobilité sociale concerne les changements de statut social des individus ou des groupes sociaux au cours du temps, ainsi que les différences entre le statut social des parents et celui de leurs enfants. En sociologie, c'est un concept pour l'analyse de la structure sociale. La mobilité sociale est souvent entendue comme synonyme d'ascension sociale ou de la possibilité d'ascension sociale, par opposition à la reproduction sociale, et répondant aux questions d'inégalités, de redistribution des revenus et du patrimoine. Elle comprend néanmoins aussi le déclassement qui s'oppose à proprement parler à l'ascension sociale. En politique, le concept de mobilité sociale est un des fondements du clivage entre droite et gauche et des différentes formes d'individualisme ; il est à la base du rêve américain. Il sous-tend les expressions telles que l'« exclusion sociale », la « fracture sociale », l’« ascenseur social », la « société bloquée », la « trajectoire professionnelle », le « plafond de verre » ou même la qualification de « nouveau riche » et de « parvenu » ou le proverbe « tel père, tel fils ».

On se demande toujours pourquoi il y a tant de difficultés dans notre pays à assurer un logement décent aux familles, à des prix correspondant au niveau des revenus. Les associations comme la fondation Abbé Pierre8 nous alertent constamment sur le problème.

À un moment donné, il existe un parc de logements; la nécessité d'un accroissement du nombre de logements doit correspondre soit à l'insuffisance du nombre de logements existants, soit à l'accroissement de la population.

En pays de Fayence, l'EPCI à 8 comptait en 2012 17080 logements pour une population totale de 26761 [lien], dont seulement 2/3 de résidences principales. Le taux d'occupation est donc de 1.6 personnes par logement, ce qui est très faible. En même temps les pages du dossier complet de l'Insee9 consacrées au logement montrent que les résidences principales ont en moyenne 4.4 chambres par logement [lien]; il s'agit donc de GRANDS logements, ce qui reflète la richesse relative de la population concernée. C'est précisément une des caratéristiques de l'habitat dispersé en pays de Fayence.

La question qui vient à l'esprit est donc la suivante: manque-t-on de logements, faut-il construire avec la problèmatique de l'espace, de la disponibilité du foncier.... ou bien le problème ne viendrait-il pas plutôt de la distribution et de l'emploi des logements existants?

Un article de George Monbiot du Guardian britannique est particulièrement décoiffant sur le sujet. Il met en cause le système de taxation qui favorise la rétention de l'habitat devenu trop grand pour ses propriétaires. Et il propose de taxer les logements en fonction de leur occupation 6. George Monbiot rejoint ainsi avec une autre méthode, Thomas Piketty qui propose de faire payer un loyer fictif aux propriétaires de logement principal libérés de leur prêt hypothécaire10. Monbiot ne dit pas qu'il faut renvoyer dans des logements plus petits les propriétaires de grands logements sous utilisés, mais qu'une taxation plus appropriée permettrait de fluidifier le marché, en augmentant la rotation des logements pour les familles, en fonction de leurs besoins aux différents moments de leur parcours vital.

  1. Montauroux OPHLM
  2. Loi SRU
  3. Logement social en France
  4. Mixité sociale
  5. Mobilité sociale
  6. Une analyse de la crise du logement au Royaume-Uni; mêmes problèmes; par George Monbiot
  7. Le logement à Fayence
  8. Fondation Abbé Pierre
  9. EPCI Fayence dossier statistique complet | Insee
  10. Fiscalité : les propriétaires occupant leur résidence principale bientôt taxés ?


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Mis en ligne le 01/08/2014 pratclif.com