CHARBONNAGES DU MAROC - JERADA
= CRISE ECONOMIQUE ET MORT OMNIPRÉSENTE -
= Alternative Incontournable, Reconversion indispensable.
Tous ceux et celles qui ont connu, ou qui ont un lien direct ou indirect avec Djérada et ses Ouvriers Mineurs de Charbon, ne peuvent rester insensibles aux mouvements de revendications Sociales dont la Ville Minière, longtemps rayonnante, a grandement besoin. Un événement exceptionnel très riche en enseignements.
Les Administrations et la tutelle en charge de ce dossier, n'ont pas pris la mesure des conséquences sociales en octroyant les permis de recherches et d'exploitation, oubliant l'exécution de l'accord de 1998 et des promesses de développement réitérées à chaque occasion… .
Comme ils n'ont pas accompagné (à ma connaissance) les opérations de liquidation du Patrimoine si riche et si cher à toute la communauté Minière de à la Région de l'Oriental. Une grande partie de la Noble Mémoire et de l'Histoire Nationale disparaît, maltraitée et humiliée dans un climat d'anarchie insupportable sous le regard des uns et des autres. L'image de désolation a été immortalisée par nos chaînes Nationales que je remercie.
Après la démolition sans raison apparente du village " mythique " de la cité Ouvrière, le massacre sans état d'âme du Bâtiment de la Laverie, haut lieu de la Mémoire dont l'énigme reste toujours inconnue, et voilà le tour du TERRIL, autre symbole de l'histoire du charbon, l'identité indéniable de la ville de Djerada, attaquée, humiliée…et la liste est longue. Inacceptable !!!!.. La Société des Mines de Zellidja (Sidi Bobeker) a subi et continue de subir le même sort que celui de Djerada…..
N'est-il pas facile de détruire que reconstruire ?
la meilleure solution, dans la meilleure méthode d'instruire.
Je suis consterné par la situation morose qui prévaut actuellement à Djerada. Ma Cité houillère, mon village minier, mon fleuve souvenirs. La noble mémoire de toute la communauté se réveille pour pleurer son passé glorieux, crier haut et fort sa douleur à qui veut l'entendre et à qui peut apprécier son sacrifice à sa juste valeur. Nul ne peut mesurer l'étendue de sa souffrance dans le silence et la patience.
LES CHARBONAGES DU MAROC (Ex-CHARBONAGES NORD-AFRICAINS-JERADA), à une certaine époque, furent sans conteste la bonne école dans tous les domaines. Une gestion saine, rigoureuse, un support considérable de l'économie régionale et nationale. L'unique employeur, l'unique pourvoyeur assurant la gratuité de tous les services nécessaires. Djerada jouissait en quelque sorte de " l'autonomie financière et Socio-culturelle ".
La fermeture définitive de cette gigantesque industrie minière, aurait été provoquée essentiellement par "l'accumulation des dysfonctionnements et des actes quasiment délictueux faits de gabegie, de clientélisme et de fautes stratégiques selon les spécialistes (presse)."
-Ce qui confirme les appréhensions du dernier Directeur Général étranger lors de son discours (Allocution) de Décembre 1969 à l'adresse de tous les responsables = Chefs de Services, Ingénieurs, Cadres, Tamca, les syndicats etc. à l'occasion de la présentation de la situation annuelle 1969 intitulée " Pourquoi Les Charbonnages sont en Péril ?". Le même constat a été fait en 1992 par le Directeur Général qui a amorcé le redressement pour sauver une Mine agonisante, sans pour autant réussir son projet, hélas !!! …..
Le départ controversé de la Société a laissé un vide énorme. Les événements mortels se succèdent, toute la population portant le Deuil-Perpétuel, perdue au milieu de son espace naturel, abandonnée à son sort, fatiguée des promesses sans lendemain, revendique tout simplement l'amélioration de leurs conditions de vie au quotidien.
Dans un élan de patriotisme légendaire, de solidarité exemplaire connue et reconnue et d'une seule voix, les jeunes et (moins jeunes) manifestants, demandent à qui de droit, de résoudre leurs préoccupations sociales et d'accorder une attention particulière à cette contrée minière, longtemps marginalisée.
Malgré les difficultés et grâce au " Savoir-Sacrifice " de l'Homme-Ouvrier-Mineur pour assurer le pain et le thé, Djerada a pu donner au Royaume des intellectuels de renom d'ici et d'ailleurs, des hauts cadres dans l'Administration publique-privée, des ingénieurs, écrivains, journalistes, professeurs, artistes peintres, poètes , etc.
Une Manifestation pacifique, Patriotique, haute en couleurs et de symboles n'est comparable à aucune autre, et n'a aucune similitude avec d'autres d'ici ou d'ailleurs. Bien encadrée par une jeunesse enthousiaste, consciente de ses droits et devoirs, bien gérée avec Brio par une jeunesse ambitieuse, de quoi faire jalouser plus d'un et n'en déplaise à d'autres… Une jeunesse débordante d'énergie revendique un développement socio-économique et culturel adéquat, leur permettant d'y contribuer efficacement pour ne pas vider Djérada de sa substance naturelle, en freinant l'exode de la population en quête d'une vie meilleure. Djérada, Une Mémoire, Une exception Responsable ".
Les enfants et petits enfant des Mineurs, les héritiers de la silicose, ballottés, exploités par les uns, négligés par d'autres dans une indifférence effroyable, " rejettent " l'étiquette d'ouvriers clandestins pour sauvegarder la dignité de l'Homme-Ouvrier-Mineur en hommage à leurs parents et grands parents. La mort Omniprésente, ils prennent leur mal en Patience. Ils attendent dans l'espoir d'un dénouement favorable à leur situation. Frustration extrême !!! La Misère est-elle de retour Ou l'Histoire qui se répète ?
N'étant pas qualifié pour intervenir, encore moins porter un jugement viable sur un sujet très sensible, un gros dossier qui renferme une histoire fabuleuse très riche, passionnante et douloureuse à la fois. Néanmoins, en ma qualité d'ancien des CHARBONNAGES et de l'environnement Minier de la Région de l'Oriental, je m'autorise à exprimer mon point de vue pour un début de solution partielle et équitable.
En attendant, dans un avenir assez proche, la mise en œuvre du programme de développement promis, proposé ou convenu pour le bonheur de toute la population locale qui a vécu et qui vit toujours au rythme du
Sacrifice " de l'Homme-Ouvrier Mineur pour l'exploitation de cette richesse au service du Pays. Djerada, mérite t-elle l'indifférence et l'ignorance ?
Plusieurs chapitres aussi importants les uns que les autres de l'après mine sont à développer, et essentiellement le volet de la Liquidation des Charbonnages depuis Mars 2003….( Mon prochain point de vue) 14 Années, c'est énorme !!!! et celui de la Gestion du patrimoine transféré, tel que les biens immobiliers….etc.…
Je suis triste pour ma Cité Houillère, mon Enfance, ma Jeunesse, ma Mémoire,
Inquiet pour l'avenir de ses enfants, angoissé par la mise sous scellé du protocole Social 1998 !! Chagriné par la destruction et la disparition de son riche patrimoine, peiné par la dégradation - Abandon de son Trésor-Archives.
Je suis Djerada, sa Mémoire, sa Silicose,
héritier fidèle et humble serviteur en parfaite symbiose.