Augmenter la concurrence dans la grande distribution
nouveau gadget pour doper le pouvoir d'achat?

Prenons l'exemple d'un pantalon coton offert en rayon de Super Marché Leclerc. 15€ barré à 10€, un exemple de ce que le gouvernement attendrait. 10€ contiennent 2€ de TVA; reste 8€. C'est un pantalon qui comporte tissus et une part de MO. Remontons la filière. Du magasin, il ya le transport depuis un entrepôt du distributeur, le transport de l'entrepôt du distributeur à celui de l'importateur, le transport de l'entrepôt de l'importateur à celui du transitaire récepteur à l'aéroport, le transport de l'aéroport d'arrivée à celui de départ, les frais du transitaire de départ, le transport jusqu'au producteur; et c'est là que se situe le prix d'achat du tissus et la MO. On se doute que le salarié qui a fabriqué le pantalon n'a pratiquement RIEN.

Exemple pour une salade montrée par M6 dans l'émission "Capital" un dimanche soir: la salade part de chez le maraîcher à 0.60€ et se trouve sur l'étal du Super Marché à 1.05€.

Evidemment l'activité économique s'est déroulée tout le long du parcours; en se déroulant, la partie du PIB qui entre dans le PIB total de la nation s'est constitué. Alors le point de croissance supplémentaire censé donné le pouvoir d'achat promis par Sarkozy aux français, il est où. Chez tous les acteurs de ce fantastique parcours? Avec comme résultat que tout le monde se retrouve comme avant.

Non le problème est ailleurs; il est dans la saturation d'un système qui ne peut plus continuer plus comme cela. Il faut se préparer à la décroissance - elle sera volontaire ou imposée.

Prenons l'exemple de la voiture, cette merveille technique dont plus personne ne peut se passer en France et les pays riches. Chaque fois que l'on doit changer de voiture, on s'aperçoit que non seulement le prix a augmenté avec l'inflation, mais parce que le constructeur a changé de modèle, changé le design, le tableau de bord, ajouté des gadgets etc. etc. Le constructeur vend cela comme une montée en gamme, de sécurité, de qualité, de consommation de carburant. Bien. Mais est ce si bien? On s'aperçoit que à voiture équivalente en usage, son prix a augmenté 3 fois plus que les revenus (salaires et pensions). J'ai fait l'exercice récemment; à une hausse de 12.75% du prix de la voiture correspond une hausse de 3.75% des revenus.

C'est d'une véritable fuite en avant qu'il s'agit; on l'appelle croissance économique, parts de marché, compétitivité: cette fuite est crée par la nécessité de suivre les autres constructeurs, de ne pas perdre de parts de marché, d'avoir une valeur en bourse toujours croissante, de faire des bénéfices pour satisfaire des fonds d'investissements et de pension. Bien sûr, cette croissance implique bien des acteurs: de l'acier, des tôles de haute qualité de ductilité, d'emboutissage et de résistance à la corrosion, des aciers outils pour toute la partie mécanique, des plastiques, des verres de qualité et bien d'autres intrants encore, bref toute une armée de producteurs et sous-traitants sont impliqués. Le prix de la voiture c'est la part du PIB qui vient du secteur de l'automobile. Sa répartition entre tous les acteurs, ce sont les valeurs ajoutés par chacun des acteurs pour arriver au prix de vente final et aux 20% de TVA que l'État ajoute au prix final pour payer ses services collectifs. Dans cette fuite en avant, on pressure tous les facteurs de production; tous les producteurs, sous-traitants et leurs personnels; mais aussi l'utilisateur final qui achète la voiture.

Renault a inventé le contrat dit "New Deal" pour mieux vendre ses voitures neuves. Il s'agit d'un contrat de financement total sur 3 ans, dans lequel le prix de la reprise en fin de contrat est intégré. Cela permet ainsi de réduire la mensualité pour la rendre plus acceptable à l'acheteur. On combine taux d'intérêt, durée de 36 mois, et montant de la mensualité, pour qu'en fin de contrat ce qu'il reste à payer correspond à une valeur résiduelle que Renault s'engage à payer pour le véhicule. Le contrat part de l'idée qu'une voiture a une durée de vie de 8-10ans avant de passer à la casse et au recyclage, et qu'elle passe de main en main de l'acheteur du véhicule neuf en passant par des acquéreurs moins fortunés. Bien! Mais à force d'augmenter le prix des voitures ce dispositif deviendra insuffisant. Il faudra bien régresser un jour et revenir à des voitures plus basiques.

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Mis à jour le 11/10/2016 pratclif.com