Niveau de vie, inégalités et pauvreté,
en France et aux Etats-Unis

Mise à jour : 29/03/2007

Ce texte très pédagogique définit et compare le niveau de vie, les inégalités de niveau de vie et la pauvreté en France et aux Etats-Unis

Voir aussi : Assurance maladie et pensions aux Etats-Unis et en France .

 

 

Table des matières

1.    Niveau de vie de la population d'un pays. 2

1.1  Définitions et valeurs pour la France. 2

1.2  Définitions et valeurs pour les Etats-Unis. 5

1.3  Comparaison des niveaux de vie Etats-Unis / France. 5

1.3.1      Vérification en comparant les PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat 5

1.4  Evolution des revenus en France et aux Etats-Unis. 6

1.4.1      La forte réduction des inégalités de revenus en France. 6

1.4.2      L'effet redistributif des impôts et des allocations diverses en France. 7

1.4.3      L'effort en faveur des bas salaires. 9

1.4.4      Evolution des revenus aux Etats-Unis. 10

2.    Inégalités de revenus en France et aux Etats-Unis. 11

2.1  Evaluation des inégalités avec un histogramme de quantiles. 11

2.2  Un indicateur synthétique d'inégalités, l'indice de Gini 14

2.3  Courbe de Lorenz et indice de Gini des revenus français. 14

2.4  Sources d'inégalités en France. 15

2.5  Evolution des inégalités en France et aux Etats-Unis. 15

2.6  Chiffres récents sur les inégalités de revenus aux Etats-Unis. 17

3.    La pauvreté en France et aux Etats-Unis. 18

3.1  Définitions de la pauvreté d'une population.. 18

3.1.1      Seuil de pauvreté monétaire en France. 18

3.1.2      Nombre de pauvres selon le pourcentage du revenu médian, 50 ou 60 %... 18

3.1.3      Définition par la perception d'aides publiques (France) 19

3.1.4      Pauvreté en conditions de vie. 19

3.1.5      Seuils de pauvreté aux Etats-Unis. 19

3.1.6      Comparaison des seuils de pauvreté français et américain.. 20

3.1.7      Taux de pauvreté monétaire. 20

3.2  La pauvreté en France. 21

3.2.1      Le problème du logement dans les grandes villes. 21

3.2.2      Statistiques de pauvreté en France selon la forme de pauvreté. 22

3.3  La pauvreté aux Etats-Unis. 23

4.    Conclusions. 24

5.    Définitions et références. 24

5.1  Définitions de l'INSEE.. 24

5.2  Adresses web.. 25

 

1.                    Niveau de vie de la population d'un pays

1.1                 Définitions et valeurs pour la France

Le niveau de vie est une moyenne définie à partir du revenu disponible, pour un individu ou un ménage : voir successivement les définitions de l'INSEE :

§           Revenu disponible d'un ménage

§           Unités de consommation

§           Niveau de vie d'un ménage français.

 

A partir du revenu disponible 2004 de chacun des 24 837 000 ménages français [1], on peut calculer :

§           Un revenu moyen, en divisant la somme des revenus disponibles, 718 660 millions d'euros, par le nombre de ménages, 24 837 ; on trouve 28 935 € par ménage.

§           Un revenu médian, tel que 50 % des ménages aient un revenu inférieur et 50 % un revenu supérieur ; on trouve 24 599 € par ménage.

 

Pour calculer le revenu médian il faut classer les revenus des ménages en ordre croissant et compter le nombre de revenus depuis le 1er (le plus faible) jusqu'à ce qu'on ait atteint la moitié du nombre total de ménages. Les revenus ainsi classés constituent une distribution de la fonction "revenu disponible d'un ménage" en fonction de la variable "rang", qui varie de 1 à 24 837 000.

 

Comme il n'est pas pratique d'utiliser la variable "rang", on la remplace par une variable appelée "décile" comme suit : on regroupe les diverses valeurs du rang en 10 classes de même nombre de revenus, le 1/10 de la population soit 2 483 700 revenus :

§           La classe 1, appelée "p10" ou 1er décile, comprend les 10 % de revenus les plus faibles ;

§           La classe 2, appelée "p20" ou 2ème décile, comprend les 10 % de revenus suivants ;

§           …..

§           La classe 10, appelée "p100" ou dernier décile, comprend les derniers 10 % des revenus.

 

En fait, on prend l'habitude de considérer que :

§           p10 est une valeur de la fonction revenu disponible égale au revenu le plus important du 1ère décile ;

§           p20 est le revenu le plus important du 2ème décile… et p100 est le revenu le plus important du dernier décile (et de la distribution des revenus).

 

Le revenu médian est alors, par définition, égal à p50. On a ainsi remplacé la variable rang par la variable limite supérieure de décile, qui est une valeur de la fonction revenu disponible égale successivement à p10, p20, etc.

 

Il n'y a pas de raison de considérer une partition des revenus en classes de même nombre de revenus. On peut ainsi ajouter, entre p90 et p100, une classe définie par p95, telle que 95 % des revenus soient inférieurs à p95. On peut aussi partitionner la population des revenus en 100 classes appelées centiles : p01, p02… p99, p100.

        On appelle quantiles les diverses classes retenues dans un partitionnement, dont certaines sont des déciles, d'autres des centiles, etc. Ces opérations de partitionnement de la population des revenus sont résumées ici.

 

Voici, par exemple, les limites de classe de la population des revenus disponibles des ménages français en 2004 citées par [1] :

 

 

Quantiles

Limites
supérieures
(€)

p10

11 477

p20

14 408

p30

17 581

p40

20 492

p50

24 599

p60

28 623

p70

33 171

p80

39 356

p90

49 554

p95

62 095

Limites supérieures de quantiles de revenu disponible des ménages français en 2004

 

 

Le revenu médian d'un ménage est donc p50 = 24 599 €. Le dernier quantile, p100, n'est pas défini dans la table ci-dessus car, par convention, il comprend tous les revenus supérieurs à p95 sans limite de montant.

 

Pour décrire une population, on peut aussi remplacer la fonction revenu disponible par la fonction proportion de l'effectif de chaque classe de revenus disponibles correspondant à chaque quantile par rapport à l'effectif total. C'est ce que l'on a fait pour les fonctions revenu disponible et niveau de vie dans le graphique ci-dessous, issu de [2] :

 

 

France 2004 : distribution des revenus disponibles des ménages
et des niveaux de vie des individus

 

 

Les niveaux de vie individuels français se déduisant des revenus des ménages par division par le nombre d'UC, sont adonc automatiquement inférieurs.

 

On voit qu'en France, comme dans tous les pays, il y a beaucoup de revenus et niveaux de vie modestes (plus d'un tiers des niveaux de vie est compris entre 1000 € et 1500 €) et peu de revenus et niveaux de vie élevés : les distributions sont asymétriques. C'est pourquoi :

§           la médiane des revenus par ménage, 24 599 € (2050 € par mois), n'est pas égale à la moyenne, 28 935 € (2411 € par mois) ;

§           la médiane des revenus individuels [7], 15 766 € (1314 € par mois), n'est pas égale à la moyenne, 18 030 € (1503 € par mois).

1.2                 Définitions et valeurs pour les Etats-Unis

Lecture dans [5] du revenu disponible par personne au 01/07/2004 (milieu de l'année 2004) : $29 222.

 

Le revenu disponible par personne n'est pas calculé de la même façon aux Etats-Unis qu'en France. Aux Etats-Unis on divise le revenu disponible total des Américains par la population (294.003 millions en juillet 2004 [5]), alors qu'en France le revenu disponible par personne est calculé à partir de celui des ménages.

1.3                 Comparaison des niveaux de vie Etats-Unis / France

Il faut tenir compte :

§           de la parité euro/dollar en 2004 ;

§           du coût d'un même panier de produits et services achetés par des consommateurs aux Etats-Unis et en France ;

§           des revenus disponibles nets par personne calculés dans les deux pays.

 

D'après [8], en 2004 1 $ avait le pouvoir d'achat de 0.914 €.

 

D'où le pouvoir d'achat en euros du revenu disponible individuel américain 2004 : 29222*0.914 = 26709 € (en euros 2004).

 

D'où la comparaison des niveaux de vie : 26709 / 18030 = 1.48.

En 2004, l'Américain moyen avait un niveau de vie 48 % plus élevé que le Français moyen, compte tenu du taux de change euro/dollar et des prix d'un même panier de biens et services acheté dans les deux pays.

 

Certaines dépenses (comme le logement) étant réparties entre davantage de personnes aux Etats-Unis qu'en France (2.6 personnes par ménage contre 2.44), le niveau de vie relatif est encore un peu plus élevé aux Etats-Unis par rapport à la France. On peut donc estimer que le niveau de vie moyen aux Etats-Unis en 2004 était 50 % plus élevé qu'en France.

1.3.1             Vérification en comparant les PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat

Les économistes comparent les niveaux de vie de deux pays de richesses comparables grâce au rapport de leurs "PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat".

§           Le PIB par habitant d'un pays est la valeur des biens et services produits dans le pays en une année donnée - ici 2004 - diminuée de la valeur des biens et services consommés pour les produire, le résultat étant ensuite divisé par le nombre d'habitants du pays cette année-là :

·            Valeur Hors Taxes des biens et services vendus dans le pays

·            - valeur Hors Taxes des biens et services consommés pour les produire

·            + impôts sur les produits

·            - subventions sur les produits

·            résultat divisé par le nombre d'habitants.

§           La parité de pouvoir d'achat est définie par [8] ; en 2004 1 $ avait le pouvoir d'achat de 0.914 €.

 

Les PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat de la France, $29 600, et des Etats-Unis, $41 600, sont donnés pour 2005 par [9] ; nous nous en contenterons en l'absence de données pour 2004. Leur rapport est 41600 / 29600 = 1.41. Ce rapport est très proche de la valeur de 1.48 obtenue précédemment pour 2004, bien qu'il ne tienne compte ni des impôts ni des transferts sociaux. L'explication est simple : dans chaque pays, les impôts et taxes prélevés sur certaines personnes sont en majeure partie redistribués à d'autres sous forme de rémunérations et transferts sociaux ; leur influence disparaît donc lorsqu'on considère des moyennes de revenu disponible.

 

La comparaison des niveaux de vie ne doit pas être effectuée entre pays de richesses trop différentes, par exemple entre la France et Haïti (un pays assez pauvre, puisque son PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat 2005 est de $1700, c'est-à-dire 17 fois plus faible que celui de la France). Les gens vivent de manière tellement différente que la comparaison n'aurait pas de sens.

1.4                 Evolution des revenus en France et aux Etats-Unis

Les moyennes précédentes ne donnent pas une idée de la répartition des revenus dans chacun des pays. C'est d'autant plus important que :

§           Chacun des deux effectue des transferts sociaux, subventions qui diffèrent selon les catégories bénéficiaires ;

§           Les sommes transférées proviennent d'impôts dont la répartition varie avec l'origine et le montant des revenus ;

§           La répartition des subventions et des impôts varie dans le temps, impactant le niveau de vie des divers déciles de la population comme le montre le graphique du paragraphe suivant, issu de [2].

1.4.1             La forte réduction des inégalités de revenus en France

Source : [2] (novembre 2006).

 

France : évolution réelle du niveau de vie moyen entre 1996 et 2004
pour chaque décile de population

 

 

On voit qu'entre 1996 et 2004 le niveau de vie médian a progressé de 12 %, c'est-à-dire 1.4 % en moyenne par an. Par contre, les salaires après prélèvements sociaux - qui ne constituent qu'une partie des ressources comprises dans le niveau de vie - n'ont pour ainsi dire pas varié : ils ont augmenté en euros constants de 0.6 % en moyenne annuelle de 1998 à 2004 dans le secteur public et semi-public, et de 0.3 % dans la fonction publique d'Etat : les salaires français stagnent donc depuis longtemps.

1.4.2             L'effet redistributif des impôts et des allocations diverses en France

Source : [27].

Le graphique ci-dessous montre que les prestations sociales représentent plus de 35 % du revenu des 10 % des ménages qui gagnent le moins :

 

 

Pourcentage des prestations dans le revenu avant impôts selon les déciles

 

 

Le graphique suivant montre la croissance considérable de la pression fiscale sur les ménages (TVA, taxes sur les carburants, etc. non comprises) avec le revenu :

 

 

Pourcentage de pression fiscale selon les déciles et les centiles

 

 

Noter que les ménages les plus modestes ne paient même pas d'impôt sur le revenu.

1.4.3             L'effort en faveur des bas salaires

Il y a eu un gros effort en faveur des catégories les plus défavorisées. Cet effort est le résultat de la politique de nos gouvernements successifs, qui imposent chaque année un « coup de pouce au SMIC », dont les conséquences se répercutent dans les divers salaires un peu supérieurs, qui augmentent eux aussi pour maintenir un écart de rémunération censé traduire une valeur plus importante du travail effectué. En plus, les revenus modestes ont bénéficié de revalorisations de prestations sociales et de primes constituant des « impôts négatifs ».

 

Les autres conséquences des coups de pouce au SMIC sont très négatives :

§           Comme ils sont décidés autoritairement par le gouvernement, ils ne tiennent pas compte du contexte économique, notamment du besoin de compétitivité des entreprises. Pour beaucoup de ces entreprises, les nombreux travailleurs peu qualifiés sont ainsi devenus de plus en plus chers, ce qui les incite à délocaliser ou sous-traiter leur travail à l'étranger.

§           Le travail ainsi exporté à l'étranger crée du chômage en France, conséquence grave, et affaiblit des entreprises françaises, obligeant certaines à disparaître en licenciant encore plus.

§           La hausse forte et continue des bas salaires crée une injustice croissance à l'égard des classes moyennes, qui sont incitées à s'expatrier vers des pays où leurs compétences et leurs efforts sont mieux récompensés. C'est pourquoi de très nombreux Français jeunes et dynamiques sont partis vivre au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, etc.

C'est ainsi que le décile de revenu D9, qui disposait en 2004 de moins de 50 000 € par an pour un ménage, a vu son niveau de vie stagner littéralement pendant les 8 années de 1996 à 2004, croissant de moins de 1 % par an ; pendant ce temps-là, le revenu du décile D1 progressait 2 fois plus vite, avec 20 % en 8 ans.

Il y a donc, en France, une politique délibérée et persistante d'écrasement de l'échelle des niveaux de vie. Une telle politique ne peut avoir pour origines que l'idéologie de gauche et l'électoralisme des politiciens, droite et gauche confondues.

 

Enfin, on constate aussi sur le graphique ci-dessus que les contribuables du dernier décile ont vu leurs revenus progresser de 13 % en 8 ans. Cette progression supérieure des hauts revenus se retrouve dans tous les pays avancés, du fait de deux phénomènes :

§           On paie de plus en plus les hautes compétences, parce qu'elles son rares, et ceci dans toutes les fonctions : PDG, directeur commercial, analyste financier, consultant de haut niveau, footballeur, etc. Voir les exemples américains édifiants cités dans [10].

§           Une grande partie des revenus des gens les plus riches proviennent de leurs placements en actions, comme le montre [11]. Et avec la mondialisation, la croissance des grandes sociétés a été considérable depuis une vingtaine d'années, ce qui a dopé le cours de leurs actions.

1.4.4             Evolution des revenus aux Etats-Unis

Source : [13] (août 2006)

Le graphique ci-dessous décrit l'évolution du revenu médian transferts sociaux inclus mais avant impôts, en dollars constants de 2005, des ménages américains :

 

 

Etats-Unis : évolution du revenu médian avant impôts des ménages de 1967 à 2005
(en dollars constants de 2005) - Noter les périodes de récession

 

 

On trouvera dans [22] une distribution des ménages par tranches de revenus 2005, avant impôts mais transferts sociaux inclus.

 

Le graphique ci-dessous permet de comparer l'évolution des salaires médians des femmes et des hommes et de leur rapport :

 

 

Etats-Unis : évolution du salaire médian avant impôts des salariés à plein temps
de 1960 à 2005 et du rapport des salaires des femmes par rapport aux hommes

 

 

On voit que :

§           En dollars constants de 2005 et avant impôts, les salaires des hommes n'ont pas changé depuis plus de 30 ans ; cette stagnation est beaucoup plus importante que celle observée en France, en valeur comme en durée.

§           Les salaires des femmes, inférieurs à ceux des hommes, rattrapent peu à peu ces derniers depuis 25 ans.

§           Avant impôts, le revenu médian des ménages américains a augmenté pendant que les salaires des hommes stagnaient, d'une part parce que les femmes gagnent de plus en plus, et d'autre part parce que le revenu des ménages comprend aussi des revenus de placements, notamment en actions, dont les cours ont beaucoup progressé, comme l'explique [11].

 

Selon les chiffres publiés en novembre 2005 [24], le pouvoir d'achat des consommateurs américains a augmenté de 2.2 % depuis mi-2004, soit un rythme de 1 % par an.

2.                    Inégalités de revenus en France et aux Etats-Unis

Les inégalités de revenu ne sont qu'un aspect du problème social des inégalités. Pour une discussion de ce dernier, voir [23].

2.1                 Evaluation des inégalités avec un histogramme de quantiles

Le document [18] montre l'évolution entre 1979 et 2002 de la part du revenu total des ménages américains, avant impôts (histogramme du haut) et après (histogramme du bas) :

 

 

 

 

Ces histogrammes représentent les classes successives p20, p40, p60, p80, p90, p95, p99 et p100. Il y a bien un effet redistributeur des impôts en faveur des catégories les moins fortunées, mais il est modeste.

 

 

 

L'histogramme ci-dessous compare les pourcentages du revenu total 2002 après impôts en France et aux Etats-Unis :

 

 

 

 

On voit que les parts des diverses classes sont comparables en France et aux Etats-Unis, sauf celle de la classe des "plus de 90 %", où l'écart en faveur des Etats-Unis est important.

 

Enfin, les données de l'étude [19] nous permettent d'appréhender la décomposition des très hauts revenus américains par origine en 2004 :

 

 

Quantiles

Salaires et honoraires

Revenus
d'entreprise

Dividendes
d'actions

Intérêts de
placements

Loyers

Total
%

P99-99.5

72.7

19.2

3.8

2.3

1.8

99.8*

P99.5-99.9

63.9

25.9

4.9

2.9

2.4

100

P99.9-99.99

51.7

34.3

6.8

4.4

3.0

100.2*

P99.99-100

44.4

35.3

10.7

7.0

3.3

100.7*

Décomposition des hauts et très hauts revenus américains par origine
(il y a quelques erreurs d'arrondi signalées par un " * ")

 

 

Il est intéressant de constater que pour tous les revenus jusqu'à p99.99 inclus ce sont les salaires qui constituent l'essentiel : il s'agit de gens dont le talent, les capacités et l'ardeur au travail sont généreusement récompensées. Par contre, les revenus de la catégorie P99.99-100 reçoivent plus de leurs entreprises, actions, placements et loyers que de leur salaire.

2.2                 Un indicateur synthétique d'inégalités, l'indice de Gini

On dispose d'un indicateur, nombre sans dimension qui à lui seul donne une idée de l'écrasement ou de l'étalement relatifs de la distribution des revenus ou des niveaux de vie d'une population, l'indice (ou nombre) de Gini. Cet indice se construit à partir d'une représentation graphique de la distribution des revenus, la courbe de Lorenz. Pour comprendre la suite de ce texte, il faut donc lire le court texte [12], qui présente ces notions.

2.3                 Courbe de Lorenz et indice de Gini des revenus français

A partir des statistiques de l'INSEE [1] on peut construire la courbe de Lorenz de la distribution des revenus disponibles des ménages français en 2004 ci-dessous :

 

 

Courbe de Lorenz des revenus disponibles des ménages français
En abscisses : part de la population totale - En ordonnées : part du revenu total

 

 

L'indice de Gini est défini comme le rapport de deux aires : aire de la lentille entre la droite des revenus égaux et la courbe de Lorenz / aire du triangle rouge (qui vaut toujours 0.5).

 

En 2004 l'indice de Gini des revenus disponibles des ménages français valait 0.268, après avoir constamment baissé depuis 1970.

2.4                 Sources d'inégalités en France

Voici deux citations du rapport [26] :

§           Page 210 :

"La principale source d’inégalités des revenus est l’instabilité et l’insécurité de l’emploi. Si, pour une large partie de la population en âge de travailler, l’emploi est à temps plein et stable, une autre partie (les jeunes, les moins qualifiés notamment) cumule instabilité de l’emploi et faible taux de rémunération, multipliant ainsi le niveau des inégalités de revenu. Par ailleurs, pour les personnes largement avancées dans la vie active, la perte d’un emploi occupé depuis de nombreuses années, mais aussi l’interruption contrainte d’une activité non-salariée, constituent souvent des drames d’autant plus graves que la perspective de retrouver un emploi s’amenuise dès que l’on approche de ce qu’on tend à appeler les seniors."

§           Page 211 :

"Une seconde source d’inégalités des revenus salariaux tient au travail à temps partiel. Certes, une partie de l’emploi à temps partiel résulte d’arbitrages privés. Toutefois, une forte proportion de temps partiel ne résulte pas de tels arbitrages, mais de l’impossibilité de trouver un emploi de durée du travail suffisante."

"Si l’on ajoute l’impact de l’instabilité de l’emploi sur nombre d’éléments de la protection sociale complémentaire, sur l’accès au logement locatif ou aux prêts bancaires, il apparaît bien que l’un des points cruciaux de la lutte contre les inégalités, ou plus exactement de l’accès à des niveaux de vie plus décents, renvoie au thème de la sécurisation des parcours professionnels."

2.5                 Evolution des inégalités en France et aux Etats-Unis

La tendance actuelle, due à la mondialisation, est à une accentuation des inégalités de revenus. Ce phénomène est analysé dans [11].

 

Source de ce qui suit : [15].

 

 

 

 

On voit qu'en France les inégalités de revenu avant impôts diminuent, alors qu'aux Etats-Unis elles augmentent. En 2004, l'indice de Gini des revenus des ménages américains était de 0.466.

 

Une illustration du phénomène de croissance des inégalités de revenus aux Etats-Unis est donnée par [11] pour les hauts et très hauts revenus :

        Selon [16], pendant les 29 années de 1972 et 2001, les revenus des Américains qui reçoivent le plus ont augmenté selon le quantile comme suit :

 

 

Quantile
de revenu

Accroissement
en 29 ans (%)

Accroissement
moyen annuel

90

34 %

1.0 %

99

87 %

2.2 %

99.9

181 %

3.6 %

99.99

497 %

6.3 %

Croissance des revenus des Américains selon le quantile

 

 

D'après [17], en 2005 le centile 99 correspond à un revenu de $402 306, le quantile 99.9 à $1 672 726 et - selon les calculs de l'économiste Krugman - le quantile 99.99 à plus de $6 millions. L'explication de ces croissances spectaculaires est donnée dans [11].

 

En France, l'effet redistributif des transferts sociaux, les impôts sur le revenu inexistants pour les bas revenus et qui augmentent vite avec ces revenus, tout cela fait que la dispersion des revenus disponibles est encore plus faible que celle des revenus avant impôts, comme on le voit sur le graphique des revenus disponibles par UC ci-dessous, issu de [14] :

 

 

 

 

Conclusion : malgré les exagérations et les mensonges sur ce sujet dans les propos de certains politiciens de gauche et certains syndicalistes, la France est un des pays les moins inégalitaires du monde en matière de niveau de vie, et les inégalités y décroissent encore.

Les fortunes gagnées par une douzaine de PDG d'entreprises du CAC 40, une poignée de footballeurs et de pilotes de course, n'impactent guère les moyennes d'une population de 34.5 millions de contribuables.

2.6                 Chiffres récents sur les inégalités de revenus aux Etats-Unis

Source : [28], article basé sur les revenus 2005.

§           Le revenu annuel moyen des 1 % d'Américains qui ont gagné le plus est d'environ 1.1 million de dollars, en hausse de 14 % par rapport à 2004, alors que le revenu total des 300 millions d'Américains a augmenté de 9 % (plusieurs fois plus que celui des 64 millions de Français).

§           Le revenu annuel moyen des 0.1 % d'Américains (il y en a 300 000 sur 300 millions) qui ont gagné le plus est d'environ 5.6 millions de dollars (en hausse de 19.3 % sur 2004), celui des 0.01 % les plus fortunés d'environ 25.7 millions de dollars (en hausse de 20.6 % sur 2004).

§           Les 300 000 Américains qui ont gagné le plus totalisent 21.8 % des revenus, une part égale à celle des 150 millions qui ont gagné le moins.

§           Les 10 % d'Américains qui ont gagné le plus ont gagné 48.5 % de tous les revenus.

 

Conclusions :

§           Le niveau de vie moyen augmente beaucoup plus vite aux Etats-Unis qu'en France.

§           Les inégalités de revenu augmentent aux Etats-Unis, alors qu'elles baissent en France (courbe ci-dessus de l'indice de Gini du revenu disponible).

3.                    La pauvreté en France et aux Etats-Unis

3.1                 Définitions de la pauvreté d'une population

La définition la plus fréquemment utilisée de la notion de pauvreté est basée sur la comparaison du revenu disponible d'un « pauvre » à la médiane des revenus disponibles de la population.

3.1.1             Seuil de pauvreté monétaire en France

C'est le revenu (des personnes ou des ménages) égal à 50 % du revenu médian (selon l'habitude de l'INSEE) ou à 60 % de ce revenu selon l'habitude internationale. Les personnes ou ménages ayant un revenu inférieur à ce seuil sont dites en état de pauvreté monétaire.

 

En 2004, en France les seuils de pauvreté à 50 % étaient :

§           pour une personne : 15766/2 = 7883 € par an, soit 657 € par mois ;
7883 € correspondent à un pouvoir d'achat aux Etats-Unis de 7883/0.914 = $8 625

§           pour un ménage : 24599/2 = 12300 € par an, soit 1025 € par mois ;
12300 € correspondent à un pouvoir d'achat aux Etats-Unis de 12300/0.914 = $13 457.

 

Le seuil de pauvreté 2004 à 60 % (celui de la norme européenne) était de 788 € par mois. Selon ce seuil, le taux de pauvreté est de 11.7 %, ce qui représentait 6.9 millions de personnes, à peine moins que les 7.015 millions de 2003.

3.1.2             Nombre de pauvres selon le pourcentage du revenu médian, 50 ou 60 %

Selon la définition adoptée pour le seuil de pauvreté monétaire, 50 % ou 60 % du revenu médian, le nombre de pauvres varie énormément. Ainsi, en 2003, en France :

§           Au seuil de 50 % il y avait 3.7 millions de pauvres, soit 6.2 % de la population ;

§           Au seuil de 60 % il y en avait 7.015 millions, soit 11.7 % de la population.

3.1.3             Définition par la perception d'aides publiques (France)

En France on identifie aussi les pauvres comme des personnes qui perçoivent une aide destinée à lutter contre la pauvreté. Le nombre d'allocataires de minima sociaux a augmenté en 2004 de 3.4 %, à un rythme deux fois plus élevé qu’en 2003 (+ 1,6 %). A la fin de 2004, 3.4 millions de personnes étaient allocataires de l’un des neuf dispositifs nationaux ou du Revenu de solidarité (Rso), dispositif spécifique aux Départements d'Outre-mer. En incluant les ayants droit (conjoints et enfants), ce sont un peu plus de 6 millions de personnes qui bénéficient des minima sociaux, dont 5,6 millions en métropole. (Source : [20].)

3.1.4             Pauvreté en conditions de vie

On définit enfin une pauvreté en conditions de vie qui mesure l’absence ou la difficulté d’accès à des biens d’usage ordinaire ou des consommations de base.

3.1.5             Seuils de pauvreté aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les seuils de pauvreté sont définis par le gouvernement fédéral en conditions de vie, en fonction d'estimations de besoins de revenu. Voici la table publiée le 24/01/2006, extraite de [21] :

 

 

Nombre de
personnes
par ménage

48 états
continentaux et
District of Columbia

Alaska

Hawaii

1

$9 800

$12 250

$11 270

2

13 200

16 500

15 180

3

16 600

20 750

19 090

4

20 000

25 000

23 000

5

23 400

29 250

26 910

6

26 800

33 500

30 820

7

30 200

37 750

34 730

8

33 600

42 000

38 640

Par personne
supplémentaire
ajouter

3 400

4 250

3 910

Revenu minimum annuel en dollars définissant le seuil de pauvreté aux Etats-Unis

 

3.1.6             Comparaison des seuils de pauvreté français et américain

Le seuil de pauvreté 2006 pour un ménage américain de 2.6 personnes, $15 240, correspond à 33 % du revenu médian 2005 des ménages avant impôts de $46 242 [22], alors qu'en France le seuil est défini à 50 % du revenu médian disponible, c'est-à-dire après impôts. Compte tenu des impôts très modestes payés par leurs pauvres, les Américains définissent leur seuil de pauvreté pour un niveau de vie voisin de celui du seuil de pauvreté français, car le pouvoir d'achat de $15 240 aux Etats-Unis équivaut à celui de 15240*0.914 = 13 930 € en France, montant un peu supérieur aux 12 400 € d'un ménage français.

 

On constate aussi en comparant les seuils de pauvreté pour une personne seule en France et aux Etats-Unis qu'un pauvre américain n'est pas forcément pauvre en France, puisque $9 800 (USA) > $8 625 (France).

3.1.7             Taux de pauvreté monétaire

C'est la proportion d’individus ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. La comparaison des deux graphiques ci-dessous montre combien ce taux est sensible au seuil de définition adopté, 50 ou 60 %.

 

 

France : taux de pauvreté au seuil de 50 % selon le type de ménage

 

 

France : taux de pauvreté au seuil de 60 % selon le type de ménage

 

3.2                 La pauvreté en France

Selon [2] :

"Si le taux de pauvreté monétaire a diminué pour l’ensemble de la population entre 1996 et 2004, ce n’est pas le cas pour toutes les catégories de ménages. Ainsi, sur la période considérée, le taux de pauvreté augmente chez les personnes seules et inactives : de près de 6 points pour les hommes et de 8 points pour les femmes de moins de 65 ans, et de 4 points pour les personnes de 65 ans ou plus, souvent retraitées. Au sein des familles monoparentales, alors que le taux de pauvreté des mères actives diminue entre 1996 et 2004, celui des mères inactives connaît une hausse conséquente de 11 points."

 

Nous avons là une partie de l'explication du phénomène de forte croissance des demandes constaté par les "Restos du cœur" et les banques alimentaires, et de l'augmentation visible du nombre de SDF. Une autre cause de cette augmentation de la demande de nourriture et de logement d'urgence est la croissance du nombre de sans papiers, croissance invisible des statistiques par définition, mais bien réelle.

3.2.1             Le problème du logement dans les grandes villes

L'approche de la pauvreté par les conditions de vie permet de comprendre le nombre considérable de SDF. En effet, le prix des logements dans les grandes villes - qui concentrent une partie importante de la population - a augmenté très vite depuis quelques années, excluant ainsi du logement de plus en plus de gens aux revenus modestes.

        Cette augmentation des prix du logement est elle-même un phénomène parfaitement naturel : comme les gens veulent habiter le plus près possible de leur travail, ils offrent de plus en plus d'argent pour acheter ou louer un logement dans les grandes villes. Il en résulte une concurrence dure pour l'accès au logement, d'où une forte hausse des prix.

        En outre, la proportion croissante de personnes vivant seules entraîne, elle aussi, une hausse de la demande de logements, donc une pénurie relative encore plus grande et une hausse des prix.

 

Il n'existe aucune solution miracle à ce problème du prix du logement dans nos villes, où il n'y a plus de mètres carrés pour construire. Les gens doivent donc se loger en banlieue, voire même en grande banlieue, et venir travailler en transports en commun, ce qui leur fait perdre 2 à 3 heures par jour. Il faudrait, en plus de l'effort actuel de construction de logements sociaux, que les pouvoirs publics investissent fortement en transports en commun à prix abordables, pour rendre leur accès possible depuis toutes les cités de banlieue…

 

De toute manière, les gens qui se disent scandalisés de constater qu'ils ont un emploi en CDI qui ne leur permet pas d'accéder à un logement à Paris se comportent comme des enfants qui refusent d'accepter la réalité : comme il y a moins de logements disponibles à Paris et en proche banlieue que de demandeurs de logement, la sélection par les prix est inévitable. Les pouvoirs publics n'y peuvent rien : même s'ils plafonnaient autoritairement les prix d'achat et de location, même s'ils attribuaient autoritairement des logements à certaines familles, il n'y aurait toujours pas assez de logements près du centre de Paris, donc certaines personnes seraient mécontentes. Ce problème existe dans toutes les grandes villes du monde.

3.2.2             Statistiques de pauvreté en France selon la forme de pauvreté

Voici un tableau issu de [2] page 21 et publié en mai 2004 :

 

 

Forme de pauvreté

En %

Effectifs (millions)

Monétaires et conditions de vie

5.3

3.1

Monétaire seulement

8.2

4.8

Conditions de vie seulement

9.0

5.2

Non pauvres

77.5

45.3

 

 

 

Voici un tableau issu de [20] page 19 :

 

 

 

Allocataires
2003

Allocataires
2004

Evolution
2004/2003
en %

Allocation d’insertion (Ai)

47 200

47 200

0.0

Allocation veuvage

12 200

11 300

-7.4

Allocation supplémentaire d’invalidité

111 200

111 500

0.3

Allocation de parent isolé (Api)*

170 044

175 648

3.3

Allocation aux adultes handicapés (Aah)

741 211

760 100

2.5

Allocation supplémentaire vieillesse (Fsv)

557 624

547 517

-1.8

Revenu minimum d’insertion (Rmi)

998 645

1 083 880

8.5

Allocation de solidarité spécifique (Ass)

349 200

344 100

-1.5

Allocation équivalent retraite – remplacement (Aer)

27 100

32 700

20.7

Ensemble des minima sociaux en métropole

3 014 424

3 113 945

3.3

Dom (y compris revenu de solidarité, Rso)

309 521

321 662

3.9

France entière

3 323 945

3 435 607

3.4

Évolution des allocataires des minima sociaux entre 2003 et 2004

 

 

Les hausses constatées dans le tableau ci-dessus - notamment la hausse du nombre de RMIstes - sont dues à la dégradation de l'emploi.

3.3                 La pauvreté aux Etats-Unis

 

 

Etats-Unis : évolution du nombre de pauvres et du taux de pauvreté

 

 

On voit que, en près d'un demi-siècle, entre 1959 et 2005 :

§           Le nombre de pauvres oscille toujours entre 25 et 40 millions, malgré la forte augmentation de la population (+73 millions, soit 32 % depuis 1980) ;

§           Le taux de pauvreté est stable aux alentours de 12.5 %;

§           La pauvreté augmente légèrement pendant les périodes de récession, qui ne durent jamais très longtemps depuis un demi-siècle.

4.                    Conclusions

En définitive, à niveau de vie comparable, les taux de pauvreté américain, 12.5 %, et français, 11.7 %, sont très voisins. Dans ce domaine aussi, la vérité des chiffres dément les allégations de nos concitoyens antiaméricains qui essaient de nous faire croire que les Américains sont bien plus malheureux que nous. Rappelons-nous que :

§           Le taux de chômage français fin 2006 est de 8.8 %, alors qu'il est de 4.4 % aux Etats-Unis selon [25] ;

§           Le niveau de vie moyen est 50 % plus élevé aux Etats-Unis qu'en France.

§           La France reprend l'avantage en matière d'inégalités de revenu disponible, avec un indice de Gini de 0.268 contre environ 0.466 aux Etats-Unis (où les impôts ne changent pas beaucoup cet indice).

 

 

Daniel MARTIN

 

5.                    Définitions et références

5.1                 Définitions de l'INSEE

§           Revenu disponible d'un ménage : comprend les revenus d'activité, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d'autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), après soustraction des impôts directs. Quatre impôts directs sont généralement pris en compte : l'impôt sur le revenu, la taxe d'habitation et les contributions sociales généralisées (CSG) et contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).

Le revenu disponible est donc le revenu que le ménage peut dépenser, toutes taxes incluses (TVA, etc.)

§           Unités de consommation : Les unités de consommation (UC) sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée, qui attribue :

·            1 UC au premier adulte du ménage ;

·            0.5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus ;

·            0.3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

En 2004, le nombre moyen de personnes par ménage était :

·            2.44 en France métropolitaine d'après [1] et [3] (nombre de ménages en 2004 : 24 837 000, population métropolitaine 60 501 000 au 01/01/2004)

·            2.6 aux Etats-Unis d'après [6] (average household size).

§           Niveau de vie d'un ménage français : il est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc un revenu disponible par personne, le même pour tous les individus d'un même ménage.

§           Déciles d'une variable : ce sont les valeurs-seuil supérieur de cette variable qui, lorsque l'on ordonne la population selon les valeurs de la variable, la partitionnent en 10 sous-populations de taille égale. On les note souvent p10, p20,..., p90 ou D1, D2,...D9.

C'est ainsi que les valeurs de la 1ère classe de population sont toutes inférieures ou égales à p10, celles de la 2ème classe à p20, etc. La médiane (valeur telle que la moitié de la population a une valeur inférieure ou égale et l'autre moitié une valeur supérieure est donc p50.

5.2                 Adresses web

[1]   INSEE - Distribution des revenus disponibles des ménages 1996-2004

http://81.255.68.41/fr/ffc/docs_ffc/revenus_pauvrete/TW-revdisp-distribution.xls

 

[2]   INSEE - Revenus et pauvretés depuis 1996 (novembre 2006) - http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/REVPMEN06b.PDF

 

[3]   INSEE - Population de la France métropolitaine en 2004 - http://www.indices.insee.fr/bsweb/servlet/bsweb?action=BS_SERIE&BS_IDBANK=043638781&BS_IDARBO=01000000000000

 

[4]   Calcul du nombre moyen de personnes par ménage français.

Connaissant d'après [1] le nombre de ménages, 24 837 000, et d'après [3] la population de la France métropolitaine, 60 501 000 au 01/07/2004, on en déduit le nombre moyen de personnes par ménage : 60 501 000 / 24 837 000 = 2.44.

 

[5]   Etats-Unis : Revenu disponible par personne au 01/07/2004
http://www.bea.gov/bea/newsrelarchive/2004/pi0704.htm : $29 222

 

[6]   Etats-Unis : Nombre moyen de personnes par ménage (average household size) : 2.60 d'après http://factfinder.census.gov/servlet/ADPTable?_bm=y&-geo_id=01000US&-qr_name=ACS_2005_EST_G00_DP1&-ds_name=&-redoLog=false

 

[7]   INSEE - Niveau de vie des individus français en 2004
http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?ref_id=NATSOS04207&tab_id=50

§           Moyenne : 18 030 €

§           Médiane : 15 766 €

 

[8]   Comparaison des prix à la consommation 2004 - http://www.oecd.org/dataoecd/43/20/35827900.pdf

 

[9]   PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat en 2005 :

§           France : $29 600 selon https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/fr.html#Econ

§           Etats-Unis : $41 600 selon https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/us.html#Econ

 

[10] The New York Times du 27/11/2006, article "Lure of Great Wealth Affects Career Choices" http://www.nytimes.com/2006/11/27/business/27richer.html?_r=1&th=&oref=slogin&emc=th&pagewanted=print

Cet article nous apprend qu'un médecin de famille américain gagnait une rémunération médiane de $161 000 par an en 2005, ce qui est déjà beaucoup plus qu'en France. Mais certains médecins qui ont su exploiter leur compétence dans le cadre de sociétés financières, où ils conseillent des investisseurs qui placent leurs économies en actions pharmaceutiques, arrivent à gagner $400 000.

 

Il nous apprend aussi qu'un ménage américain sur 825 a gagné en 2005 plus de 2 millions de dollars, près du double de ce qu'il gagnait en 1989 après prise en compte de l'inflation. Et un ménage sur 325 avait un patrimoine de plus de $10 millions en 2004, étant ainsi 4 fois plus riche qu'en 1989.

 

Il nous apprend, enfin, que 75 % des directeurs généraux d'un échantillon de 100 sociétés cotées en bourse avait un patrimoine 2004 de plus de $25 millions, principalement sous forme de portefeuille d'actions. Ce patrimoine avait augmenté de 31 % après inflation depuis 1989.

 

[11] Etude de Daniel MARTIN "La croissance du PIB entraîne celle des inégalités".

 

[12] Petit texte pédagogique de Daniel MARTIN : "Inégalités : courbe de Lorenz, indice de Gini"

 

[13] US Census Bureau - Income, Poverty and Health Insurance Coverage in the U.S. 2005 (August 2006) - http://www.census.gov/prod/2006pubs/p60-231.pdf

 

[14] France portrait social, édition 2006
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/FPORSOC06c.PDF
Les indices de Gini des niveaux de vie des années 1996 à 2004 sont donnés page 44.

 

[15] Evolution de l'indice de Gini des revenus des ménages avant impôts et transferts sociaux :

§           Ménages français : http://www.insee.fr/fr/nom_def_met/methodes/doc_travail/docs_doc_travail/f0103.pdf

§           Ménages américains : http://www.census.gov/hhes/income/histinc/ie6.html

 

[16] Article de l'économiste Paul Krugman "Graduates Versus Oligarchs", publié dans The New York Times du 27/06/2006

 

[17] Tax Policy Center http://www.taxpolicycenter.org/home/

 

[18] Tax Policy Center "Income Taxes and Income Inequality Since 1979" (24/10/2005) - http://taxpolicycenter.org/publications/template.cfm?PubID=9477

 

Extrait :

"Following decades of relative stability, income inequality has risen sharply in the United States since the 1970s. Data from the Congressional Budget Office indicate that between 1979 and 2002, the share of pretax income accruing to households in the top quintile increased by almost 15 percent, from 45.5 percent to 51.5 percent. The increase was greatest for those with very high incomes: The top 1 percent earned 9.3 percent of pretax income in 1979, and 13.4 percent in 2002 — a 44 percent increase. Pretax income shares declined for each of the bottom four quintiles, with the decline sharpest among those making the least: The lowest quintile saw their pretax income share decrease from 5.8 percent to 4.2 percent, a reduction of more than 27 percent."

 

[19] Travaux des économistes de l'université de Berkeley "Income composition by sources of income and by fractiles of total income in the United States, 1916-2004"

 

[20] Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale - Rapport 2005-2006 - http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/064000163/0000.pdf

 

[21] U.S. Department of Health and Human Services (Ministère de la santé des Etats-Unis) - THE 2006 HHS POVERTY GUIDELINES - http://aspe.hhs.gov/poverty/06poverty.shtml

 

[22] US Census Bureau - American FactFinder (page téléchargée le 30/11/2006)

http://factfinder.census.gov/servlet/ADPTable?_bm=y&-qr_name=ACS_2005_EST_G00_DP3&-geo_id=01000US&-ds_name=&-redoLog=false

 

Quelques statistiques américaines pour 2005 en dollars 2005 :

 

 

Tranches de revenu

Nombre de ménages

Moins de $10 000

9 610 611

$10 000 à $14 999

6 888 391

$15 000 à $24 999

13 286 246

$25 000 à 34 999

12 747 507

$35 000 à $49 999

16 749 666

$50 000 à $74 999

21 001 281

$75 000 à $99 999

12 647 974

$100 000 à $149 999

11 257 536

$150 000 à $199 999

3 543 795

$200 000 et plus

3 357 610

Nombre total de ménages

111 090 617

Revenu médian

46 242

Revenu moyen

62 556

Distribution des ménages par tranches de revenus 2005,
avant impôts mais transferts sociaux inclus

 

 

§           Pourcentage de la population sous le seuil de pauvreté : 13.3 %

§           Pourcentage de familles avec enfants vivant sous le seuil de pauvreté : 10.2 %

§           Nombre de personnes de 16 ans ou plus

·            dans la population des Etats-Unis : 223 524 814

·            inactifs ou étudiants : 76 225 423

·            militaires : 722 978

·            qui ont un emploi : 136 458 810

·            chômeurs : 10 117 603

 

[23] Etude de Daniel MARTIN "Les inégalités en France"

 

[24] Revenu disponible par personne aux Etats-Unis en octobre 2006 selon http://www.bea.gov/bea/newsrel/pinewsrelease.htm : $32 217 contre $29 536 (valeur moyenne en 2004). Compte tenu d'une hausse des prix à la consommation de 3 % par an selon http://www.bea.gov/bea/ARTICLES/2006/03March/GDPEconomyPrelim.pdf

page 8, soit 6.75 % en 2.25 ans, la croissance en pouvoir d'achat du revenu disponible américain a été de 2.2 %, soit 1 % par an.

 

[25] Department of Labor (ministère du travail des Etats-Unis), statistique téléchargée le 30/11/2006 de la page d'accueil http://www.bls.gov/  : le taux de chômage américain en octobre 2006 était de 4.4 %.

 

[26] Conseil Emploi Revenus Cohésion (CERC) - Rapport n°7 "La France en transition - 1993-2005" http://www.cerc.gouv.fr/rapports/rapport7/rapport7cerc.pdf

 

[27] INSEE - "Des ménages modestes aux ménages aisés : des sources de revenus différentes" (IP 916 - août 2003) www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/IP916.pdf

 

[28] The New York Times du 29/03/2007, article "Income Gap Is Widening, Data Shows" http://www.nytimes.com/2007/03/29/business/29tax.html?th&emc=th

 

 

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