Sur le vieillissement

Je réagis sur l'article de Christelle Debellis trouvé dans "la parole du canton". Celle-ci nous décrit sa vie de professionnelle dévouée au service de personnes âgées dans la résidence foyer de personnes âgées de Fayence. Professionnelle, car il a fallu qu'elle acquiert une formation très spécifique pour l'exercice de ce métier pour lequel il lui faut en plus une véritable vocation.

Puisque la science et la technique en ce début de 3è millénaire nous donnent, individuellement, la chance de vivre plus longtemps, nous devons nous organiser pour en profiter au maximum. Cela veut dire vivre le plus longtemps possible en bonne santé, éviter l'accumulation de handicaps, vivre de manière autonome, et rester intégré dans la vie sociale et familiale. C'est ainsi que l'on peut espérer retarder, le plus possible, le moment où nous deviendrons incapables de vivre de manière autonome. Il faudra alors avoir recours à des solutions comme celle, exemplaire, de la résidence La Roque de Fayence, que Christelle décrit si bien - ses pensionnaires ont 90 ans en moyenne. Voilà encore une caractéristique positive de notre beau pays de Fayence.

Concernant la deuxième partie du texte de Christelle où elle évoque les autres maisons de retraite, les maisons spécialisées où se concentrent les grabataires, les alzeimer et autres, - et j'ajouterai les hôpitaux -, il est clair que le personnel qui y travaille, le plus souvent avec le dévouement extraordinaire d'une vocation - connait une concentration de personnes âgées et malades, confrontées comme nous le sommes tous, à la perspective d'une fin de vie certaine.

En dehors du viellissement incapacitant en maisons spécialisées et de la maladie à issue fatale en hôpital, de plus en plus le cas en fin de vie, les concentrations de personnes âgées en maisons de retraite sont-elles naturelles? N'est-ce pas comme beaucoup d'autres aspects de notre vie moderne, le résultat d'une évolution de notre société? La situation naturelle et souhaitable serait que les "vieux" soient disséminés de manière uniforme dans toute la population comme il en a toujours été. En général, on devient "vieux" au sein de sa communauté et de sa famille, passant progressivement du stade de l'enfant, à celui d'adolescent, puis de parent, puis de grand-parent, et aujourd'hui d'arrière grand-parent. Une communauté humaine, vivante et dynamique où il fait bon vivre, est constituée d'un mélange de générations, d'intelligences et de cultures et de conditions sociales. La vie moderne rend la prise en charge de ses vieux parents beaucoup plus difficile qu'autrefois car les membres des familles sont le plus souvent très éloignés géographiquement les uns des autres, ce qui n'était pas le cas il y a encore seulement 50 ans. La prise en charge des personnes âgées était alors une composante des communautés de nos villes et de nos villages, car celles-ci restaient intégrées dans la communauté. C'est donc à cela qu'il faut s'attacher en priorité, la maison de retraite et l'hôpital n'étant que le stade ultime. L'article de Christelle et la résidence la Roque me paraissent précisément montrer cela.

La technique et la science ont permis à l'homme de vivre beaucoup plus longtemps qu'autrefois. Cela se mesure aujourd'hui en espérance de vie à la naissance, et plus encore en espérance de vie à 80 ans; en effet une fois atteint 80 ans, la probabilité d'atteindre 100 ans et plus est statistiquement élevée. Voir mon dossier sur le vieillissement, un aspect de la démographie de la planète.

Les données démographiques du Var 1990-2004 sont ici. Cliquer.


Mis en ligne le 23/02/2010 par Pierre Ratcliffe Contact: (pratclif@free.fr)    site web: http://pratclif.free.fr