Après Florange .... Depardieu

Après Florange voici l'affaire Depardieu et l'exil fiscal d'un riche contribuable français! Gérard Depardieu, va se domicilier hors de France pour se soustraire à certaines formes de la taxation, en s'installant dans un pays d'Europe où ces formes lui sont plus favorables.

Les tenants de l'Europe ne cessent de vanter les mérites d'une Europe ouverte à la libre circulation des personnes et des biens. Le départ de Gérard Depardieu, comme celui de Bernard Arnault, de la famille Mulliez (Auchan), et de bien d'autres riches contribuables dans plus de discrétion, reflète les différences dans les systèmes de taxation des différents pays de l'Europe, y compris la Suisse. Selon moi, il s'agit d'un épiphénomène lié au système fiscal de la France, lui même résultant de l'organisation administrative et du niveau des dépenses publiques qui sont le choix de la société. Car les dépenses publiques sont financées par la taxation et par l'emprunt si les dépenses sont supérieures aux recettes.

La nature et le niveau des dépenses publiques en France est un sujet de discorde récurrent entre les français à toutes les époques. Voir ce qu'écrivait Frédéric Bastiat sur le sujet de l'impôt [lien].

Qu'est ce que la taxation et les dépenses publiques d'abord? Quel est le lien entre le niveau des prélèvements obligatoires et l’évolution de l'activité économique? Comment se place la France dans l'ensemble des pays développés en matière de taxation et de dépenses publiques?

Sur ces points, cela fait des années que les rapports d'experts (Camdessus, Attali, Pébereau, Gallois) se succèdent, que la Cour des Comptes alerte - Philippe Seguin parlait de manque d'efficience et d'efficacité pour les administrations publiques.




NB: quand on dit que l'état prélève 56% du PIB, c'est ce pourcentage plus les cotisations de sécurité sociale environ 12% du PIB; celles-ci ne sont pas comptées comme prélèvements obligatoires car elles ont une contrepartie immédiate à savoir les soins de santé; or les prélèvements obligatoires au sens strict sont les prélèvements sans contrepartie immédiate [lien].



La comparaison internationale qui classe la France avant-dernière en Europe est explicitée pudiquement ici dans le rapport sur les prélèvements obligatoires pour 2013 de Bercy [extrait].

Nous sommes sur la route de la croissance molle, des dépenses publiques excessives, de l'accroissement du chômage, des déficits, des impôts et de la dette, bref nous continuons d'être en route pour la servitude socialiste [lien]. Qu'on apprécie ou non Depardieu et son comportement, le phénomène est emblématique de cet État qui consomme toujours plus de ressources productives du pays pour financer son fonctionnement, ses privilégiés de fonctionnaires avec garantie de l'emploi à vie, ses syndicats et ses gabegies en tous genres... Depardieu dit avoir payé 85% d'impôts sur ses revenus en 2012! L'État a prélevé plus de 56% du PIB en 2011 (44% de prélèvements obligatoires + 12% de cotisations sociales). Chacun de nous peut voir sur sa feuille d'impôts ce qu'il a payé en % de ses revenus déclarés... et cela c'est sans compter les impôts locaux aux Régions, aux Conseils généraux, aux intercommunalités et aux communes, ses cotisations de sécu, la CSG, la CRDS, les taxes sur les successions, etc... car il y a plus de 180 taxes diverses qui s'ajoutent.

Nos socialistes se déclarent "scandalisés" par le comportment de Depardieu, homme libre dans un pays de servitude et qui s'en va ailleurs! Aucun ne se scandalise du niveau des prélèvements obligatoires, presque le plus élevé d'Europe et du monde [lien]; un niveau qui devient intolérable car il maintient la croissance proche de zéro, accroît le chômage et maintient 8 millions de personnes dans la pauvreté, mal logés et forcés de s'abonner au restos du coeur. La rémunération des individus comme des entreprises, est gouvernée par les lois du marché cad. la liberté des transactions entre acheteurs et vendeurs de biens et de services; les talents rares se paient cher comme ceux d'artistes, d'acteurs, de sportifs haut-niveau, et de chefs d'entreprises.

La dépense publique est évidemment utile et facteur de bien-être par les services rendus, les investissements d'infrastructures, de redistribution... Mais il y a forcément un niveau de taxation au delà duquel la dépense publique nuit à l'économie productive donc à la progression du bien-être de la société. Car l'État ne produit rien, il consomme tant pour son fonctionnement que pour ses investissements même quand ceux-ci ne sont pas bénéfiques pour le bien-être. Pour cela il taxe, crée de la monnaie et/ou emprunte.

Et pour finir, voilà que tout est dit ici autrement par David Abiker [lire]


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Mis en ligne le 16/12/2012