La crise de l'automobile

La crise de l'automobile en France et en Europe résulte d'abord d'une surcapacité de production. Le ministère de l'industrie l'estime à 25%. La surcapacité est due au mode de fonctionnement de l'économie de marché capitaliste. En économie de marché capitaliste, les décisions concernant la production sont prises par des entreprises et des Etats agissant indépendamment et isolément dans une perspective de marchés en croissance, de concurrence et d'obtention de parts de marché. Ce mode de fonctionnement engendre des crises dites de « surproduction » comme dans l'industrie automobile en 2009. Voir dossier de l'Usine Nouvelle et le pacte automobile du Gouvernement français en 2009. Le marché automobile en Europe occidentale est devenu un marché mature, donc de renouvellement, pas un marché d'équipement. Les constucteurs implantés en Europe doivent réduire leurs prix pour conserver leurs parts de marché. Cela implique qu'il faut réaliser des gains de productivité à tous les niveaux de la filière. Les équipementiers se plaignent d'être pressurés par les constructeurs et certains d'être acculés à la faillite. Les constructeurs sont devenus des assembleurs de voitures dans leurs usines; c'est toute la filière qui est affectée.

Les pays de l'Est de l'Europe sont pour le moment un marché d'équipement. Les constructeurs y assemblent des voitures plus petites et moins sophistiquées qu'en Europe de l'Ouest car cela correspond à la demande des consommateurs. Or ce sont celles-là qui ont aussi la préférence des consommateurs occidentaux, car les voitures deviennent toujours plus sophistiquées et plus chères à chaque nouveau modèle. Les contraintes environnementales en matière de CO2/km sont aussi un facteur de rapetissage des véhicules puisque CO2/km c'est la consommation d'essance par km, donc des voitures plus légères et plus petites. Un litre d'essence produit 2500g de CO2.

Ne nous laissons pas leurrer par les constructeurs automobiles et par les entreprises sous-traitantes du secteur automobile. La crise actuelle de l’automobile n’est pas une crise conjoncturelle, mais une crise profonde et structurelle dont les fondements datent non pas de 2008 mais remontent au début des années 2000.

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Mis en ligne le 11/04/2009 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) Portail: http://pratclif.com