Rapport Champsaur-Cotis : conclusion

Les conclusions de ce rapport se veulent réalistes. La lente dégradation de nos finances publiques depuis trente ans s’est brusquement accélérée avec la crise. Pour ramener les finances publiques sur une trajectoire soutenable, il serait illusoire de compter sur un surcroît d’inflation, et tout aussi risqué de s’en remettre à la seule croissance. Un ajustement important de nos finances publiques est donc nécessaire.

Il ne relève pas de ce rapport de donner des indications précises sur le calendrier de cet ajustement, ni sur ses modalités concrètes. Les simulations qui figurent dans ce rapport donnent toutefois quelques ordres de grandeur : en retenant un scénario macroéconomique prudent, mais sans excès, et un objectif modérément ambitieux de dette publique contenue à 90 points de PIB en 2020, l’effort à accomplir par rapport aux tendances spontanées des dépenses et des recettes peut être évalué à environ 0,7 point de PIB d’effort supplémentaire par an pendant dix ans.

Ce chiffre n’est qu’indicatif. Il pourra être ajusté en fonction de la vitesse à laquelle la France est prête à restaurer la soutenabilité de ses finances publiques et des évolutions macroéconomiques qui seront enregistrées dans les années à venir. Deux enseignements se dégagent toutefois. Premièrement, la crédibilité des engagements de la France pourrait pâtir d’un ajustement qui se révèlerait trop timide. Deuxièmement, pendant encore quelques années, il sera plus difficile qu’à l’accoutumée de mesurer la croissance « potentielle » de l’économie française et il sera donc nécessaire de résister à la tentation d’interpréter comme durable toute embellie conjoncturelle. Cela vaut bien évidemment pour les dépenses, mais tout autant pour les recettes, dont il conviendrait de ne pas contrecarrer la hausse spontanée en phase de reprise économique.

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Mis en ligne le 08/08/2011