Le point sur la vache folle !

par Gisèle Derpet, avril 2000

Le premier cas d'Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou maladie de la "vache folle" a été diagnostiqué en 1986 au Royaume-Uni ; aujourd'hui à la mi-avril 2000, la France attend le 15e cas de l'année, sur un cheptel de 21 millions de têtes (voir Statistiques). Dès 1996, un dossier historique de La crise de la Vache folle a été mis en ligne sur ce site et, depuis, la Vache folle en ligne vous a tenu informé au quotidien de chaque événement. Nous avons décidé de faire le point… en attendant le prochain épisode ! L'objectif n'est pas de reprendre dans le détail l'histoire de la crise où de répondre à toutes les questions soulevées par l'ESB, mais plutôt d'informer et d'aider à comprendre l'actualité. Quelques rappels sur l'origine de la maladie ne sont pas inutiles.

1.  L'Encéphalopathie spongiforme bovine : rappels
Le prionSymptômes chez l'animal ; Quels types de contamination ? ; Maladies voisines ; Statistiques

2.  L'ESB dans l'exploitation agricole
Alimentation du bétail ; Cheptel bovin : surveillance et abattage ; Traitement des déchets animaux et environnement

3.  Le consommateur et l'ESB
Identification et traçabilité ; Sécurité alimentaire et organismes de contrôlePour la sauvegarde sanitaire de la population

En guise de conclusion

Orientation bibliographique et internautique
Glossaire

[R] Les mots marqués " * " sont expliqués dans le glossaire, qui fournit aussi le développement des sigles et acronymes.     


L'Encéphalopathie spongiforme bovine : rappels

Le prion

Dans l'état actuel de nos connaissances, l'ESB est une maladie neurologique transmissible, mortelle dans 100 % des cas, pour laquelle il n'existe encore aucune thérapeutique. L'agent de l'ESB est une protéine prion de forme anormale, pathogène*. Les protéines prion normales appelées encore PrP sont présentes naturellement dans les cellules des êtres humains et des animaux. Véritable révolution dans le monde de la biologie que la découverte de cette protéine par le groupe de chercheurs américains dirigé par Stanley Prusiner en 1982, découverte confirmée depuis par d'autres scientifiques. À l'origine de divers types de maladies dont l'ESB, le rôle exact du prion normal demeure encore aujourd'hui une énigme ; cet agent infectieux n'est ni une bactérie, ni un champignon, ni un virus mais une protéine.

Située plus particulièrement dans les tissus nerveux à la surface de la cellule, la protéine est capable, sous sa forme anormale, de déformer à son image, par une réaction en chaîne, d'autres protéines prion voisines. Le prion se transforme alors selon une structure tridimensionnelle anormale. Au lieu de s'enrouler, les protéines-prion de la forme infectieuse (PrPres) se plient en accordéon. C'est la forte résistance du prion pathogène, résistance thermique et enzymatique*, qui lui permet de s'accumuler progressivement dans les tissus. Ces PrPres provoquent la mort progressive des neurones et rendent la masse cérébrale -vue au microscope- semblable à une éponge (lésions appelées "spongioses" caractérisées par des trous dans la masse cérébrale), d'où le nom de "spongiforme". La théorie du prion est malgré tout encore discutée par un certain nombre de scientifiques : au cas où la protéine seule ne serait pas la cause exclusive de la maladie de la vache folle, des recherches sont toujours en cours.[R]


Dans une coupe de cerveau : dépôts bruns de protéine PrPsc (flèche marron)
et vacuolisation des prolongements des neurones (flèche bleue)

(Source : INRA Mensuel, n°101)

Symptômes chez l'animal

L'incubation de la maladie est généralement longue. Il faut compter en moyenne cinq ans, quelques fois plus, pour voir les premiers symptômes apparaître. Tout d'abord, l'animal présente de nombreux troubles du comportement. Il reste à l'écart du troupeau, refuse de se déplacer (vers la salle de traite, vers la stabulation…), est agressif envers ses congénères, paraît souvent nerveux. Certains de ses mouvements, répétitifs, n'ont pas de but précis ; il semble paniqué et, dans 40% des cas, a un port de tête anormal.

Des troubles dits esthésiques* (hyperexcitabilité) apparaissent aussi. L'éleveur peut alors constater une hyperréactivité aux bruits, une hypersensibilité au toucher ainsi qu'à la lumière ou aux variations lumineuses qui se traduisent entre autres par des tremblements, écarts brusques, ruades, mouvements de tête. S'y ajoutent des troubles locomoteurs : une démarche de plus en plus ébrieuse*, une certaine ataxie*, des refus devant les obstacles de petite taille, des claudications ou boiteries ambulatoires. Les allures de marche et de course de l'animal deviennent de plus en plus anormales.

Il est important de savoir repérer ces symptômes. Le seul indicateur de la maladie était encore il y a peu les observations et les inquiétudes de l'éleveur, confirmé ensuite par une longue et coûteuse analyse histologique*, pratiquée seulement sur les animaux morts (analyse post mortem). Des bovins cliniquement sains, mais en train d'incuber la maladie, ont sans doute été introduits dans la chaîne alimentaire. Ces animaux ont pu être contaminés de différentes manières, comme le précise le paragraphe ci-dessous.[R]

Quels types de contamination ?

Rappelons-nous la première cause de l'émergence de l'ESB en France : les farines de viandes et d'os (FVO) importées du Royaume-Uni, destinées à l'alimentation du bétail. Et c'est bien à un changement de température (raisons économiques) dans le processus de fabrication qu'est dû le pic de l'épidémie de 1992 et 1993 en Grande-Bretagne. Le système de fabrication des FVO incorporait à l'origine la totalité du cerveau et de la moelle épinière, là où le prion pathogène est essentiellement présent lorsque les animaux sont malades. Un cycle de contamination a ainsi été mis en place et entretenu par le recyclage d'un nombre de plus en plus grand de carcasses infectées.

Tirant les conclusions de la mise en évidence de ce mode de contamination, la France a interdit dès le mois de juillet 1990 l'importation des FVO britanniques pour l'alimentation des bovins, sauf si l'importateur certifiait qu'elles étaient destinées à l'alimentation des chiens, des chats, des poissons, des porcs ou des volailles ; ces derniers ne démontrant apparemment pas de sensibilité particulière à la protéine prion, tout au moins par voie orale. En fait, nous ne savons pas à ce jour si leur sensibilité est réellement plus faible. Si l'on pouvait s'attendre à découvrir des cas de Vache folle 5 ans plus tard, temps moyen d'incubation de la maladie, on ne pouvait réellement prévoir l'apparition des cas français dit NAIF (nés après l'interdiction des farines), attribués à la fraude puis à la "contamination croisée" : les aliments des porcs et volailles auraient "pollué" plus ou moins accidentellement ceux destinés aux bovins dans les usines ne distinguant pas les deux circuits de production. Le transport et la livraison sont aussi mis en cause : séparation des aliments trop aléatoire dans certains camions, utilisation du même matériel pour la livraison des différents produits. Le fourrage peut être à l'origine de contaminations, au contact de ces mêmes aliments. Jusqu'en 1996 voir au-delà, les carcasses des animaux infectés par la maladie, mais sans aucun signe clinique apparent, ont pu servir à fabriquer des aliments du bétail. Depuis, la réglementation française s'est durcie : cadavres et saisies d'abattoirs n'entrent plus dans la fabrication des farines, pas plus que les tissus réputés à risque tels que cervelle, yeux, amygdales, moelle épinière, etc.

La transmission "verticale", de la mère au veau, reste quant à elle possible même si la probabilité est faible (estimée à 10% en Grande-Bretagne) ; en revanche, la transmission "horizontale", d'un animal à l'autre au sein du troupeau, n'a pas encore été démontrée pas plus que la contamination par le sol pourtant assez fortement suspectée. Nous savons aussi que l'ESB se transmet à des espèces différentes, comme l'indique le chapitre suivant.[R]

Maladies voisines

L'ESB appartient au groupe des encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) observées et décrites chez l'homme et les animaux sous différentes formes, par exemple :

Chez l'homme :

Le "nouveau variant" de la MCJ dit nvMCJ, nouvelle forme de la Maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), a été découvert très récemment ; la maladie est d'abord apparue en Grande Bretagne (53 cas à ce jour), à un degré moindre en France (2 cas), puis en République d'Irlande (1 cas). Cette maladie, non contagieuse, touche principalement des individus jeunes ce qui n'était pas le cas de la MCJ. Lle risque de transmission iatrogène* est bien réel et probablement plus important que dans pour la MCJ classique. La durée de la phase clinique est plus longue que pour la MCJ classique ; les premiers symptômes, de nature psychiatrique puis neurologique, sont des phases "d'euphorie", d'incoordination des mouvements, un état de labilité* émotionnelle important, puis des chutes fréquentes jusqu'à l'impossibilité de se lever et l'absence totale de contrôle des mouvements. Les douleurs résistent à tous les analgésiques connus. Il est probable que les sources majeures de contamination "animal-homme" sont la consommation d'abats à risque et de produits dérivés.

Chez l'animal :

La tremblante du mouton : se transmet "horizontalement" ; elle a une durée d'incubation de 1 à 3 ans ou plus ; elle se manifeste par des troubles moteurs et comportementaux et un prurit*.
L'encéphalopathie du vison : élevés en cage et nourris avec des carcasses et des abats d'animaux infectés, ils développent en 7 mois une maladie neurologique et meurent. Leurs congénères les mangent, s'infectent, d'où l'apparition d'une véritable épidémie (1er cas en 1947).
L'encéphalopathie spongiforme féline (ESF) : révélée par la presse anglaise en 1990. C'est bien l'ESB du bovin qui a été transmise au chat : l'ESF n'est pas une maladie spécifique au félin. Cette maladie a montré que la barrière d'espèce était franchissable, passant des herbivores aux carnivores.[R]


Nombre de cas d'ESB signalés au Royaume-Uni au 31/10/99

Pays

1987

et avant

1988 1989 1990 1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

Grande-Bretagne

442

2 469

7 137

14 181

25 032

36 682

34 370

23 945

14 302

8 016

4 312

3 179

1 771

Irlande du Nord

0

4

29

113

170

374

459

345

173

74

23

18

5

Ile de Man

0

6

6

22

67

109

111

55

33

11

9

5

3

Jersey

0

1

4

8

15

23

35

22

10

12

5

8

3

Guernesey

4

34

52

83

75

92

115

69

44

36

44

25

7

Total Royaume-Uni

446

2 514

7 228

14 407

25 359

37 280

35 090

24 436

14 562

8 149

4 393

3 235

1 789

(Source Office international des Épizooties)[R]

Nombre de cas d'ESB signalés dans le monde*, hors Royaume-Uni
(*cas rapportés à l'année de confirmation)

PAYS 1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996 1997 1998 1999 2000

Belgique

0

0

0

0

0

0

0

0

1

6

3

2 (a)

Danemark

0

0

0

1 (c)

0

0

0

0

0

0

0

1 (a)

France

0

0

5

0

1

4

3

12

6

18

30 (b)

14 (a)

Irlande (d) 15 (b) 14 (b)

17 (b)

18 (b)

16

19 (b)

16 (b)

73

80

83

91

24 (a)

Liechtenstein

0

0

0

0

0

0

0

0

0

2 (a)

-

-

Luxembourg  

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

0

0 (a)

Pays-Bas

0

0

0

0

0

0

0

0

2

2

2 (a)

-

Portugal

0

1 (c)

1 (c)

1 (c)

3 (c)

12

14

29

30

106

170

4 (a)

Suisse

0

2

8

15

29

64

68

45

38

14

50

13 (a)

(Source Office international des Epizooties)[R]

Nombre de décès chez l'homme : nvMCJ France et RU
(au 30 mars 2000*)

Années  

  Décès confirmés  
nvMCJ - France

Décès confirmés
nvMCJ - Royaume-Uni

1995 (1er décès)

-

3

1996

1

10

1997

-

10

1998

-

17

1999

-

12

2000*

1

1

(Source Department of Health United-Kingdom et Institut de veille sanitaire français)[R]

(a) Belgique - date de la dernière détection de cas : 19 février 2000 - date de la confirmation du diagnostic : 2 mars 2000 Danemark - date de la détection du cas : 20 janvier 2000 - date de la confirmation du diagnostic : 25 février 2000 France : date de la dernière détection de cas : 23 mars 2000 - date de la confirmation du diagnostic : 3 avril 2000
Irlande - données au 29 février 2000
Liechtenstein - date de la confirmation du dernier cas : 30 septembre 1998
Luxembourg - données au 31 janvier 2000
Pays-Bas - date de la détection du dernier cas : 10 mars 1999
Portugal - date de la dernière détection de cas : 9 décembre 1999 - date de la dernière confirmation de diagnostic : 11 janvier 2000
Suisse - données au 3 mars 2000 - Système de surveillance modifié depuis le 1er mars 1999.
(b) France : comprend 1 cas importé (confirmé le 13 août 1999)
Irlande : comprend des cas importés : 5 en 1989, 1 en 1990, 2 en 1991 et 1992, 1 en 1994 et 1995.
(c) Cas importé(s).
(d) Aucun cas n'a été confirmé en Irlande avant 1989. Tous les cas déclarés par l'Irlande à l'OIE étaient des animaux femelles, à l'exception d'un taureau importé, âgé de 5 ans, pour lequel le diagnostic a été confirmé en 1989. A ce jour aucun cas n'a été signalé chez de jeunes mâles, castrés ou non.
[R]


L'ESB dans l'exploitation agricole

Alimentation du bétail

La France utilise 400 000 tonnes de farines animales chaque année (déchets et carcasses transformés en poudre en usines d'équarrissage*) et produit au total 23 millions de tonnes d'aliments pour animaux. Les farines animales françaises ont soulevé de trop nombreuses questions, ainsi elles ne sont plus utilisées pour les bovins depuis 90 et pour les ruminants depuis 94. Rappelons-nous que l'alimentation des bovins est à base de céréales, pauvres en matières grasses pourtant nécessaires au bon développement des bêtes. Pour combler ce manque, on ajoutait donc aux rations quotidiennes des protéines animales riches en acides aminés et réputées pour leur grande digestibilité : les farines animales. Théoriquement, ces farines pourraient être remplacées par certains protéagineux*, mais le climat français et les coûts de production ne permettent pas de développer suffisamment ce type de culture.

En attendant, les éleveurs, jusqu'ici très confiants en leurs interlocuteurs, voire même passifs, ont décidé de faire bouger les choses en matière de sécurité sanitaire. Pour la plupart des éleveurs, seuls les fabricants sont responsables de la contamination actuelle des bovins. Les industriels producteurs d'aliments composés souhaitent une garantie totale sur la qualité sanitaire de leurs approvisionnements et pour cela une harmonisation européenne serait la bienvenue. La France a estimé qu'elle ne pouvait pas décider seule d'éliminer ces farines animales, compte tenu de la libre circulation des marchandises en Europe, mais aussi pour des questions de coûts, de concurrence et d'élimination des déchets d'abattoir.

Si la presse quotidienne nationale surveille avec attention l'apparition d'un nouveau cas d'ESB, elle porte peu d'intérêt à l'éleveur qui chaque jour nourrit son troupeau, avec, au menu : fourrage et aliments concentrés. Directement concerné par la crise, le producteur de viande est impuissant. L'inquiétude plane dans les régions touchées par la maladie, malgré le faible nombre de cas français et les efforts des fournisseurs qui ne disposent pas tous des moyens financiers nécessaires à la séparation des circuits de production d'aliments. Chacun a conscience qu'il reste encore beaucoup à faire.[R]

Cheptel bovin : surveillance et abattage

Depuis l'apparition du premier cas français d'ESB en 1991, le regard du vétérinaire et de l'éleveur sur la vache a changé. Lorsque des doutes apparaissent sur un animal, le vétérinaire est en principe contacté afin de confirmer ou d'infirmer l'existence de symptômes, évocateurs d'ESB :  progression des troubles, âge de l'animal, etc. S'il y a suspicion, le vétérinaire coordinateur intervient à son tour. Chaque département dispose d'un coordinateur qui a reçu une formation spécifique en matière de diagnostic d'ESB. Les deux professionnels réalisent une nouvelle recherche des symptômes ; s'il y a confirmation, la déclaration de la suspicion d'ESB à la Direction des services vétérinaires (DSV) s'impose.

La tête de l'animal infecté est ensuite adressée à un laboratoire départemental qui assure le prélèvement de l'encéphale, et son envoi au laboratoire de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). Cette unité, créée jadis pour dépister la fièvre aphteuse et autres maux infectieux bovins, se consacre aujourd'hui au prion. La présence de spongioses et donc de PrPres dans le tissu cérébral est confirmée ou non puis donne lieu a un communiqué officiel du ministère de l'Agriculture. Si le diagnostic d'ESB est confirmé, tous les bovins de l'exploitation sont ensuite abattus avant d'être transformés en farines en usine d'équarrissage. L'éleveur, quant à lui, perçoit une indemnisation pour le renouvellement de son cheptel. La valeur du troupeau a fait l'objet au préalable d'une évaluation par un expert ; seule la valeur commerciale est prise en compte. L'administration ajoute une seconde indemnisation pour "perte d'exploitation" liée à la non production entre l'abattage et la reconstitution du troupeau.

Soulignons que cette pratique d'abattage total est utilisée depuis longtemps pour les cas de brucellose* et de tuberculose. On peut toutefois comprendre le traumatisme de l'éleveur, compte tenu des interrogations que suscite encore la Maladie de la vache folle, questions restant sans réponses. Au contraire de la France où le nombre de cas est relativement limité, le Royaume-Uni n'a pu se contraindre à la démarche de l'abattage systématique des troupeaux, sous peine de voir une partie non négligeable de son cheptel disparaître. Cet pratique d'abattage, en France, soulève un certain nombre d'interrogations : dimension humaine, conséquences sociales, nécessité réelle d'abattre l'ensemble du cheptel ? Il reste parfois difficile pour les décideurs politiques de satisfaire à la fois éthique et santé publique et ceci nous conduit bien entendu à aborder la question de l'environnement.[R]

Pour en savoir plus :

Les inspections vétérinaires en abattoir des animaux vivants suspects d'ESB et les certificats sanitaires des bovins :

L'inspection ante mortem en abattoir est le fait des techniciens des services vétérinaires et est destinée à repérer des animaux suspects parmi des animaux sains. Lorsque le bovin "douteux" est accompagné d'un certificat vétérinaire d'information (CVI), il est placé en consigne et présenté au vétérinaire inspecteur qui réalise une inspection de la carcasse ainsi que des prélèvements complémentaires.

A noter : les techniciens vétérinaires ont suivi deux années de formation spécialement tournées vers l'inspection en abattoir, les maladies réglementées, l'hygiène alimentaire et sont assermentés.

Les certificats sanitaires bovins obligatoires :

1. Le passeport : est la carte d'identité du bovin. Elle comporte entre autre le numéro national d'identification qui figure également sur les boucles auriculaires de l'animal.

2. L'ASDA (attestation sanitaire à délivrance anticipée), est une petite vignette de couleur (5 x 15 cm), collée sur le passeport de l'animal, sur laquelle est mentionné le statut de l'élevage : officiellement indemne ou non de tuberculose, leucose, brucellose, rhinotrachéïte bovine, ou hypodermose*. Il est impossible de faire circuler un bovin sans ce "volet sanitaire". La carte est pré-remplie informatiquement avec un code barre : la fameuse "traçabilité".


- Attestation sanitaire à délivrance anticipée -
(Source Groupement de défense sanitaire de l'Isère)[R]

3. Le CVI (certificat vétérinaire d'information), est un document qui accompagne tout bovin présenté pour un abattage d'urgence ou atteint d'une maladie. Il comporte l'ensemble des observations du praticien : son diagnostic, les symptômes observés, leur évolution, les traitements effectués, etc. Ce document n'est pas toujours aussi bien rempli qu'on pourrait le souhaiter.[R]

Traitement des déchets animaux et environnement

Les équarrisseurs français traitent chaque année environ 3 500 000 tonnes de déchets d'animaux dont 500 000 tonnes à haut risque (certains abats par exemple) et c'est là un véritable service qui est rendu aux abattoirs et aux éleveurs. La Maladie de la vache folle, avec l'abattage des troupeaux, a fait surgir un nouveau problème de traitement des déchets. Le gouvernement français a choisi de concentrer la charge infectée dans les usines d'équarrissage et les cimenteries sont rémunérées pour utiliser les farines produites comme combustible. L'incinération en centrales thermiques permettrait une destruction plus rapide de ces sous-produits. EDF a été sollicité en vain.

Ces matières à risque sont malgré tout à l'origine de nombreuses nuisances toute au long de l'année. Les camions qui transportent les cadavres, recouverts au mieux d'une bâche, répandent des odeurs infectes, fuient et perdent du "jus" le long du trajet. Les stocks sont déposés à même le sol, exposés parfois au soleil et au vent, voire accessibles aux mammifères, aux insectes et aux oiseaux ! Les usines sont trop souvent saturées et des odeurs pestilentielles de cadavres ou de farines cuites se répandent. L'environnement est pollué par les effluents gazeux et liquides, véritables "bouillons de culture" ; les risques sanitaires pour l'homme et l'animal paraissent sous-estimés. Il existe encore des lacunes importantes dans les mesures de traitement des déchets animaux adoptées en France. La situation actuelle n'est pas la seule responsabilité des industriels, mais celle de l'ensemble de la collectivité qui ne s'est pas encore donnée les moyens de s'intéresser à la question. Le risque de dissémination des bactéries et maintenant du prion ne semble pas suffisamment pris en compte même si les problèmes d'environnement sont davantage abordés aujourd'hui sous l'aspect "santé publique". Mise en place en 1996, une seule méthode serait habilitée à ce jour à garantir l'inactivation de la protéine dans le cadre de la fabrication de farines de viandes et d'os, selon les critères suivants :

Exigences minimales requises  

Taille maximale des particules

 50 mm

Température

  > 133°C

Temps

 20 minutes sans interruption

Pression absolue produite au moyen de vapeur saturée*    

  >= 3 bar

Transformation

    système continu ou discontinu    

(Source Commission des communautés européennes)

Nous sommes en droit de nous interroger sur la pérennité de cette méthode qui, en principe, est obligatoire dans toute la Communauté Européenne depuis le premier avril 1997 (décision 96/449). On ne sait pas si ces mesures sont rigoureusement respectées  à ce jour et si oui, depuis quelle date, dans toutes les usines françaises. Les conditions de fabrication suffisent-elles finalement à inactiver le prion dans les déchets traités ?

Dans un second temps, l'ESB soulève le problème des pratiques de recyclage des sociétés d'équarrissage. Elles ont particulièrement retenu l'attention de l'Office alimentaire et vétérinaire européen qui a conduit une étude de terrain en France les 19 et 20 août 1999 : "il a été constaté des manquements dans les contrôles de l'interdiction de certaines substances dans la fabrication d'aliments pour animaux. Certaines usines ont utilisé pendant des années des substances interdites comme les boues issues du traitement biologique de leurs eaux usées. On ne sait pas clairement comment les autorités françaises contrôlent la séparation entre déchets d'origine humaine et déchets industriels dans le système d'évacuation des eaux usées et leur recyclage ultérieur". A la suite de ces résultats, le ministère de l'Agriculture a fourni un plan d'action, les usines d'équarrissage devraient faire l'objet d'inspections régulières, puisqu'il en va de la protection de l'environnement et du consommateur ! [R]


Le consommateur et l'ESB

Identification et traçabilité

En ces temps de crise, le consommateur recherche toujours plus d'informations. En France, on peut attester de l'identification des bovins sur le terrain grâce à la marque auriculaire, appelée encore "boucle", portée en double exemplaire par l'animal dès sa naissance. Exclusivement fabriquées par des industriels agréés, elles comportent des identifiants plus ou moins visibles fondus dans la masse et sont sécurisées. L'enregistrement de ces informations permet de réaliser des enquêtes de traçabilité : recherche des bovins nés dans un cheptel, recherche de la descendance d'un animal, perte de boucle et réfection, etc.


Boucle auriculaire
Race bovine : CASTA, Midi-Pyrénées
(Source photothèque - INRA Paris)

En boucheries traditionnelles et grandes surfaces, des efforts d'information sont faits. Un certain nombre de renseignements sont déjà mis à disposition des clients : les viandes d'animaux nés, engraissés et abattus sur le territoire français sont étiquetées et commercialisées avec ces trois mentions : origine, type racial et catégorie de l'animal.

Parallèlement, l'Europe travaille sur l'homogénéisation du système d'identification et de traçabilité de la viande et des produits à base de viande bovine. L'utilisation de puces électroniques, placées sous la peau des bêtes, devrait automatiser la procédure d'identification. L'Union européenne a lancé un programme d'expérimentation de ce système électronique appelé "Identification électronique des animaux" (IDEA). Une grande majorité des États membres souhaite revoir la liste des mentions obligatoires apposées sur les étiquettes. Un étiquetage plus complet devrait entrer en vigueur à partir du 1er septembre 2000 : il précisera le lieu d'abattage de l'animal, en attendant de préciser les lieux de naissance et d'élevage au 1er janvier 2002. L'étiquetage des viandes hachées sera aussi réglementé. Ces viandes proviennent souvent de morceaux de différentes origines ce qui complique l'étiquetage. Finalement, les ministres européens se sont prononcés pour que les étiquettes mentionnent obligatoirement le ou les lieux d'abattage de la viande. La Commission européenne doit financer une campagne publicitaire dans tous les États membres, sauf le Royaume-Uni, sur ce futur système communautaire d'étiquetage. La stratégie d'information, qui varie d'un État membre à un autre, est fondée sur deux principes : expliquer le système d'étiquetage afin de rassurer le consommateur et informer sur l'existence d'un système de contrôle complet et indépendant, de bout en bout de la filière.

Pour clore ce sujet, rappelons une enquête de l'Union française des consommateurs (UFC) "Que choisir ?", datée de mai 1999, qui indique que "le nombre de magasins qui n'affichent rien a diminué. L'information reste cependant partielle. Ainsi, dans les grandes surfaces, une majorité d'emballages correctement étiquetés en côtoient d'autres où l'information est incomplète, voire inexistante. A quelques mois de l'entrée en vigueur de la directive qui étendra l'étiquetage à tous les pays de l'Union européenne, la France est encore loin du sans-faute".[R]

ANNEXE  - Les trois mentions obligatoires

La quasi-totalité des morceaux de viande bovine française doivent être étiquetés. En sont dispensés le veau, les abats, la viande hachée, les préparations à base de viande ainsi que l'onglet et la hampe, deux morceaux séparés de la carcasse dès l'abattoir. En plus des obligations réglementaires en matière d'étiquetage (nom du morceau, poids, prix, date d'emballage), trois mentions supplémentaires doivent figurer depuis l'accord interprofessionnel du 17/02/97, révisé le 17/02/98 :

- l'origine nationale de l'animal dont est issue la viande : la mention "France" signifie que l'animal est né, a été élevé et abattu en France. Sans indication d'origine, c'est une viande d'importation.

- Type racial : race laitière, race à viande (y compris les animaux croisés : par exemple race à viande croisée avec une vache laitière), ou race mixte (facultatif : peut entrer dans le type lait).

- Catégorie : cinq sont répertoriées : taureau (mâle non castré de plus de 24 mois), bœuf (mâle castré de plus de 24 mois), jeune bovin (mâle non castré de 24 mois au plus), génisse (femelle n'ayant jamais vêlé), vache (femelle ayant vêlé). Le regroupement des deux catégories de femelles sous l'appellation "vache" est autorisé.

Ces mentions concernent les produits pré-emballés, les morceaux vendus à la coupe, et doivent être indiquées sur les documents annonçant les promotions du magasin.[R]

Sécurité alimentaire et organismes de contrôle

La sécurité des aliments est un des enjeux majeurs de la société contemporaine. Les crises actuelles, notamment celle de l'ESB, en sont des exemples probants. Le risque alimentaire existera toujours et l'État intervient dans le but de réduire ce risque. Pour préserver la santé publique, la loi a confié aux services publics le contrôle de la sécurité alimentaire : la Direction générale de l'alimentation (ministère de l'Agriculture et de la Pêche), le secrétariat d'État chargé de la Santé, celui de la Consommation et tout récemment l'AFSSA, se partagent le travail. Créée en avril 1999, l'AFSSA s'inscrit dans le cadre du renforcement général de la sécurité sanitaire qui, avec la loi du 1er juillet 1998 prévoit en outre la création d'une Agence en charge de l'ensemble des produits de santé et de l'Institut de veille sanitaire.

Placée sous la tutelle des trois ministères cités plus haut, l'AFSSA joue un rôle important par l'émission d'avis scientifiques rendus publics, ou par la réalisation d'études plus approfondies, formulées à son initiative, à la demande des pouvoirs publics ou des associations de consommateurs. Dans le cadre de la Maladie de la vache folle, elle s'est déjà prononcée dans plusieurs domaines : mesures particulières applicables à certains produits d'origine bovine expédiés du Royaume-Uni, pratiques de jonglage* dans les abattoirs bovins, etc. Elle a une compétence large et couvre l'ensemble des secteurs de l'alimentation humaine et animale, mais aussi produits animaux, végétaux, eaux d'alimentation. La sécurité alimentaire est vitale pour le fonctionnement du marché : intérêts des producteurs, des transformateurs et du commerce. L'un des principaux objectifs de l'État est de conserver la confiance du consommateur en privilégiant dans ses discours le principe de transparence.[R]

Pour la sauvegarde sanitaire de la population

La France prévoit un programme de dépistage qui permettra de cerner davantage l'ampleur de la maladie et non de lutter contre la sous-déclaration supposée de l'ESB. Les prélèvements effectués sur plus de 40 000 bovins seront effectués par les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture et analysés par le laboratoire de pathologie bovine de l'AFSSA à Lyon. Le programme concerne les bovins abattus d'urgence pour cause d'accident ou maladie (autre que l'ESB) et ceux morts sur l'exploitation agricole, âgés de plus de deux ans. Les premières analyses seront effectuées sur les animaux des régions ouest, les plus touchées. L'Europe a aussi en projet un programme de surveillance épidémiologique de l'ESB : 65 000 animaux par an devraient être testés dans toute l'Union, dont 12 000 en France, sachant que le cheptel bovin européen comprend environ 41 millions d'animaux. Pour la réalisation de ces programmes, trois tests sont en concurrence : Prionics, CEA et Enfer, validés par la Commission européenne en juillet 1999.

Le premier test mis sur le marché est celui de Prionics, société suisse, dont l'exclusivité de la fabrication et de la vente appartient aux laboratoires AES, implantés en Ille-et-Vilaine. Le test, déjà opérationnel, permet de détecter la maladie à partir de tissu cérébral prélevé post mortem provenant du cerveau (rappel : la Suisse est le premier pays à avoir lancé, en mars 1999, un "Programme de surveillance active" de l'ESB portant sur 18 000 bovins soit 1% du cheptel total). Les résultats sont disponibles au bout de sept à huit heures.

Le test du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) est fabriqué et distribué par la firme américaine Bio-Rad. La méthode d'analyse permet de détruire la forme normale du prion, n'épargnant que la forme pathogène* si elle est présente dans l'échantillon observé. Dans son format actuel, il est réalisable en moins de 6 heures (pour des lots de 40 échantillons) et les résultats sont disponibles au bout de 8 à 24 heures. L'étude de validation réalisée par la Commission européenne a montré que le test répondait parfaitement aux exigences : sur 336 échantillons testés, la sensibilité a été de 100%.

Le troisième test, mis au point par la société irlandaise Enfer Technology, moins connu du grand public, repose sur une méthode proche de celle du test du CEA.

A noter que ces programmes de dépistage n'ont pas pour objectif de se substituer aux autres mesures actuelles de prévention telles que le retrait des matériaux susceptibles de transmettre la maladie (cerveau, thymus, rate et intestins, entre autres).[R]


En guise de conclusion

La Maladie de la vache folle, problème majeur de sécurité sanitaire et de santé publique, a franchi la barrière de l'espèce et peut atteindre l'homme par voie alimentaire. La confiance des consommateurs est de plus en plus ébranlée par l'apparition régulière d'animaux malades. A long terme, les tests de dépistage pourront peut-être déceler les animaux infectés pour sauvegarder notre sécurité alimentaire. Il faut s'attendre à une affluence de communiqués, de brèves et de longs articles de presse mettant en avant de plus en plus de chiffres, mais ne sera-ce pas là le signe d'un meilleur suivi épidémiologique ?

Farines infectées et contamination mère-veau ne suffisent plus, semble t-il, à expliquer la transmission de la maladie. On s'interroge depuis quelques temps déjà sur l'existence d'autres modes de transmission, comme c'est le cas pour la tremblante du mouton : transmission entre congénères, par les placentas contaminés, par les acariens vivant dans l'herbe, par la contamination iatrogène à l'occasion de vaccinations, etc. On déclare ouvertement aujourd'hui ce qui animait les discussions de certains depuis longtemps : l'éventualité d'une "troisième voie" de contamination de l'ESB ; le prion serait présent dans l'environnement mais n'y a pas encore été localisé. Après les "pâtures à tremblante", devront nous faire face aux "parcelles à ESB" ? En tout état de cause, on peut se demander si les contaminations croisées accidentelles ou frauduleuses ne suffisent pas à expliquer la quasi totalité des cas français d'ESB. Une meilleure information sur les résultats des enquêtes épidémiologiques ne serait-elle pas nécessaire, pour répondre aux questions que l'on se pose à ce sujet ? Les autorités françaises tout comme la population attendent encore beaucoup des chercheurs. Faute de connaître suffisamment les modes de transmission, l'éradication de l'ESB n'est pas en vue à court terme.[R]

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Orientation internautique :

outre, évidemment, l'incontournable Vache folle en ligne :
actu.nomade.fr : portail généraliste, avec une rubrique Santé.
europa.eu.int : à consulter : la Direction de la santé et de la consommation (DG XXIV) ...et la législation européenne pour les plus assidus !
fr.news.yahoo.com : portail généraliste, suivi de l'actualité.
perso.infonie.fr/vetolavie/bse/cartbse.htm : carte de France des cas ESB par départements.
http://www.mhr-viandes.com/ : portail le plus important en Europe pour la filière des viandes.
http://www.inserm.fr/ : à lire le programme français sur les encéphalopathies spongiformes subaigües transmissibles (ESST).
http://www.afssa.fr/: les avis émis par l'Agence sont en ligne.
http://www.centre-info-viande.asso.fr/ : le centre d'information des viandes a pour vocation d'informer le public sur les viandes bovine, ovine, et leurs produits tripiers.
http://www.inra.fr/ : actualité et dossiers de l'inra sur les ESST.
http://www.pourlascience.com/ : avec l'article de Brigitte Chamak : "La vache folle : une crise annoncée".
http://www.rnsp-sante.fr/ : Institut de veille sanitaire français.
http://www.sante.gouv.fr/ : secrétariat d'Etat à la Santé.
http://www.agriculture.gouv.fr/ : ministère de l'Agriculture et de la pêche.
http://www.agrimine.com/ : toute l'information agricole et agro-alimentaire.
http://www.agrionline.com/ : idem
http://www.agris.be/ : idem
http://www.agrisalon.com/ : idem
http://www.cea.fr/ : Commissariat à l'énergie atomique, à l'origine de la création d'un test de dépistage de l'ESB.
http://www.cfdt.fr/ : site de la Confédération française démocratique du travail, ses dossiers et leur actualité.
http://www.doh.gov.uk/ : département de la santé au Royaume-Uni, évolution de l'ESB en chiffres.
http://www.maff.gov.uk/ : ministère de l'Agriculture, de la pêche et de l'alimentation en Grande-Bretagne ; infos sur l'ESB.
http://www.bse.org.uk/: à lire l'enquête publique sur l'ESB britannique.
http://www.infobiogen.fr/ : centre national pour la recherche, le développement et l'exploitation de l'informatique appliquée à la Génomique. Infobiogen a été créé par Philippe Dessen, chercheur au CNRS-INSERM.
http://www.interbev.asso.fr/ : Association interprofessionnelle du bétail et des viandes, accès à l'information agricole et agro-alimentaire entre autre.
http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/ : rapports publics, publications, dossiers d'actualité du gouvernement français.
http://www.lemonde.fr/: avec le dossier "L'Europe à l'épreuve du boeuf".
http://www.oie.int/ : Office international des épizooties.
http://www.prionics.ch/ : société suisse, à l'origine de la création d'un test de dépistage de l'ESB.
http://www.admin.ch/: site de l'Office vétérinaire fédéral.
http://www.terre-net.com/ : toute l'information agricole.
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Autre orientation : la presse écrite,
qui rend compte régulièrement de l'actualité de la "vache folle" :

Agence France Presse (http://www.afp.com/)
Alternative santé
Challenges (http://www.challenges-eco.com/)
Décision environnement (http://www.decision-environnement.com/)
Info science (http://www.infoscience.fr/)
La Croix
Le Figaro (http://www.lefigaro.fr/)
Le Monde (http://www.lemonde.fr/)
Le Monde diplomatique (http://www.monde.diplomatique.fr/)
Le Nouvel Observateur Quotidien (http://www.quotidien.nouvelobs.com/)
Le Télégramme (http://www.bretagne-oneline.com/)
Les Échos (http://www.lesechos.fr/)
L'express (http://www.expressmag.com/)
Libération (http://www.liberation.fr/)
Ouest-France (http://www.ouest-france.com/)
Reuters (http://www.reuters.fr/)
Science et vie (http://www.science-et-vie.com/)
Sciences et avenir (http://www.sciencesetavenir.com/)
Sud-Ouest (http://www.sudouest.com/)
Télérama (http://www.telerama.fr/) : Conférence du Dr Dominique Dormont - mars 2000
Tribune verte
Viandes et produits carnés
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Glossaire

Ataxie : trouble de la coordination, affecte la direction et l'amplitude du mouvement volontaire et perturbe les contractions musculaires, volontaires ou réflexes, nécessaires aux ajustements posturaux et, chez l'homme, au maintien de la station debout.
Brucellose : maladie infectieuse commune à l'homme et à certains animaux due à des bactéries du genre Brucella. Connue encore sous le nom de fièvre de Malte, Fièvre ondulante, Mélitococcie.
Ebrieux,euse : démarche caractérisée par l'écartement des jambes, des enjambées courtes, irrégulières, telle qu'on l'observe dans l'ivresse alcoolique et le syndrome cérébelleux.
Enzyme : substance protéique qui catalise, accélère une réaction biochimique. Enzymatique : qui est dû à l'action d'une enzyme.
Équarrissage (usine d'): lieu ou l'on traite les cadavres d'animaux et les viandes et abats saisis dans les abattoirs par les services d'inspection. Les matières premières sont transformées en aliments du bétail, en engrais et en graisses industrielles pour la savonnerie.
Esthésie : sensibilité, capacité de percevoir une sensation.
Hypodermose : parasitose cutanée.
Histologie : étude des tissus animaux et végétaux.
Iatrogène : se dit des accidents morbides et des maladies provoquées par les médicaments, traitements médicaux ou par l'intermédiaire du matériel chirurgical.
Jonglage : (ou joncage, ou jonchage) : consiste à enfoncer dans la perforation de la boîte cranienne du bovin, effectuée par un pistolet d'assomage, un câble d'acier inoxydable d'environ un mètre de long qui écrase la base du cerveau et les nerfs. Le jonglage permet la suppression de tous les réflexes nerveux après assomage. Vivement conseillée par les associations de protection animale parce qu'elle permet une mort rapide sans souffrance, l'interdiction de cette pratique est aujourd'hui recommandée par l'AFSSA par peur d'une éventuelle dissémination de l'agent de l'ESB dans la carcasse.
Labilité : faible, qui disparaît rapidement.
Pathogène : susceptible d'engendrer une maladie.
Protéagineux : espèces végétales cultivées pour la production de protéines, comme le pois protéagineux, le soja ou la fèverole.
Prurit : synonyme de démangeaison.
Saturée (vapeur) : implique que l'air soit entièrement évacué et remplacé par la vapeur dans toute la chambre de stérilisation.

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Sigles et acronymes

AFSSA : Agence française de sécurité sanitaire des aliments
ASDA : Attestation sanitaire à délivrance anticipée
BSE : Bovine spongiforme encephalopathy
CEA : Commissariat à l'énergie atomique
CJD : Creutzfeldt Jakob disease
CVI : Certificat vétérinaire d'information
DSV : Direction des services vétérinaires
ESB : encéphalopathie spongiforme bovine
ESST : encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles
FVO : farines de viandes et d'os
IDEA : Identification électronique des animaux
MCJ : Maladie de Creutzfeldt-Jakob
NAIF : né après l'interdiction des farines
nvMCJ : nouveau variant de la Maladie de Creutzfeldt-Jakob
OIE : Office international des Épizooties
PrP : protéine prion
RU : Royaume-Uni
UFC "Que choisir ?" : Union française des consommateurs

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Gisèle Derpet termine sa maîtrise des Sciences et techniques de presse et communication d'entreprise à l'université Jean-Monnet de Saint-Etienne dans la Loire. Un BTS de commerce agro-alimentaire en poche (plusieurs stages en entreprise / commerce et communication), elle souhaite poursuivre sa carrière dans le vaste monde de l'agro-alimentaire.
gderpet@caramail.com

Avec tous mes remerciements aux membres de la liste de discussion francophone ESB, en particulier à Michel Dupres, Pierre Lavie, Marie-Josée Nicoly pour avoir répondu à mes questions et à Karin Irgens, Marc André, Pierre Del Porto, Frédéric Bevernage, Jean-Pierre Moreau, Yves Le Pape, Marie Guillaume pour leur relecture. Pour finir, merci à Robert Rousso pour les deux folles originales affichées sur cette page !
G.D.
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Et pour encore plus d'infos sur la vache folle, consultez nos pages vachement intéressantes !

Les nouvelles de la vache folle au quotidien pour prendre connaissance des derniers évènements.
Un historique de la crise vachement complet
réalisé par Stéphane Petitjean en 1996.
Les documents de la vache folle (dont une lettre aux ministres qui a vachement fait parler d'elle !).
Une liste de discussion sur l'ESB  pour être vachement au courant.
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