Relance et protectionnisme?
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chaque point de vue a son contraire en économie!!
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    13. Taux d'émissions de CO2/km des véhicules (ADEME)
    14. Plan automobile : la France se défend de tout protectionnisme
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  2. CSA
    1. Sondages CSA.
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    5. CSA: L'impact de la crise financière sur la consommation et l'épargne
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La crise, comment en sortir?
les avis divergent surtout chez les économistes

Christian Saint Etienne et Emmanuel Todd ont tort de s'énerver à France Inter (comme Christian Saint Etienne s'est énervé à C dans l'Air mardi). Voir la vidéo à gauche. L'économie est une question trop sérieuse pour être réservée aux seuls économistes. C'est que l'économie relève des sciences sociales et que chacun peut, parfois, avoir un avis pertinent sur le sujet. Je relève ceci dans les propos de Christian Saint Etienne:

  • règles environnementales et sociales s'appliquant à tous; oui quand cela nous arrange! Pourquoi pas aussi pour l'exploitation du cuivre en RDC et ailleurs? cela majorerait le prix du cuivre et nous inciterait à consommer moins de gadgets contenant du cuivre...
  • une vision stratégique sur laquelle baser le système de production/consommation ou d'offre/demande. Oui c'est bien ce qui manque... la vision de l'économie classique c'est laisser le marché faire son oeuvre.... produire ce que l'on consomme, transformer des ressources naturelles en biens et services en utilisant de l'énergie, offrir à la population des biens et des services correspondant à la technologie disponible... , produire d'abord ensuite inciter les consommateurs à acheter par le matraquage médiatique et publicitaire, etc. etc.

Le processus complexe de production/consommation que nous avons développé en Europe occidentale - y compris États-Unis, Japon, Australie, Nlle Zélande, ou les off-shoots de l'Europe - c'était pour échapper à la pauvreté et améliorer le bien-être, après 30 ans marqués par deux guerres dévastatrices et la crise économique de 1929. Le problème est qu'en laissant la main invisible faire, toute l'ingéniosité humaine s'est orientée vers le toujours plus, plus vite et plus loin, sans tenir compte des ressources naturelles considérées comme disponibles indéfiniment et quasi gratuitement, c'est à dire non susceptibles de raréfaction. En voulant étendre au monde entier le processus de production/consommation tel que nous l'avons développé, notamment la voiture individuelle, on atteint les limites environnementales et de disponibilité des ressources de la planète.

La crise d'aujourd'hui est peut être le bord du précipice auquel le processus nous a conduits depuis 60 ans. Le libre échange au sens de "laisser faire le marché" n'a pas été encadré ni réglementé en fonction d'une vision stratégique d'avenir, en raison de la croyance absolue dans ses bienfaits cad. l'accroissement perpétuel de la consommation de biens et de services par le plus grand nombre. On est aujourd'hui face à un risque d'explosion sociale qu'il faut traiter dans l'immédiat. Mais à moyen et long termes, pour en sortir, il faudra repenser le processus de production/consommation à la base. Faire en sorte que la technique soit utilisée non pour le "toujours plus, plus vite et plus loin" mais pour le "toujours mieux, moins vite et moins loin" et en tenant compte des limites physiques des ressources naturelles et environnementales. Evidemment cela ne se fera pas contre les gens, à la manière soviétique, par l'économie entièrement planifiée. Les émeutes de jeunes en Grèce et en Lettonie sont là pour nous mettre en garde, ainsi que les ouvriers de Renault ou de Peugeot qui s'insurgent contre la baisse d'activité de leurs usines, le chômage partiel imposé et la baisse de leur pouvoir d'achat aussi.

Ce n'est pas un hasard si la crise affecte aussi fortement l'automobile et ses fournisseurs: équipementiers et la sidérurgie qui produit les tôles minces - à Fos, à Dunkerque et à Florange. L'automobile, la sacro-sainte bagnole, est l'élément le plus important du processus de production/consommation. Avec tous les secteurs d'activité, l'automobile, c'est plus de 10% de l'activité économique - cad. ce que nous accomplissons pour satisfaire nos besoins de biens et services par la production et la distribution jusqu'à nos portes. L'automobile c'est aussi les trajets du travail, des approvisionnements, des loisirs et des vacances, les routes, les stations d'essence. Les autoroutes sont de véritables rails à travers toute l'Europe, dont on n'a même plus besoin de sortir entre le point d'entrée et le point de sortie situés à plus de 1000km de distance - grâce aux multiples restaurants, magasins et hôtels qui les jalonnent.

Le marché automobile est saturé dans nos pays riches dits "développés". Avec plusieurs voitures par ménage, c'est un marché mature, de renouvellement. Une voiture dure environ 8 ans avant d'être mise à la casse et recyclée. Pendant cette durée de vie, elle change plusieurs fois de mains, passant de celui qui l'a achetée neuve, à celui qui la finit et la met à la casse. C'est la production de voitures neuves qui fait l'activité principale de production. L'évolution technique, les progrès en qualité, se diffusent ainsi dans l'ensemble du parc automobile par les changements des constructeurs. Le problème c'est qu'au cours de ces dernières années, les voitures n'ont cessé de devenir plus chères car plus sophistiquées, non seulement en consommation d'énergie, de pollution et de rejets de gaz à effet de serre, mais aussi en gadgets électroniques et montée de gamme. Les constructeurs mélangent donc le progrès technique bénéfique et le "toujours plus" consumériste. Ils ne tiennent pas compte des désirs des consommateurs, notamment le prix. Voir le sondage CA.

Le succès de la Logan fabriquée en Roumanie en est une preuve. Celui de l'usine nouvelle TPCA en république Tchèque qui fabrique des petites voitures de 1 litre de cylindrée, avec faible consommation et faible émissions de gaz à effet de serre en est un autre. Dans cette usine, Toyota, Peugeot et Citroen mettent en commun leurs technologies et leurs recherches pour atteindre un objectif.... la C1 de Citroen fabriquée dans cette usine, fait 108g/km de CO2, le plus faible actuel. Voir liens de gauche.


Le marché des pays développés est saturé... il s'est effondré de plus de 40% aux États-Unis et de plus de 25% en Europe. L'État aide donc les constructeurs et les équipementiers pour passer une période difficile... pas les sidérurgistes - on a déjà payé avec la restructuration de celle-ci. Alors le salut pour les constructeurs est de produire et vendre des voitures dans les pays émergeants, dont l'Inde et la Chine "car ce sont des marchés énormes avec des classes moyennes en plein essor"!.

Allons nous exporter vers la planète entière un modèle de production/consommation qui est à l'origine de la crise environnementale, du changement climatique, de la surexploitation des ressources et de l'épuisement de la première d'entre elles le pétrole, voire de la crise d'aujourd'hui. Est-il nécessaire que des mégapoles comme Calcutta, Delhi, Bombay, Beijing, Shanghai, Canton, Mexico, Sao Paulo, Rio, etc... se remplissent de bagnoles? Est ce c'est possible? Que ces mégapoles se couvrent de parkings aériens et souterrains? de périphériques et d'autoroutes de style Los Angeles ou Paris? Le bon sens voudrait justement que non, voire qu'on revienne en arrière dans nos villes. Interdire l'usage de la voiture individuelle dans les villes, voilà une solution. Mais les politiques ont peur que cela ne soit pas accepté. Et surtout que cela affecterait l'économie et la production automobile. Nous sommes dans un cycle infernal!

La seule issue est donc de changer le processus production/consommation. Changer ce que l'on consomme, ce qui induira les changements de ce que l'on produit. Pour cela il faut une vision partagée de ce que l'on veut pour l'avenir de nos enfants et petits enfants. Et l'état doit en fonction de cette vision, de cette situation à atteindre, imposer des mesures... comme par exemple:

  • l'interdiction des villes aux voitures particulières,
  • la limitation de vitesse à 90km/heure sur les autoroutes,
  • la taxe carbone sur tous les produits et services en fonction de contenu en carbone c'est à dire leur consommation d'énergie,
  • imposer un taux d'émission de CO2 par km de plus en plus contraignant pour l'industrie automobile, (149g/km en 2006); objectif 120g/km en 2012. Et plus au delà.
  • la surtaxation des voitures les plus puissantes et les plus polluantes en émissions de gaz à effet de serre,
  • etc.

La taxe carbone pénalisera tous les produits, notamment les plus gadgets et inutiles, tels que les bibelots en plastique importés de Chine. Elle incitera les producteurs d'électricité à partir de combustibles fossiles, principalement le charbon, à investir dans le captage et la sequestration du CO2, car la technologie est prête. Plus largement voir ici la problématique de la production d'énergie électrique dans le monde, source importante de gaz à effet de serre et de changement climatique.


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Mis à jour le 22/09/2015 pratclif.com