A propos de l'ISF

comment avoir faux en ayant l'air d'avoir vrai
C'est la fortune!
Philippe Bouvard; Var Matin 17 juin 2006

Rien de tel que l'ISF pour remonter le moral de la classe moyenne. Grâce à cet impôt solidaire, soixante mille contribuables français de plus que l'an dernier peuvent se sentir riches. Sans avoir perçu de mirobolants salaires, ni levé des stock-options ni touché des « retraites-chapeaux ».

Aujourd'hui, la fortune n'est plus constituée par un patrimoine international (qui échappe généralement à toutes les taxations) mais par un quatre-pièces familial admirablement situé entre une boulangerie-pâtisserie et une supérette. Parmi les signes de grande richesse, qu'a retenus le législateur, figurent sans doute le digicode de la porte d'entrée, le paillasson sur le palier et les trois fenêtres donnant sur la cour. L'heureux propriétaire doit prendre conscience de tous ces avantages qui font de lui un privilégié et se dire que François Pinault et Bernard Arnault sont un peu ses cousins.


C'est à la fin que Philippe Bouvard déraille.... Si la valeur d'un bien immobilier augmente en fonction de sa situation et de son attractivité donc de l'évolution de celles-ci, c'est la confrontation de l'offre et de la demande qui fait monter les prix. Comme l'État doit financer ses dépenses par des prélèvements fiscaux, il saupoudre ceux-ci sur toutes les assiettes disponibles, TVA, IRPP, taxes sur les bénéfices, et la kyrielle d'autres fromages... l'ISF est donc de tous ceux-là. Gare à celui dont la valeur de son bien immobilier, même si c'est sa résidence principale, a atteint le seuil de la déclaration à l'ISF (750 000€ 2006).

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