liens/links

Crise économique et sociale
c'est la mondialisation qui nous y a amenés

La mondialisation cad. la liberté totale d'échange des biens et des capitaux tend à égaliser vers le bas pour les salaires, et vers le haut pour les rendements des capitaux, pour l'ensemble de la planète. Certaines de nos industries ne peuvent plus supporter la concurrence de pays où les salaires sont 10-20 fois plus faibles voire plus, que chez nous, où la protection sociale n'existe pas. Les capitaux se délocalisent là où les salaires et la protection sociale sont faibles. Ils produisent les biens non pour satisfaire des besoins locaux mais pour les vendre dans les pays à hauts salaires et forte protection sociale. Il en résulte des rendements financiers élevés; les surplus monétaires alimentent les bulles de toutes sortes, y compris les bulles financières. Les biens sont transportés par avion, par voie maritime, par voie terrestre, grâce au pétrole! Les gaz à effet de serre produits et l'atmosphère pollué ne sont pas pris en compte; cela ne coûte rien.

La délocalisation des capitaux vers les pays à bas coûts de main d'oeuvre tend ainsi à détruire le tissus social construit chez nous au cours de décennies d'acquis sociaux et de construction d'une société solidaire. Les inégalités s'accroissent au profit de tous ceux qui ont un emploi protégé; car leurs salaires ne peuvent pas être réduits; c'est donc par l'augmentation du chômage et de la précarité que se fait l'ajustement imposé par la mondialisation. L'environnement est atteint sans que le prix de sa destruction soit pris en compte dans les coûts et les prix. Les capitalistes ne paient pas tous les effets secondaires néfastes de la globalisation. Et tout cela va de pair avec la crise environnementale et du climat avec la farce de Copenhague 2009 qui vient de se dérouler. L'exemple récent le plus frappant est la fabrication des panneaux solaires photovoltaïques; fabriqués depuis peu de temps en Chine, ils coûtent 3-4 fois moins que chez nous? Du coup les fabricants européens sont acculés à faire pression sur les salaires, voire à la cessation d'activité. Sans compter que le transport aérien a un effet carbone désastreux. C'est à nouveau tout un pan d'industrie qui va être mis en difficulté.

La solution c'est un retour aux productions locales; plus de productions locales, moins de transports aériens, maritimes et terrestres, moins de gaz à effet de serre, plus d'emplois, moins de chômage, moins d'inégalités.... tout est lié... Mais cela nécessite un retour au protectionnisme. Lire ce qu'en disent Frédéric Lordon et Maurice Allais dans les liens de gauche. Il s'agit d'un protectionnisme sélectif: cad. vis à vis des pays avec lesquels les écarts de salaires et de protection sociale sont les plus élevés. C'est notamment le cas de la Chine et de l'Inde, d'autant que les écarts de productivité avec ces pays sont très faibles, contrairement à la doxa économique - ces populations ont des capacités d'apprentissage extrêment courts pour les techniques avancées. En reavanche, il faut conserver le libre échange entre les pays ayant les mêmes niveaux de salaires et de protection sociale. C'est le cas d'espaces régionaux au sein de l'Europe, tandis que certains pays ex PECO sont en situation de concurrence déloyale: Roumanie, Pologne, Bularie par exemple.

Évidemment, le discours économique orthodoxe est tout autre. Le commerce international libre de toute entrave c'est la richesse assurée pour tous, même au prix d'un nivellement planétaire. Voir les liens de gauche. Pour s'adapter, il faut accroître nos exportations par la croissance de notre productivité; investir massivement dans les technologies de pointe, l'aéronautique, le TGV, le nucléaire etc. Nous européens, nous nous sommes privés de la possibilité d'agir sur le taux de change pour adapter notre productivité vis à vis de pays comme la Chine qui ont une monnaie sous-évaluée pour protéger leurs exportations. Donc tout le monde achète chinois. Et pour réduire les importations, il n'y a que le taux de change et les droits de douane cad. le protectionnisme qu'on se refuse de considérer. Nous français comme les autres euroéens de la zone €, avons été dépossédés de tout pouvoir réel sur notre propre monnaie, au profit des banquiers.


Mis à jour le 17/02/2011