La banque centrale américaine, la Fed, a à nouveau réduit hier son principal taux directeur

La banque centrale américaine, la Fed, a à nouveau réduit hier son principal taux directeur - d’un quart de point. Baisse du loyer de l’argent, baisse du dollar : la Fed fait tout pour sauver l’économie américaine.

La seule chose que l’on puisse, ici, regretter, c’est notre banque centrale à nous, la BCE, la banque centrale européenne n’en fasse pas de même. L’économie américaine se porte bien - mieux en réalité que celle de la zone euro. La preuve, elle avait encore, au troisième trimestre de cette année, un rythme de croissance de 3,9% l’an. Ici, on en rêverait. En Europe, on fera à peine la moitié. Là-bas, la machine à créer des emplois tourne toujours à fort régime - plus qu’ici. Eh bien, malgré cela, la banque centrale américaine a décidé d’alléger le coût du crédit, de rendre l’argent moins cher. Pourquoi ? Parce qu’il y a quelques difficultés - la crise de l’immobilier, des difficultés de quelques banques, la menace d’un « credit crunch », d’une pénurie de crédit ! Pour l’instant, rien ne le montre. La Fed est prudente ; elle est surtout pragmatique. Elle a donc décidé de rendre l’accès à l’argent plus facile. Ca peut peut-être provoquer une bouffée d’inflation. Peu importe. La Fed juge que, sa responsabilité, ce n’est pas seulement l’inflation, c’est plus généralement la santé de l’économie américaine. Pas question de la laisser s’étouffer !

Cette baisse des taux américains a fait plonger le dollar, et alors ! Là encore, point de dogme, pas d’état d’âme non plus. Pour la Fed, tous les moyens sont bons pour soutenir l’économie américaine, pour lui éviter la crise. Bien sûr, à Washington, pour faire plaisir aux grands argentiers européens, à Jean Claude Trichet notamment, on dira que l’Amérique ne jure que par un dollar fort - dans les discours. Mais on s’arrange bien, en réalité, d’un dollar faible. On organise sa chute même. C’est d’ailleurs le FMI lui-même qui explique que, dans l’intérêt de la planète, il faut laisser le dollar se déprécier. C’est ce qu’il fait. Une manière pour doper les exportations américaines, pour stimuler la compétitivité des Etats-Unis, y sauver encore une fois la croissance. Du pragmatisme pur et dur donc. Au service de la nation américaine ! Pendant ce temps, eh bien, l’euro s’envole. Hier, il a franchi un nouveau seuil, à 1,45 euros le dollar. La monnaie européenne a gagné 60% en six ans - au grand dam de l’industrie européenne, à la grande joie en revanche de la Banque centrale européenne. Vraiment, on a du mal à comprendre pourquoi la BCE ne s’inspirerait pas, parfois, de son homologue américaine, la Fed !


Mis en ligne le 05/11/2007