Je réagis à l'un des propos de Roselyne Bachelot au 7-9 de ce matin 22 mars 05: "la liberté est nécessaire pour que les richesses se créent, mais une fois qu'elles sont crées, elles doivent être partagées".

Voilà encore une déclaration démagogique et idéologique à la française puisqu'elle laisse entendre que les profits qui restent à l'entrepreneur, après avoir rémunéré tous les acteurs qui interviennent dans le processus de production, doivent être partagés encore. Comme si la production n'était pas consommée par ceux qui la produisent. Cette démagogie entretient dans l'opinion publique, la suspicion à l'égard des entreprises....

Le fonctionnement des entreprises implique des centaines, voire pour les plus grandes d'entre elles, des milliers de transactions contractuelles, librement consenties entre la direction de l'entreprise et les différents acteurs. Aux termes de ces contrats, chacun des acteurs reçoit sa juste rémunération, "juste" au sens de "négociée et acceptée" de part et d'autre.

Le profit est ce qui reste pour le propriétaire, c'est à dire le ou les actionnaires qui ont apporté et risqué les capitaux nécessaires à la réalisation et au lancement de l'entreprise. Ces acteurs économiques font profession de créer des richesses économiques. Mais le profit annuel qui leur revient est, par essence même, aléatoire; il peut être positif, nul ou négatif, et sur la durée de vie du projet, si le négatif s'accumule, cela peut conduire l'entreprise à la faillite c'est à dire à la perte de son capital. Parler d'un partage de ce profit, quand profit il y a, n'a pas de sens, si ce n'est que de démontrer l'ignorance économique de celui qui le propose. Pourquoi, ne pas aussi parler du partage du profit quand il est négatif?


Created on ... mars 22, 2005 by Pierre Ratcliffe