Paris : 1 270 hébergements pour les SDF «campeurs»

Delphine de Mallevoüe ; Figaro 09 août 2006

Le ministre Catherine Vautrin a annoncé la mise à disposition de places dans des centres où l'on pratique l'accompagnement social des exclus.

Quelque 1 270 places d'hébergement supplémentaires vont être débloquées pour les sans-abri en Ile-de-France. C'est ce qu'a décidé Catherine Vautrin, ministre délégué à la Cohésion sociale, après qu'Agnès de Fleurieu, médiatrice qu'elle avait nommée le 21 juillet dernier, lui eut remis son rapport sur le problème des tentes données par Médecins du monde aux SDF de la capitale.

Dans ce nouveau dispositif, le ministre, qui a précisé ne pas avoir pour mission de «définir un délai de disparition des tentes», a fait une large part à «l'hébergement de stabilisation», avec la création de 1 100 places. Ce type d'accueil, entre le dispositif d'hébergement d'urgence de nuit et les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), est ouvert toute l'année, 24 heures sur 24 et permet aux sans-abri d'y rester plusieurs semaines, contrairement aux infrastructures d'urgence où ils doivent partir dès l'aube suivant leur admission. La réinsertion y est favorisée grâce à un travail d'accompagnement social.

Sur ces 1 100 places, 700 seront disponibles d'ici à la fin de l'année, 103 l'étant immédiatement dans les centres de Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne (Val-de-Marne) et de Perray-Vaucluse à Epinay-sur-Orge (Essonne).

Coordination des maraudes

Au total, le dispositif va coûter 7 millions d'euros à l'Etat. «Une dotation insuffisante», dit Emmaüs. «Pour 1 100 places, cela revient à 17 euros par place et par jour, explique une responsable de l'association. Or dans le centre de Perray Vaucluse, la place représente entre 45 à 50 euros par jour...» Pour Emmaüs, l'ensemble du rapport présenté hier est décevant, se contentant «d'étendre des mesures déjà existantes mais sans moyens adaptés» et ne répondant pas «à la problématique des publics spécifiques comme les sans-abri des tentes».

Catherine Vautrin parle, elle, de «plan d'intensification», dont les mesures «conjuguent quantitatif et qualitatif». Une approche saluée par la Mairie de Paris, qui a tout de même réclamé la mise en place d'un «comité de suivi». Graciela Robert, chargée de la mission SDF à Médecins du monde, a également jugé que ces dispositions allaient «dans le bon sens». A l'inverse, chez Emmaüs, on rappelle que «cela fait neuf longues années» que des fonds sont réclamés «sans succès» pour faire des travaux au centre Pereire, dans le XVIIe arrondissement de Paris, «afin de l'humaniser».

En marge de ces places d'hébergement de stabilisation, 170 logements «durables» sont mis à disposition dès maintenant. «110 chambres dans des foyers, où l'on peut venir seul ou en couple, et 60 logements HLM», a précisé Catherine Vautrin. Le ministre a également annoncé comme une «nécessité indispensable» la meilleure coordination des maraudes, afin d'éviter la multiplicité des passages dans certains endroits alors qu'il n'y en avait aucun dans d'autres.

Réagir sur cet article dans le forum.


Mis à jour le 30/12/2006 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr)