QUELS SONT LES FACTEURS DE PROSPERITE DES PAYS


Diverses institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, OCDE, Communauté Européenne, Banque Continentales de Développement (Africaine, Asitique, Américaine), Nations Unies (départements de la population et de la démographie, OMS, FAO, OMC, esaient d'appréhender, de comprendre, et d'expliquer les raisons d'écarts observés entre leurs pays membres et d'établir des modèles pour aider les gouvernements de ces pays à prendre les décisions favorables en matière de développement économique considéré, à tort ou raison, comme un facteur clé du niveau de vie et du bien-être des populations.

En effet, depuis la mise en place de ces institutions internationales, au lendemain de la deuxième guerre mondiale sous l'impulsion des EU, et de la création des outils méthodologiques et statistiques pour permettre de suivre les comportements économiques et sociaux, l'observatiion montre qu'il existe des écarts importants entre les pays eu égard à la plupart des indicateurs utilisés, notamment croissance du PIB, PIB/habitant et que ces écarts ont tendance à se creuser pour certains pays, ce qui se traduit par un accroissement de la pauvreté, notammant accès à l'eau et à la nourriture sure pour la santé humaine, assainissement, développement urbain avec habitat précaire, sous consommation etc....

Le point de vue du Fonds Monétaire International (FMI)

Le Fonds Monétaire International (FMI) dans ses rapports World Economic Outlooks(voir celui de de 2003) s’interroge sur les causes de la prospérité des nations (les causes de la richesse des nations comme Adam Smith le fit premier au 17ème siècle) et sur les raisons pour lesquelles certaines nations se développent plus, ou vite, que d’autres. La réponse du FMI est que ce sont les institutions qui font la richesse des nations.

Le FMI publie des indicateurs de liberté analogues à ceux du Frazer Institute

A vrai dire, cela ne surprendra pas ceux qui sont habitués à voir publier les résultats des indices de liberté, comme ceux du Fraser Institute comme ceux d’Heritage Foundation publiés régulièrement par le Wall Street Journal (Index of Economic Freedom): ce sont les pays les plus libres, ceux qui ont choisi les institutions de la liberté, qui se développent le plus vite et ce sont les pays qui refusent la liberté et le marché qui s’enfoncent dans la misère et le sous-développement.

Une remarque s'impose sur ce genre d'évaluations, surtout Frazer et Heritage Foundation. Il est en effet impossible de modéliser ce genre de sujet de manière satisfaisante. Les créateurs de ces modèles sont confrontés au problème de tout modèle représentatif d'une réalité observée. Ils commencent en général

Mais que ce soit le FMI qui le dise est révélateur: les grands organismes internationaux ne passent pas pour des inconditionnels de la liberté économique: par nature, ils sont même plutôt interventionnistes, justifiant ainsi leur raison d’être. On aurait pu s’attendre à ce que les médias donnent un écho important à ce virage du FMI. En fait, bien peu ont publié ces résultats, qui viennent contredire le politiquement correct. Seul le Figaro économie, dans un excellent papier de Jean-Pierre ROBIN, a commenté l’analyse du FMI.

Que fait apparaître le rapport du FMI? Qu’habituellement on cherche a expliquer la croissance économique et la prospérité en général à l’aide des facteurs de production traditionnels, le travail et le capital. C’est ce qui a valu dans les pays du tiers-monde les calamiteuses politiques de développement, consistant à injecter, en pure perte, de l’argent public en espérant voir l’économie décoller. Or le FMI montre que ce qui compte ce ne sont pas d’abord ces facteurs de production, le travail existe dans ces pays, et le capital ira là où il y a des perpectives de gains (surtout avec la mondialisation, mais les institutions qui jouent le rôle déterminant. Ce sont les institutions qui sont le cadre de création du tissus industriel commerçants, artisans, entreprises, aussi bien autoctones qu'étrangères.

La qualité des institutions, facteur déterminant

Si les institutions sont souvent négligées, c’est en raison d’à prioris idéologiques, et aussi parce que ce sont des facteurs plus difficilement quantifiables, et intégrables dans les modèles économiques, néoclassiques ou keynésiens.

En quoi consiste cette qualité des institutions? Il s’agit aussi bien des règles du jeu comme celles de la concurrence ou du marché du travail (est-il libre et flexible ou entravé de réglementations?) que les cadres réglementaires ou les institutions proprement dites, comme par exemple une banque centrale indépendante ou des règles budgétaires strictes au niveau de l'Etat. On note en particulier la qualité de la gouvernance, le degré de corruption, la protection des droits, l'efficacité et la taille du secteur public, la protection légale de la propriété privée, le niveau des limites institutionnelles qui encadrent les responsables politiques et qui empêchent donc leur interventionnisme excessif.

Selon le FMI, compte tenu de la mobilité du capital international dans le cadre de la mondialisation, l'évaluation par les agents économiques des conditions institutionnelles propres à chaque pays, jouent un rôle majeur dans la capacité d’un pays à attirer et à retenir des capitaux.

Les institutions expliquent les écarts entre pays

On peut expliquer ainsi la réussite de certains pays. Le très haut niveau de vie de Singapour tranche avec celui de ses voisins qui ont le même climat équatorial. Autres exemples, en Afrique les bonnes performances du Bostwana et de l'Afrique du Sud, contrastent avec les difficultés de pays limitrophes comme l’Angola, le Mozambique, le Zimabwe, qui conservent des institutions inadaptées ou dégradées, issues du socialisme pour l'Angola et le Mozambique ou de conflits intérieurs récents comme pour le Zimbabwe. Néanmoins, si les institutions constituent le cadre et la condition du développement des ressources naturelles d'un pays, l'existance de ces ressources est aussi un facteur favorable. C'est notamment vrai pour le Botswana (3ème producteur mondial de diamants principalement de joaillerie) et de l'Afrique du Sud (principal producteur d'or de diamants, de chrome,...).

En l'absence de ressources naturelles propres (matières premières agricoles et industrielles, énergie), un pays doit se les procurer dans d'autres pays de la planète et les utiliser pour produire les biens et services nécessaires à sa population. Cela concerne les petits pays et les exemples abondent comme Singapour, l’Ile Maurice, le Luxembourg, la Belgique et les Pays Bas, beaucoup d'autres petits pays qui se sont développés sans aucune ressource naturelle ni matière première. Les Pays Bas sont le cas typique de cette situation. Mais le développement de ces pays est permis parce qu'ils tirent les ressources nécessaires à là l'entretien de leur population des autres, grâce à la liberté des échanges, et aux technolgies modernes des transports, de l'information et de la communication partagés par tous. On peut aussi mettre en avant les résultats des pays tigres de l’Asie du Sud-Est, par rapport à leurs voisins restés avec des institutions archaïques opposées au libre marché.

Bref, le facteur géographique ou climatique se trouve relativisé, tout comme le déterminisme de l’histoire. Les experts du FMI, souligne le Figaro, invoquent des raisons institutionnelles pour expliquer les succès fort contrastés obtenus par les colonisations européennes du XVII° au XIX° siècles. D’un côté l’établissement de colonies d’émigrés, comme les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle Zélande, avec des institutions défendant l’état de droit et la propriété privée. De l’autre des colonies d’exploitation, en Amérique centrale ou du sud ou dans la majeure partie de l’Afrique sub-saharienne: leur cadre juridique a été conçu pour exploiter des richesses nationales, bien plus que pour le développement d’un pays. Et la voie marxiste suivie par nombre de ces pays après l’indépendance a encore aggravé la situation.

Pour le FMI, la conclusion est claire: chaque nation devrait avoir à cœur d’améliorer ses règles de fonctionnement, au profit d’institutions qui protègent les droits de propriété, respectent l’état de droit, etc…. En outre certaines conditions facilitent les évolutions institutionnelles, à commencer par l’ouverture à la concurrence et au commerce international. Voilà qui ne surprendra guère nos lecteurs, mais peut-être un peu plus les lecteurs habituels des rapports du FMI… Il serait bon que les partisans du développement durable et les gouvernements qui refusent le libre-échange s’en inspirent.