Inégalités, pauvreté, discriminations: des ingrédients explosifs dans une économie en crise

Site de l'Observatoire des inégalités.

Inégalités, pauvreté, discriminations sont des ingrédients explosifs dans une économie en panne (France): chômage massif, salaires et pouvoir d'achats qui stagnent, dépenses publiques, impôts et dépenses contraintes qui augmentent...
"Le niveau général, élevé et persistant de la pauvreté dans l’UE suggère que la pauvreté est avant tout la conséquence de l’organisation de la société et de l’allocation des ressources ; que ces ressources soient financières ou d’autre nature, comme l’accès au logement, à la santé et aux services sociaux, à l’éducation et aux autres services économiques, sociaux et culturels. En effet, l’existence de niveaux très variés de pauvreté d’un État membre à l’autre montre clairement que les diverses manières d’aborder l’allocation des ressources et des opportunités portent des fruits très différents"3.

Les inégalités sont causes de pauvreté et de discriminations 2 et 3. Le débat sur les inégalités dans les sociétés humaines ne date pas de l'époque moderne. Les anciens se préoccupaient déjà du problème. Les tenants de l'économie classique considèrent que les hommes sont par nature différents, avec des capacités intellectuelles et des talents innés différents et que chaque individu a le droit de disposer à son gré des fruits de son travail et de sa production, ce qui est la base de la propriété privée. On trouve ces idées exprimées avec force dans "Socialisme: étude économique et sociologique"5 de Ludwig von Mises (chap 1: la propriété).

Une autre idée dominante est que les plus doués et talentueux des hommes entraînent les autres; ils produisent les richesses en mobilisant les ressources naturelles et la terre, utilisent les machines et les équipements et les savoir faire, et en organisant et combinant tout cela pour produire les biens et les services utiles, ils satisfont les besoins illimités de tous. C'est le processus difficile à traduire "trickle down" cad. descente des bienfaits.
En s'enrichissant plus que les autres, ceux qui perçoivent des revenus plus que de nécessaire, notamment les entrepreneurs, épargnent et investissent créant ainsi les conditions d'une croissance de la production de biens et de services utiles pour tous.

Margaret Thatcher est célèbre pour avoir déclaré une jour "There is no such thing as society; there are individual men and women; there are families... 6. Déjà dans cette déclaration il y a un pré-supposé: le fait que chacun est élevé dans un milieu familial plus ou moins étendu - parents, grands-parents, frères et soeurs, oncles et tantes etc. Chacun reçoit ainsi une éducation et un bagage culturel de la micro-société dont il est issu, où il grandit et se développe.

Et cette famille est elle-meme insérée dans une communauté culturelle plus large faite de langage, d'institutions, d'infrastructures construites au cours des siècles. L'individu aussi talentueux qu'il soit bénéficie donc de tout l'apport de la société. Ces idées sont exprimées aussi dans "L'action Humaine" de Ludwig von Mises7 au chapitre VIII "la coopération humaine".

La question est donc de corriger les inégalités qui résultent de conditions de départ et d'opportunités différentes: milieu familial, éducation, conditions de travail en temps et en pénibilité et bien d'autres 9. L'état s'y emploie entre autres actions, par la fiscalité progressive: plus on gagne de revenus, plus on paie d'impôts.

Mais comme l'écrit Jacques Bichot "L'égalité des chances ne sera jamais atteinte, [] il faut tout faire pour s'en rapprocher, notamment au niveau de la formation initiale, d'où des centaines de milliers de jeunes sortent intellectuellement et caractériellement mutilés. Certes, il y en a qui portent une lourde responsabilité dans leur propre échec, mais on pourrait quand même diminuer la casse en ayant des politiques scolaires plus performantes."10

L'inégalité entre les hommes est une réalité de toujours; de multiples tentatives de s'en extraire parsèment l'histoire depuis Sparte, les janissaires de l'empire turque, le régime soviétique et de l'ex Allemagne de l'Est, ou encore Aldous Huxley avec son livre "Brave new world". Toutes ces tentatives s'apparentent au totalitarisme, l'État prétendant savoir mieux que les individus et les familles comment organiser leur vie individuelle et collective.

En ce qui concerne les pays en développement, notamment l'Afrique, la pauvreté absolue existe encore; les inégalités sont aussi présentes dans les sociétés africaines. La productivité et la production sont faibles en raison de manque d'épargne et d'investissements, de l'insuffisance voire de l'absence d'infrastructures et d'institutions d'éducation et de santé12. Et dans le contexte actuel, ces pays ne peuvent pas appliquer des mesures protectionistes13 et 14.

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Quelques références

  1. Suisse 3.4% de chômage, salaire médian deux fois plus élevé qu'en France: exemple à suivre?
  2. Les inégalités sont causes de pauvreté et de discriminations
  3. Les causes de la pauvreté et des inégalités | REA Réseau Européen Anti-pauvreté
  4. Branco Milanovic: Blog globalinequality
  5. Le Socialisme: Étude économique et sociologique | Ludwig von Mises
  6. Margaret Thatcher: there is no such thing as society full quote.
  7. "L'action Humaine" de Ludwig von Mises
  8. Triangle pauvreté croissance
  9. Pauvreté et inégalités: causes et remèdes
  10. Inégalités : le facteur explicatif que tout le monde avait oublié | Jacques Bichot
  11. Economy: How have we got here? Ha-Joon Chang
  12. L’OCDE au chevet du développement Vrais problèmes et solutions en faux-semblants | Jacques Sapir
  13. Kicking Away the Ladder | Ha-Joon Chang
  14. Un pays en développement peut-il s'en sortir sans protectionisme?

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Mis en ligne le 01/08/2014 pratclif.com users online