Sabordage de la flotte française à Mers el Kébi, juin 1940

Situé à quelques encablures à l’ouest d’Oran, ce village fut pendant longtemps un petit port de pêche. Son nom, pourtant, le prédestinait à devenir important, ce que l’avenir confirma tragiquement . En effet, Mers El Kebir signifie en Arabe " Le Grand Port".

    Son emplacement est privilégié. Protégé dans un abri naturel, entre le Santon et le Pic d’Aïdour, il offre de surcroît des fonds marins d’une trentaine de mètres. En 1935, la France y bâtit l’une de ses principales bases navales.

1940 : la France a perdu la guerre et signé l’armistice avec l’Allemagne. Hitler vise désormais l’Angleterre. Jusqu’alors, aucune négociation n’a aboutit entre ces deux pays. Un affrontement est donc probable ce qui fait craindre au Premier Ministre Britannique que la Marine Française se mette à la disposition d’Hitler.

Le 27 juin 1940, décision est prise de bombarder la Marine Française. L’opération est codifiée sous le nom de « Catapult ».

3 Juillet 1940 : La Flotte Française amarrée à Mers El Kebir dispose de quatre cuirassés, un transporteur d’hydravions et six contre-torpilleurs.

    De son côté, la « Force H » anglaise est composée du Hood (croiseur), des « Résolution » et « Vaillant » (cuirassés) et du porte-avions Ark Royal. Dans un désir de conciliation, l’Amiral Somerville adressa au Vice-Amiral Gensoul un télégramme imposant un ultimatum dont le terme échouait six heures plus tard. Un triple choix était proposé : se rallier à la Royal Navy, saborder les bâtiments ou accepter de se déplacer, sous bonne escorte vers un port Britannique. Ce télégramme n’eut pas l’heur de convaincre les Français, qui doutaient de son sérieux… Un report de l’ultimatum fut proposé jusqu’au moment où Gensoul reçut un message radio l’informant que les escadres françaises de Toulon et d’Alger arrivaient en renfort.

    La captation de ce message par les Britannique ne laissa aucun doute à ces derniers quant aux intentions des Français : ils ne se plieraient à aucun des choix de l’ultimatum

4 Juillet 1940 : En fin d’après-midi, la Force « H » attaqua la Flotte Française. Le « Dunkerque » (croiseur) et le « Provence » (cuirassé) furent touchés. Les tirs foudroyèrent   ensuite le « Mogador » (torpilleur) et le « Bretagne » (cuirassé) qui s’enflamma presque aussitôt.

6 Juillet 1940 : Le « Strasbourg » (croiseur de bataille) réussit à quitter la rade pour se mettre à l’abri à Toulon.

    L’Ark Royal paracheva la destruction de la Flotte Française en bombardant le « Dunkerque » et le « Terre Neuve » (patrouilleur), qui sombra après avoir explosé.

8 Juillet 1940 : Dakar est le théâtre d’un nouveau raid anglais au cours duquel le « Richelieu » (cuirassé) est touché.

14 Juillet 1940 :  En d’autres temps, le phare d’Alexandrie aurait éclairé d’un jour nouveau la suite des événements. Un accord, conclut dans cette ville entre l’Amiral Godfroy, commandant la Force X française, et l’Amiral Cunningham, aboutissait au désarmement de la Flotte Française.

    Cette bataille navale, qui n’eut rien de ludique, coûta la vie à près de 1300 marins français. Elle fit renoncer la Marine Française à tout combat contre l’Axe jusqu’en 1943.

Carte de Mers El Kebir (montrant les navires)

Le bombardement de la flotte française à Mers El Kebir

Le croiseur Hood


Le porte-avions Ark Royal