Amnesty International dénonce les «crimes contre l'humanité» des groupes armés en Irak

Dans un rapport publié lundi, l'organisation internationale accusent les groupes armés en lutte contre l'armée américaine de faire «preuve d'un mépris absolu pour la vie des civils irakiens et étrangers». Site d'Amnesty International

Les groupes armés en lutte contre l'armée américaine en Irak perpétuent «un cycle de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité», faisant ainsi «preuve d'un mépris absolu pour la vie des civils irakiens et étrangers». C'est la conclusion d'Amnesty International dans un rapport publié lundi à Londres qui dénonce «le manque de détermination de ces groupes à respecter ne serait-ce que les normes les plus élémentaires du droit humanitaire». «Au terme d'un des mois les plus terribles depuis le déclenchement de la guerre en Irak en mars 2003, au cours duquel les groupes armés ont commis un très grand nombre d'homicides», l'organisation internationale de défense des droits de l'homme «reconnaît que nombre d'Irakiens sont hostiles à la présence permanente des forces américaines et alliées dans leur pays», qui ont elles-même «perpétré de graves violations des droits humains». Mais «les violences commises par un camp ne sauraient justifier celles de l'autre camp: c'est d'autant plus vrai lorsque les principales victimes sont de simples citoyens, des hommes, des femmes et des enfants qui tentent de vaquer en paix à leurs occupations quotidiennes».

«Ceux qui ordonnent ou commettent de telles atrocités dépassent les limites de l'acceptable. Quel honneur ou quel héroïsme y a-t-il à faire sauter des gens qui vont prier ou à assassiner un otage terrorisé? Ceux qui se livrent à de tels actes sont des criminels, rien de moins (...)», accuse Amnesty. Etablissant une liste de ces «atteintes aux droits humains» («attaques directes contre des civils, ayant pour but d'en tuer un maximum, prises d'otages, enlèvements, actes de torture et homicides, agressions ciblant des femmes et des jeunes filles»...), Amnesty «exhorte les groupes armés à mettre immédiatement fin à toutes les attaques visant des civils et à toute exaction», leur demandant de se conformer pleinement au droit international dans toutes leurs actions (...)».

«Toutes les parties au conflit ont l'obligation première de respecter les droits des civils et des personnes sans défense. Il faut mettre un terme aux activités de ceux qui violent cette obligation, quel que soit leur camp, et les amener à rendre compte de leurs actes», souligne Amnesty. Le rapport de 50 pages cite un ministre du gouvernement irakien, qui avait fait état en avril de près de 6.000 civils tués et 16.000 blessés au cours des attaques menées par ces groupes armés de mars 2003 à mars 2005. Amnesty juge pourtant qu'il est «impossible de calculer avec précision le réel tribut que paie la population civile».

Par ailleurs, l'organisation demande aux principaux dignitaires religieux et aux personnalités influentes en Irak et à l'étranger «de condamner l'indéfendable et de faire clairement savoir qu'aucune circonstance ne saurait autoriser ni justifier les crimes de guerre ni les crimes contre l'humanité». «Si nous échouons ensemble, ce sont les civils irakiens, en première ligne, qui continueront à en payer le prix fort», conclut Amnesty.