Japon

Le 11 mars 2011 le Japon a subi le tremblement de terre le plus sévère de son histoire avec l'indice de 8.9 sur l'échelle de Richter. Ce séisme a été suivi par un tsunami avec une vague de 9m qui a dévasté la région Honshu et la ville de Sendai au NE de l'île. La séismicité du Japon est intense (carte), et celle de cette région est la plus intense de l'archipel carte, car elle est située à la rencontre de la plaque Pacifique avec la plaque Philippine (ce qui sera expliqué plus loin). Précisément Tokyo et sa région se trouvent à la jonctions des plaques pacifique et philippine. C'est la raison pour laquelle on s'attend à un séisme "big one" à Tokyo, comme en 1923.

Le Japon est une des régions de la planète où la séismicité est la plus forte en fréquence et en intensité des séismes (lien). Cela est du à la rencontre de quatre plaques continentales en mouvement selon la théorie des plaques: l'énorme plaque pacifique avec la plaque eurasiatique, la plaque Philippine et la plaque nord américaine; on voit sur cette photo satellite la zone de contact entre ces plaques (lien). Elle s'étend de l'Alaska, par les îles aléoutiennes, les îles Kouriles, la presqu'île de Kamtchatka, le Japon et les Philippines. La plaque pacifique pénètre sous la plaque eurasiatique à la vitesse de 8cm/an - ce qu'on appelle subduction. Cela provoque une montée en tension des forces par le frottement et périodiquement la surface de contact se fracture à plus ou moins grande profondeur provoquant un tremblement de terre de plus ou moins grande violence. On distingue des tremblements de terre superficiels, de moyenne profondeur et de grande profondeur et on les classe par intensité selon l'échelle de Mercalli ou de Richter (lien)..

Les séismes se distribuent selon la surface de contact de la subduction comme représenté ici. La fréquence et l'intensité historique des séismes au Japon est montrée ici (séismes 1990-2006) où l'on voit la distribution géographique par profondeurs et par intensités - notamment la zone de contact entre les plaques pacifique et Philippine au sud de la région de Honshu. Pour en savoir plus voir ce lien (université de Laval Québec). La subduction des plaques s'accompagne aussi d'une activité volcanique (lien) - le volcan Fuji étant emblématique du Japon. Comme au Japon les séismes surviennent le plus souvent sous la mer, ils provoquent des soulèvements de la masse d'eau et une vague dont l'onde se propage et atteint les côtes proches (lien).. Ce sont des raz de marée, ou tsunamis en japonais, dont les effets peuvent être dévastateurs, comme dans le cas du tsunami en Indonésie en décembre 2004 et celui de Honshu au Japon en mars 2011.

Voir ce lien sur la tectonique des plaques. Le graphique montre les neuf plus grandes plaques en superficie et les nombreuses plaques plus petites comme expliqué dans le texte.

Voir cette video sur le tsunami de mars 2011 au Japon (lien).

Confronté depuis toujours aux tremblements de terre fréquents et violents notamment le plus meurtier à Kwanto en 1923 (lien) avec 143 000 morts, le Japon s'est adapté par des mesures de prévention et d'alerte - construction de bâtiments et d'infrastructures résistant aux séismes, dispositifs de sensibilisation et d'alerte de la population. Cette sensibilité aux séismes et aux tsunamis se rencontre partout dans le pays. Je l'ai connu à propos des charbonnages japonais, car nos mines de charbon des Cévennes et du Dauphiné étaient susceptibles de dégagements instantanés de CO2, de CH4 ou mixtes; les ingénieurs s'intéressaient à l'expertise japonaise en la matière; car on pensait que des séismes pouvaient déclencher de tels dégagements très dévastateurs au fond de la mine (lien).

Depuis la fin de la 2è guerre mondiale et la capitulation du Japon le 2 septembre 1945 (voir liens de gauche), le Japon avec l'aide des États-Unis pendant la période d'occupation jusqu'en 1952 et ensuite, ont connu une période d'expansion économique sans précédent. Ils sont devenus l'usine du Monde pour les produits de haute technologie; promoteurs du concept de qualité total (avec W.Edwards Deming), de fonctionnement sans stocks à flux tendus pour réduire les coûts de fabrication... Le miracle japonais a fait l'admiration du monde entier jusqu'en 1990 (lien). Mais ce système exemplaire s'est effondré au début des années 1990 avec l'éclatement d'une bulle immobilière aussi sans précédent - le m2 à Tokyo Ginza se négociait en 1989 à 1.5 millions de US$ par m2 - et le pays ne s'en est pas encore remis (voir la décennie perdue).

Le séisme de mars 2011, le tsunami et la crise nucléaire à la centrale de Fukushima, s'inscrivent donc dans ce contexte. Ces évènements dramatiques auront peut-être un effet positif pour l'économie du Japon et les pays de l'OCDE (lien).


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Mis à jour le 15/08/2015 pratclif.com