5 mars 2011

Libye : les Etats-Unis préparent plusieurs options militaires


Un insurgé libyen avec son armement antiaérien, jeudi 3 mars, sur une route entre Ajdabiya et Brega, ville bombardée par l'aviation du régime Kadhafi.

Washington Correspondante
L'éventualité d'une zone d'exclusion aérienne ne fait pas l'unanimité dans l'administration américaine

Confronté à une augmentation des prix du pétrole qui risque, si elle se prolonge, de compromettre la relance économique, Barack Obama a haussé le ton, jeudi 3 mars, contre le colonel Kadhafi, appelé à laisser la place. " La violence doit cesser, a-t-il dit. Mouammar Kadhafi a perdu toute légitimité. Il doit partir. "

Le président américain avait déjà évoqué le départ du numéro un libyen dans un coup de fil avec la chancelière allemande Angela Merkel le 26 février. Mais c'est la première fois qu'il le réclame publiquement. Il a aussi mis en garde les exécutants : " Ceux qui commettent des violences contre le peuple libyen seront poursuivis. "

Barack Obama - qui est critiqué par les néoconservateurs, ainsi que par quelques sénateurs partisans d'une défense musclée des droits de l'homme, comme John McCain - a rappelé qu'il ne reste pas inactif même s'il ne s'est pas beaucoup exprimé sur la situation en Libye, dans le souci, notamment de ne pas alimenter l'anti-américanisme.

" Une grosse opération "

A sa demande, le Pentagone a commencé à préparer un éventail d'options militaires. " Je ne veux pas que nous soyons paralysés ", dans le cas d'une urgence humanitaire, a-t-il dit. Dans l'immédiat, l'aviation américaine va participer au rapatriement des immigrés égyptiens qui ont fui la Libye et attendent, en Tunisie, de rentrer chez eux. Des avions civils ont aussi été affrétés par l'USAID, l'agence d'aide au développement, pour rapatrier les réfugiés non égyptiens. Et des Américains vont être envoyés à la frontière libyenne avec mission de travailler avec les Nations unies et les associations humanitaires qui opèrent à l'intérieur du pays.

M. Obama n'a pas prononcé l'expression de " no fly zone ", la zone d'exclusion aérienne dont l'imposition a été réclamée par John McCain, de retour d'une mission d'information en Egypte. Il s'est borné à indiquer que cette mesure, qui permettrait d'empêcher l'aviation du colonel Kadhafi de bombarder les zones insurgées, fait partie des options à l'étude. " Je veux m'assurer que les Etats-Unis ont une entière capacité à agir rapidement au cas où la situation se détériorerait jusqu'à entraîner une crise humanitaire ou une situation où des civils sans défense se retrouveraient enfermés et en grand danger ", a-t-il dit, en évoquant l'image d'une capitale assiégée où les vivres commenceraient à manquer.

L'éventuelle instauration d'une zone d'exclusion ne fait pas l'unanimité. Inquiet de voir la " no fly zone " prendre rang de solution miracle, le ministre de la défense Robert Gates a invité mercredi à " appeler un chat un chat ". " Une zone d'exclusion commence par une attaque sur la Libye pour détruire ses défenses aériennes ", a-t-il mis en garde. C'est un acte de guerre, pour lequel il faudrait probablement une autorisation du Congrès. " Si l'ordre est donné, nous pouvons le faire. Mais ce serait une grosse opération dans un grand pays. "

Une " no fly zone " dans un pays de la taille de la Libye nécessiterait, selon le Pentagone, un grand nombre d'avions de chasse et de surveillance, ainsi que de nombreuses rotations d'équipage. Selon M. Gates, il faudrait plus d'appareils que " n'en compte un seul porte-avions ". Deux bâtiments ont été dirigés vers la Méditerranée, dont l'un est affecté d'ordinaire à la mission en Afghanistan. L'un des recours envisagés serait d'avancer le départ du navire George H.W. Bush, qui doit quitter la Virginie fin mars.

Autre problème : les ravitailleurs en vol. Robert Gates craint de dégarnir le front afghan. " Si nous déplaçons des équipements supplémentaires, quelles sont les conséquences pour l'Afghanistan, pour le golfe persique ? ", s'est interrogé le ministre devant un sous-comité de la Chambre des représentants. " Et nous devons aussi réfléchir, franchement, à l'utilisation de l'armée américaine dans un autre pays du Moyen- Orient. "

L'administration Obama entend laisser planer la menace d'une action collective mais elle est bien consciente qu'un vote à l'ONU sur la zone d'exclusion est assez improbable, Russes et Chinois étant traditionnellement attachés à la notion de souveraineté. Devant un autre comité du Congrès, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, a rappelé l'exemple des Balkans, il y a quinze ans, quand la " no fly zone " avait été difficile à faire accepter. " Au bout du compte, il a été décidé que c'était dans l'intérêt de la stabilité de la région. " Mais l'administration, a-t-elle souligné, est encore loin d'être parvenue à une décision.

Corine Lesnes


Une armée libyenne à l'équipement vétuste

LA LIBYE pourrait-elle vraiment s'engager dans une épreuve de force avec les Occidentaux ? Ses dépenses militaires se monteraient à 1,7 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros) en 2009. Soit un effort trois fois moindre que celui de l'Algérie, voisine qui est comme elle un client privilégié de l'armement russe.

L'armée libyenne compterait 76 000 hommes (dont 50 000 pour l'armée de terre), ainsi qu'une milice de 40 000 hommes. Elle affiche une relative puissance terrestre, avec quelque 800 chars lourds et 2 000 véhicules blindés d'infanterie, des milliers de roquettes antichars et autres batteries sol-air. Des interrogations existent sur d'éventuels stocks d'armes chimiques.

Mais ses matériels sont en grande partie obsolètes et ses troupes diversement entraînées. Deux raisons l'expliquent : la première est la guerre menée au Tchad, de 1980 à 1986, qui fut un engagement lourd pour le pays du colonel Mouammar Kadhafi. Les Libyens, après avoir annexé la bande d'Aouzou, en territoire tchadien, s'étaient opposés aux Français, avant de subir le feu des Américains. La seconde raison est l'embargo militaire décidé par l'ONU en 1992, après la série des attentats attribués à la Libye, à Berlin, contre un Boeing de la PanAm à Lockerbie, puis un DC10 d'UTA. L'embargo n'a été levé par les Européens qu'en 2004.

Compétences insuffisantes

Si la Libye a paru représenter une vraie menace balistique en 1986, en lançant deux missiles Scud contre Lampedusa, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ses capacités, livrées dans les années 1970, sont probablement dans un état déplorable, estiment les experts. Depuis que le pays a renoncé au nucléaire militaire en 2003, ceux-ci n'ont pas connaissance d'essais balistiques.

L'armée de l'air du pays, redoutée par les manifestants libyens, sur lesquels des armes lourdes ont été tirées, offre cette image contrastée. Elle compte 18 000 militaires et 394 avions de combat, selon l'International Institute for Strategic Studies (IISS), basé à Londres. Il s'agit, en grande majorité, d'équipements livrés par l'ex-URSS : des avions de chasse Mig, des Tupolev, des Sukhoï, des hélicoptères Mi-35, etc. En outre, comme le note l'IISS, les pilotes de la chasse libyenne ne volent que 85 heures par an, ce qui est notoirement insuffisant pour entretenir des compétences.

Parmi les 12 Mirage F1 que Dassault avait livrés au pays en 1973, seuls quatre sont en état de voler, parce qu'ils viennent d'être rénovés. Et, parmi ces quatre appareils, il en manque déjà deux au colonel Kadhafi : ceux dont les pilotes ont déserté à Malte. Mais les armements qu'ils transportaient dataient d'avant l'embargo.

Nathalie Guibert


Le vent de la révolte arabe bute sur le régime syrien

Un nouvel appel à manifester pour des réformes a été lancé, après un premier rendez-vous raté

Le prochain rendez-vous a été fixé au 15 mars. Les Syriens sont théoriquement invités ce jour-là à manifester dans les rues contre le régime du président Bachar Al-Assad, au pouvoir depuis 2000, date à laquelle il avait succédé à son père, Hafez Al-Assad.

Le 4 février, une première invitation avait été lancée, sans rencontrer le moindre succès. A Alep, dans le nord du pays, un activiste qui, selon Human Rights Watch, avait lancé des appels publics pour plus de liberté avait été arrêté. La Syrie est en effet le seul régime autoritaire du Proche-Orient resté imperméable aux insurrections en cours et aux révolutions survenues en Tunisie et en Egypte.

Il faut dire que les deux dernières tentatives de mise en cause publique de la nature du régime syrien ont rapidement tourné court. Le régime du président Assad avait brutalement stoppé en septembre 2001 le " printemps de Damas " : une floraison de salons politiques dans le pays au sein desquels étaient évoquées la fin de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1963, des élections véritablement pluralistes et la libération des prisonniers politiques. Riyad Seif, l'une des figures de proue de ce mouvement pourtant circonscrit à la bonne société syrienne, avait alors été emprisonné.

Une répression identique avait frappé cinq ans plus tard les signataires d'une " déclaration de Damas " appelant à une transition politique, qui avaient été traduits en justice et emprisonnés. Contraint un an plus tôt à se retirer du Liban, soumis à la pression conjointe des Etats-Unis et de la France, le régime syrien était isolé.

La reprise spectaculaire des relations avec Paris en 2008, qui a culminé avec la visite dans la capitale française du président Assad, en juillet 2008, n'a eu aucune conséquence sur le sort des signataires de cette déclaration qui n'ont pu recouvrer la liberté qu'au terme de leur peine. Trois autres figures syriennes de la défense des droits de l'homme, l'écrivain Ali Al-Abdallah et les avocats Muhannad Al-Hassani et Haytham Al-Maleh ont été condamnés ces derniers mois à de nouvelles périodes d'emprisonnement pour avoir " répandu de fausses informations " ou " affaibli le sentiment national ".

Contre-pied

L'un des signataires de la " déclaration de Damas ", le journaliste et écrivain Michel Kilo, libéré en 2010 après trois ans passés en prison, a accordé lundi un très prudent entretien au quotidien libanais Al-Nahar pour dresser un premier bilan de la vague de contestation arabe. " Nous entrons dans l'ère de l'après-despotisme arabe, a-t-il estimé, après la misère, la violence, la corruption vécues dans le monde arabe. Tous les pays vont entrer dans l'histoire libre et démocratique, même si leurs régimes ne vont pas chuter prochainement. (...) Ceux qui refusent les réformes vivent désormais dans un autre temps. "

Sans jamais s'exprimer publiquement sur les événements tunisiens ou égyptiens, les autorités syriennes ont pourtant jugé la situation suffisamment inquiétante pour multiplier les mesures d'ordre social, prenant le contre-pied de la politique de rigueur budgétaire suivie précédemment, dès la chute de Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier.

Alors que les réserves en pétrole du pays s'épuisent, la Syrie doit faire face chaque année à l'entrée sur un marché du travail atone de plusieurs dizaines de milliers de jeunes. Certains signaux témoignent de tensions, ainsi le bref soulèvement d'un quartier de Damas, Al-Hariqa, le 17 février, en protestation contre les mauvais traitements infligés par la police à un commerçant. Comme le montre une vidéo consultable sur YouTube et comme partout ailleurs dans cette région en ébullition, l'événement a été immédiatement filmé par des dizaines de téléphones brandis par les contestataires.

Gilles Paris


A Bahreïn, les manifestants lancent des slogans contre les immigrés naturalisés

Manama Envoyée spéciale
L'opposition soupçonne le régime des Al-Khalifa d'accorder la nationalité à des sunnites pour contrebalancer le poids démographique des chiites

C'est un vent étrange qui souffle ces jours-ci à Bahreïn, à la tradition de terre d'accueil. Au cours des manifestations quotidiennes qui se tiennent à Manama depuis le 14 février, appelant à la démission du gouvernement et à la " chute du régime " de la famille royale Al-Khalifa, des slogans ont été lancés à plusieurs reprises contre les forces de l'ordre " pakistanaises ". La présence de Jordaniens ou de Yéménites dans ces mêmes corps, accusés d'avoir tué sept protestataires lors de la première semaine de mobilisation, est également dénoncée. La participation d'étrangers, encore, aux contre-manifestations loyalistes organisées par les autorités, agace.

Les discours sur les " vrais " Bahreïnis, d'ascendance " ancienne ", en opposition aux familles d'implantation plus récente ne sont pas rares. Certains manifestants, enfin, pointent du doigt les migrants, de façon générale, concurrents implacables, selon eux, sur le marché du travail.

Les Bahreïnis sont réputés pour leur ouverture. Image d'Epinal ? Non, veulent croire beaucoup d'entre eux, tout en constatant l'évolution rapide de la population du royaume. Le flux d'étrangers est toujours plus soutenu, à la suite de la libéralisation du marché du travail instaurée par le roi, au pouvoir depuis 1999 : les non-Bahreïnis résidents étaient, en 2010, un peu plus de 666 000, soit 54 % des habitants de la petite île du Golfe, contre environ 38 % en 2001. " A ceux qui accusent les étrangers d'usurper des emplois, je demande, êtes-vous prêts à occuper ces postes, souvent subalternes ? Soyons sérieux ; la vie des migrants est loin d'être idyllique à Bahreïn, mais souvent précaire ", défend le responsable d'une communauté asiatique, refusant que son nom et sa nationalité soient mentionnés, car il estime que la situation est " trop délicate ". Il exclut, pour autant, que les migrants soient pris pour boucs émissaires, et insiste sur la longue coexistence.

" Privés de certains droits "

Car plus que les migrants, ce sont principalement les naturalisés qui sont stigmatisés. Depuis près de dix ans, s'est installée, à Bahreïn, la suspicion - renforcée par la divulgation, en 2006, d'un rapport confidentiel, faisant état d'un programme " confessionnel " visant à convertir des citoyens du chiisme au sunnisme - que les autorités, sunnites, procèdent à des naturalisations à des fins politiques. Elles concerneraient essentiellement des citoyens pakistanais et arabes, de même confession que la famille royale. Contrairement aux naturalisations ordinaires - un étranger peut demander la nationalité après vingt-cinq ans de résidence -, il s'agirait de formalités abrégées, après moins de cinq années passées dans le royaume, selon plusieurs activistes.

La peur est grande, spécialement parmi la communauté chiite, que la monarchie cherche à inverser l'équilibre communautaire (70 % de chiites, 30 % de sunnites, parmi les citoyens musulmans, selon le dernier recensement, en 1981). Devant le Parlement, en 2008, cheikh Ali Salman, chef du principal bloc d'opposition chiite Al-Wifaq, s'interrogeait sur les chiffres fournis par l'Organisation centrale de l'informatique (CIO), en charge des données démographiques. Selon le leader, ces chiffres, indiquant 530 000 citoyens bahreïnis en 2008, ne s'accordaient pas avec la croissance naturelle, de 2,7 %, qui aurait dû, à cette date, porter à un total de 448 000 nationaux. Il demandait une justification à cet écart - un taux de croissance supérieur, objectera le responsable de l'organisme -, et considérait que " soit le CIO est incompétent, soit il a couvert un crime de naturalisation - à des fins - politiques ".

Le sujet, sur le terrain, est sensible, prévient-on dans les zones où vivent les moutajanassine (naturalisés), tels qu'on les appelle à Bahreïn. Plusieurs d'entre eux refusent, parfois violemment, de parler. Mechaâl N., 16 ans, accepte, mais reste sur la défensive. Il a grandi dans l'archipel. Ses parents sont syriens ; ils ont obtenu la nationalité bahreïnie, alors que son père est " dans la police ". L'adolescent est inquiet des slogans contre les naturalisés. Mais il se dit sans crainte face à la crise politique en cours, car " l'émir Hamad - nous - protège ". Le lycéen relate les " disputes fréquentes entre naturalisés et Bahreïnis ", au sein de l'établissement public secondaire où il est scolarisé, à Hamad Town. " Même si nous avons le même passeport, on nous voit comme des étrangers. " Il est souvent reproché à ces naturalisés leur allégeance à la dynastie régnante, requise en échange de la nationalité accordée, plutôt qu'à la société bahreïnie.

Faut-il parler d'un racisme montant ? Nour, cadre de confession sunnite, opposée aux Khalifa, le récuse : " L'irritation des Bahreïnis vient de l'opacité qui entoure ces naturalisations, et du fait qu'ils se sentent privés de certains droits, comme la santé, le logement, ou le travail, alors que les moutajanassine y accèdent facilement. Il ne s'agit pas de xénophobie, mais de colère contre le pouvoir, qui cherche à exacerber les différends communautaires. "

Laure Stephan


L'armée égyptienne nomme un premier ministre civil sous la pression des opposants

Le Caire Envoyée spéciale
Essam Charaf, qui avait été en contact avec les manifestants de la place Tahrir, succède à Ahmed Chafik, symbole de l'ancien régime

Tunisie : une Assemblée constituante élue le 24 juillet

Des élections seront organisées le 24 juillet en Tunisie pour former " une Assemblée nationale constituante " chargée d'élaborer une nouvelle Constitution, a annoncé le président par intérim Fouad Mebazaa, jeudi 3 mars. " Nous proclamons aujourd'hui l'entrée dans une nouvelle ère (...) dans le cadre d'un système politique nouveau qui rompt définitivement avec le régime déchu ", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. L'actuelle Constitution " ne répond plus aux aspirations du peuple après la révolution " et " constitue un obstacle à des élections transparentes ", a ajouté M. Mebazaa. Le président, dont le mandat intérimaire expire le 15 mars, a affirmé qu'il allait rester en place au-delà de cette date, " contrairement aux rumeurs " qui lui avaient prêté l'intention de se retirer.

La place Tahrir, épicentre de la révolution égyptienne dont le sort est crucial pour l'avenir de la région, devait à nouveau célébrer une victoire, vendredi 4 mars, après l'heure de la prière. Ou plutôt, une double victoire. L'armée au pouvoir a accepté, jeudi, la principale revendication des manifestants, la démission du gouvernement d'Ahmed Chafik, resté un symbole de l'ancien régime. Mais elle a, de plus, nommé pour le remplacer l'homme que proposait la Coalition des jeunes de la révolution (CJR), le groupe moteur du mouvement depuis son début, le 25 janvier. " Essam Charaf était le premier sur la liste que nous avons soumise aux militaires lors de notre rencontre dimanche ", a déclaré Bassem Kamel, un des membres de la coalition.

L'ingénieur Essam Charaf, 59 ans, fut ministre des transports entre juillet 2004 et décembre 2005, quand il fut renvoyé pour, en substance, incompatibilité avec les pratiques de corruption du gouvernement. Retourné alors enseigner à l'université du Caire, il y a participé aux efforts de réforme, fut en contact avec les chabab - les jeunes militants - et fit partie de la marche vers la place Tahrir menée, mardi 8 février, par quelque deux mille universitaires.

Sa nomination par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), annoncée jeudi matin, a été saluée par tous les opposants laïcs - les Frères musulmans préférant " attendre " avant de s'exprimer.