Chapitre V :
Les projections tendancielles font apparaître
des déficits importants pour la plupart des régimes

 

Ainsi qu'on a pu le voir dans le chapitre III, le rapport entre la population retraitée et la population d'âge actif devrait augmenter de façon considérable d'ici à 2040. Si l'équilibre financier des régimes de retraite dépend étroitement de ce paramètre, il est également très sensible à l'évolution du chômage et de la productivité.

Les projections macro-économiques réalisées par la Direction de la Prévision permettent d'estimer, pour différents scénarios, les contraintes de financement à venir. Sur cette base, en effet, chaque régime de retraite a réalisé un exercice de projection de ses charges et de ses ressources, en intégrant les transferts de compensation. Ces projections ne sont bien évidemment pas des prévisions. Elles ont cependant le mérite d'encadrer le champ des possibles.

Les évolutions démographiques et économiques entraînent d'importants déficits pour la plupart des régimes. La baisse du chômage réduirait significativement les déficits à moyen terme mais de manière insuffisante à long terme. Le besoin de financement annuel global du système français(1)atteindrait environ 290 milliards de francs 1998 en 2020 dans un scénario à 6 % de chômage, contre 380 milliards dans un scénario à 9 % de chômage et 220 milliards dans la variante à 3 % de chômage. Il serait respectivement de 700 milliards de francs 1998, 800 milliards et 600 milliards en 2040.

(1) C'est-à-dire l'ASF, le FSV et les régimes suivants : AGIRC, ARRCO, Banque de France, CRPCEN, CANCAVA (régime de base et complémentaire), CARCD, CARMF, CARPIMKO, CAVP, CNAVPL, CNAVTS, CNRACL, ENIM, IEG, IRCANTEC, non-salariés agricoles, ORGANIC (régime de base), RATP, régimes des mines, régimes des ouvriers de l'État, retraites des fonctionnaires de l'État, salariés agricoles, SNCF.

Les dépenses de retraite s'élèveraient, pour les régimes étudiés, à 15,8 points de PIB en 2040 dans le scénario à 6 % de chômage contre 12,1 en 1998. Ces projections reposent cependant sur une évolution des pensions moyennes du secteur privé moins dynamique que celle du salaire moyen, du fait du maintien des règles en vigueur actuellement.