Chapitre VI :
Au-delà des incertitudes méthodologiques
et des situations particulières,
les écarts entre régimes s'accentuent

 

La diversité des conceptions de la retraite qui sous-tendent l'organisation des différents régimes se traduit par une extrême diversité réglementaire(1). Celle-ci rend extrêmement délicat tout exercice de comparaison. Et ce d'autant plus que les mécanismes de solidarité entre individus et entre régimes sont nombreux. L'analyse ne saurait donc se borner aux seuls indicateurs synthétiques mesurant l'efficacité de l'opération retraite au niveau individuel. Aucun d'eux n'est susceptible, à lui seul, de retranscrire le contrat implicite passé entre l'organisme payeur et ses cotisants, ni même de synthétiser l'ensemble des mécanismes de redistribution à l'œuvre. La comparaison ne peut donc être menée que sur la base d'une large panoplie d'indicateurs.

(1) Cf. chapitre I.

Le choix a donc été fait de retenir une approche multicritères. Les comparaisons menées font ainsi apparaître des différences entre régimes : différences, au niveau individuel, de rendement ou d'âge de liquidation; différence, au niveau agrégé, du poids des avantages familiaux ou des structures de financement. Cependant, le caractère partiel des indicateurs utilisés et des difficultés méthodologiques empêchent de conclure formellement à l'existence d'avantages systématiques dans certains régimes. Au-delà de ces différences, une certaine convergence apparaît entre les régimes à l'examen des taux de remplacement. Néanmoins, cette convergence pourrait être remise en cause à l'avenir : des projections des taux de remplacement font apparaître à long terme des écarts sensibles entre les régimes qui ont fait l'objet de réformes et les autres.