Au sujet des retraites qui baissent

C dans l'air du 10 mars 2005 sur les retraites

Les réponses données demandent un complément d'information. Il me semble que Mr Olive a parlé de la valeur des pensions liquidées des retraités, tandis que Mr Bruhne a parlé de la valeur des pensions des futurs retraités.

Depuis la réforme Balladur, la valeur des retraites liquidées évolue en fonction de l'indice des prix, c'est à dire que le système garantit aux retraités le maintien du pouvoir d'achat de leur retraite liquidée. Si les actifs ont des hausses de pouvoir d'achat liées à la productivité, celles ci ne bénéficient pas aux retraités. Cela me paraît juste que les retraités ne bénéficient plus des hausses de pouvoir d'achat liées à la productivité puisqu'ils ne travaillent plus. Donc le pouvoir d'achat des retraités reste assuré mais il n'augmente plus.

En ce qui concerne la valeur des retraites des futurs retraités, celle-ci diminue et ce depuis longtemps; Mr Bruhne a parlé du mode de calcul basé sur les 25 meilleures années, et du nombre de trimestres requis pour avoir la retraite à taux plein. Cela concerne d'abord le régime général et par contre coup les régimes complémentaires qui s'alignent sur ce taux ou sur le taux réduit en cas de nombre de trimestres insuffisants. Jacques Marseille a expliqué que les retraites ne pouvaient que baisser puisque l'on vit de plus en plus vieux au point que la durée de la retraite dépasse la durée d'activité. Dans les systèmes à points (régimes complémentaires), pour assurer leur équilibre recettes/dépenses en fonction de l'évolution démographique et compte tenu de la hausse constante du plafond de sécurité sociale qui intervient pour assurer l'équilibre du régime général, les régimes complémentaires doivent augmenter le prix d'acquisition du point de retraite; on obtient donc de moins en moins de points pour un niveau de cotisations donné.... L'évolution est bien connue des caisses complémentaires et quantifiée. Les retraites auraient baissé de plus de 20% depuis 15 ans...

En résumé, le niveau des retraites baisse mais de manière intergénérationnelle c'est à dire avec décalage dans le temps d'une génération. Les actifs d'aujourd'hui paient par leurs cotisations les retraites des actifs d'hier, lesquels étaient dans une situation économique et démographique plus favorable puisque l'économie se portait mieux, on vivait moins vieux et l'Etat dépensait moins.... Et avec leurs cotisations, les actifs d'aujourd'hui acquièrent moins de points de retraite que les actifs d'hier donc ils auront des retraites complémentaires diminuées et ils paient plus cher la retraite du régime général puisque le plafond de sécurité social sur lequel sont basées les cotisations à ce régime augmente. Pour maintenir la valeur de leur retraite future, les actifs devraient donc payer encore plus. Cela résulte principalement du vieillissement. Autrement dit, plus on vit longtemps ce qui est une bonne perspective, plus il faut payer pour assurer les moyens de subsistance pendant sa retraite, soit en travaillant plus longtemps c'est à dire en raccourcissant la durée de sa période de retraite, soit en payant plus pour cette période. Que ce soit par un système de répartition ou de capitalisation ne change rien au fond du problème.


Mis en ligne le 28/04/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com