Notre système de retraites par répartition est toujours sur la table de négociations politiques. Les gouvernements successifs s'emploient à traiter le problème comme si il était "politique" alors qu'il s'agit d'un problème économique et de bon sens.
Aujourd'hui c'est du système des retraites complémentaires à points qu'il s'agit, suite à un rapport de la Court des Comptes4. François Rebsamen a dit la vérité à l'assemblée, reprenant la recommandation de la Cour d'allonger le temps de travail en portant l'âge de départ en retraite à 64 ans (c'est 67 ans en Allemagne). Aussitôt il a été recadré et s'est rétracté devant les médias dans les couloirs de l'assemblée.
C'est que les solutions sont bien connues: augmenter les cotisations, allonger la duré du travail, baisser les retraites. Ces trois solutions seules et combinées s'appliquent à tous les régimes: la retraite de base de la sécurité sociale pour tous, les retraites des fonctionnaires, et les retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des non cadres (Arcco).
Les retraites du régime général et les retraites complémentaires sont payées par les actifs du secteur privé. Les retraites des fonctionnaires sont payées par le budget de l'état c'est à dire par les contribuables. Les retraites du régime général sont acquises par la validation d'années de cotisations et plafonnées à un niveau équivalent au SMIC. Les retraites complémentaires sont un système à points qu'on accumule avec des cotisations. On acquiert des points retraite avec les cotisations salariales (employeur et salarié); et lors de sa retraite on touche une retraite complémentaire égale au nombre de points accumulés multiplié par la valeur annuelle du point. Les caisses de retraite complémentaires peuvent faire varier le prix d'achat du point -le rendre plus cher en cotisation - et modifier la valeur du point, ce qui revient à diminuer les retraites.
La gestion doit donc rendre le système équilibré par nature. La gestion est assurée par les partenaires sociaux et elle est jugée bonne par la plupart des observateurs avisés. Mais l'équilibre ne peut pas être géré à court terme, sinon ce seraient des fluctuations en plus ou en moins inacceptables pour le système et les retraités et de l'incertitude permanente. Il faut donc anticiper l'évolution démographique, de la pyramide des âges, de la croissance, de l'emploi et du chômage. C'est là qu'est toute la difficulté de la gestion par les partenaires sociaux.
Les systèmes de retraite complémentaire doivent donc constituer des réserves cad. ne pas distribuer toutes les recettes des cotisations et équilibrer les comptes sur l'année ou le court terme. La difficulté est d'anticiper correctement les évolutions économiques et démographiques. Ce sont les évolutions démographiques les plus faciles; mais les évolutions économiques sont du domaine de la boule de crystal. Du temps des "trente glorieuses" les systèmes de retraites complémentaires ont distribué généreusement les cotisations des actifs aux retraités alors qu'il aurait fallu constituer des réserves pour aujour'hui . Mais à l'époque, la croissance moyenne était de 4.5% depuis 30 ans et le chômage inexistant, et personne n'anticipait - sans être qualifié de fou - que la croissance serait de 1% et le ch^mage de 10% trente ans plus tard.
Par delà l'émotion véhiculée par les médias, il faut donc voir le problème des retraites avec bon sens et accepter des mesures d'équilibrage qui s'imposent en fonction de l'anticipations des évolutions démographique et économique.
Références
Mis en ligne le 18/12/2014 
pratclif.com