Eugénisme Francis Galton

extrait de forum médical sur l'eugénisme
(mes notes sont en italiques bleues)

C'est au scientifique britannique Francis Galton que revient le "mérite"
d'avoir, au début 20ème siècle, fabriqué le terme "eugénisme" à partir du
grec eugenes, qui signifie "bien né".

Larousse définit l'eugénisme comme suit:

"EUGÉNISME n. m. ou EUGÉNIQUE n. f. (angl. eugenism). Ensemble de méthodes qui visent à améliorer le patrimoine génétique de familles, de populations ou de l'humanité en entravant la reproduction des gènes considérés comme désavantageux (eugénisme négatif) ou en promouvant la reproduction des gènes considérés comme bénéfiques (eugénisme positif)."

Je ne trouve rien de choquant dans cette définition, qui ne dit rien des moyens utilisés pour "entraver" ou "promouvoir". Ce sont ces moyens qui peuvent, selon leur nature, être admissibles ou condamnables en fonction des conceptions morales du moment, qui sont éminemment évolutives.

A strictement parler, l'eugénisme existe depuis la nuit des temps : qu'est-ce en effet que le choix d'un conjoint sinon une forme légère (mais pas toujours exempte de violence !) d'eugénisme ? La plupart des animaux à sang chaud des deux sexes recherchent bien le « meilleur » partenaire et l'ouvrage de Geoffrey Miller « The mating mind » montre sur onze chapitres que ce choix se révèle chaque fois qu'on l'étudie associé à des traits génétiques utiles pour la survie de la lignée. Mais c'est là ce que l'on nomme eugénisme passif et qui n'est point controversé. La sélection sexuelle de Charles Darwin est aussi le moteur de cet "eugénisme passif". Un point plus discutable est celui de l'eugénisme actif.

Les Grecs exposaient leurs enfants mal formés. Chez les Hébreux, la loi mosaïque était animée du désir de protéger la valeur des sujets. En Europe, l’Eglise catholique se contenta de s'opposer aux mariages co-sanguins soupçonnés d'être à l’origine de graves malformations (soupçon qui fut en grande partie confirmé lors de la découverte du mode de propagation des gènes mutants récessifs, comme celui de l'hémophilie).

On considère classiquement deux formes d'eugénisme : l'eugénisme positif et l'eugénisme négatif.

L'eugénisme négatif.

Pour l'instant, dans les cas où la mutation génétique s'opère au moment de la fécondation, le prélèvement de quelques cellules du fœtus permet de savoir s'il est porteur d'anomalies génétiques comme la trisomie. Naturellement la décision incombe aux parents, une fois renseignés sur l'anomalie.

Dans le cas où l'un ou les deux parents sont porteurs de gènes "défectueux", l'affaire est moins simple. Naturellement on peut les laisser concevoir, mais la transmission systématique du gène en question risque de tourner rapidement au drame, si chaque fois on décide d'interrompre la grossesse. J'avoue ne pas imaginer
de solution satisfaisante. Elle existe p. ex. chez les chiens (dont on ne demande pas l'avis) par la stérilisation de ceux qui sont porteurs de la dysplasie des hanches, malformation héréditaire.

l'eugénisme positif.

L'eugénisme positif consiste à choisir certains caractères génétiques estimés avantageux et à essayer d'augmenter leur fréquence dans la population en favorisant la reproduction des seuls individus porteurs de ces caractères. Il n'a aucune réalité chez l'homme dans la mesure où la notion de gènes " avantageux " n'a pas de sens et où la réglementation de la reproduction n'est pas souhaitable.

Son utilité peut être illustrée par un exemple. Au bord de l'un des grands lacs italiens (j'ai oublié lequel) se trouve un village qui encore récemment n'était accessible que par bateau. Ses habitants ne recevaient donc pratiquement pas de patrimoines génétiques venant de l'extérieur. On a constaté qu'un certain gène évitait à ses porteurs de ce village de faire du cholestérol. On a isolé ce gène et on est capable de l'introduire dans le génome. Si "on laisse faire la nature" le gène se répandra à pas de sénateur dans leur descendance. Si l'on introduit dans le génome des fœtus, on accélère considérablement la diffusion de cet avantage. Je pense que l'état actuel de l'éthique interdit cette opération et en même temps je pense que dans l'avenir elle sera pratique courante. Aujourd'hui les moyens offerts par la génétique court-circuitent la sélection artificielle en permettant d'intervenir "en amont" et manipuler carément les gènes en espérant savoir où l'on va. Pour les autres êtres vivants ça s'appelle les OGM.

Pour l'homme, cela va peut-être venir!

Et l'ère de l'HGM (homme génétiquement modifié) s'ouvrira sur des interventions à but thérapeutique. Le tout sera de ne pas aller trop loin!

L'eugénisme peut dériver dangereusement vers des théories racistes et conduire à des sélections ou des stérilisations abusives, des génocides…

L’eugénisme négatif a été abandonné mais l'eugénisme positif est en pleine vogue. On ne fait plus d'élimination ni de mutilations, mais on choisit soigneusement ses donneurs et ses porteuses; surtout, on déprogramme allègrement la naissance d'individus qu'on aurait ensuite été tenté d'éliminer si la nature avait suivi son cours. Cet étrange eugénisme positif, prend le plus souvent la forme du dépistage. Aux États-Unis et en Angleterre, on situe entre 3 et 5 % la proportion des nouveaux-nés atteints de troubles d'origine génétique. Aux États-Unis, 12% des admissions d'adultes à l'hôpital seraient imputables à des maladies d'origine génétique. Des désordres génétiques seraient aussi à l'origine de 15% des cas de déficience mentale (Source: Jacques Dufresne, La reproduction humaine industrialisée).

Droit français

La question de l'eugénisme est traitée par le code pénal :
Article L 214-1 : « Le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est puni de trente ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 euros d’amende ».

Article L 214-3 : « Cette peine est portée à « la réclusion criminelle à perpétuité et de 7 500 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises en bande organisée »

A l'Assemblée nationale, le scrutin n°167 sur l’ensemble du projet de loi relatif à la bioéthique, a été adopté avec modifications en deuxième lecture séance du mardi 8 juin 2004 (310 votants, 304 suffrages exprimés, 187 pour, 117 contre).

La réglementation française du don de sperme, qui prévoit un maximum de 5 fécondations par donneur, est beaucoup trop restrictive (outre le fait qu'il y a peu de donneurs).Le risque invoqué de co-sanguinité entre demi-sœur et demi-frère est, là encore, extrêmement faible, du fait de la grande dispersion des dons. De plus, le coefficient de parenté n'est pas plus fort en ce cas (1/8), qu'entre oncle et nièce ou tante et neveu, ou qu'entre doubles cousins germains.

Voir cette conférence du généticien Axel Kahn "".


Commentaires

Votre nom:

E-Mail:

Postez votre commentaire:


Mis en ligne le 20/05/2007 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://pierreratcliffe.blogspot.com et http://paysdefayence.blogspot.com