Une vision aux antipodes de la vision libérale du fonctionnement de la société

Je réagis à cette vision passéiste du capitalisme [ILS ONT PILLÉ LA FRANCE!]

Cette vision des choses est aux antipodes de la pensée libérale sur le mode de fonctionnement de la société humaine. Pour entrer dans le débat d'idées, il faut rappeler ce qu'est la pensée libérale et d'où elle vient.

La société humaine est l'union des hommes en vue d'actions communes en permanence, qui permettent d'éliminer des insatisfactions et des situations de mal-être pour atteindre mieux-être et bonheur. Le libéralisme est basé sur la liberté individuelle, la liberté de travail et d'échange, la propriété privée des biens de consommation, et la propriété privée des moyens de production. Tous les éléments du libéralisme découlent de l'exercice ces libertés.

Défini comme cela, le libéralisme apparaît comme une caractéristique quasi "universelle" de l'humanité. Les tentatives d'entraver cette liberté et d'organiser la société sur un modèle forcé imposé par une autorité ont toutes échoué; que ce soit les révolutionnaires français, le nazisme, le stalinisme, la révolution culturelle chinoise, les kmers rouges et les autres totalitarismes.

La production de biens et de services est basée sur la division du travail.

Toute production de biens et de services organisée selon la division du travail a, par rapport à l'action d'hommes isolés, l'avantage d'une plus grande productivité - davantage de production, avec moins de ressources dont le principal est le temps. Lorsqu'un certain nombre d'hommes règlent en commun leur action selon le principe de la division du travail, ils produisent, toutes choses égales par ailleurs, non pas autant mais infiniment plus que ne le ferait la somme de leurs actions isolées. C'est sur cette plus grande productivité, due à la division du travail, que repose toute la civilisation humaine. Sans la division du travail nous en serions toujours, dans tous les domaines, au même stade que nos ancêtres d'il y a mille, dix mille ans et plus.

Nous devons la description du mode de fonctionnement des sociétés humaines à de multiples auteurs dont les classiques anglais et français de la fin du 18e et du début du 19e siècles (cf. liste des liens de droite). Ceci en raison de la révolution industrielle qui a complétement bouleversé les sociétés de l'Europe occidentale à partir de 1815 (fin des guerres napoléoniennes).

Les historiens aiment à diviser l'histoire en périodes, mais l'histoire est une suite continue d'évènements qui impliquent des hommes et des femmes, des familles, une structure sociale, des institutions plus ou moins coercitives et des centres de pouvoir, des corps d'idées et des comportements culturels. C'est ainsi que la révolution industrielle faisait suite à la renaissance et au siècle des lumières; et la renaissance faisait suite au Moyen-Âge, au système féodal et à la pré-éminence de l'église à travers toute l'Europe occidentale. On ne connaissait pas les nations d'aujourd'hui.

Avant la "révolution industrielle" les hommes n'avaient que la terre et la force animale pour produire les biens dont ils avaient besoin pour vivre - nouuriture, vêtement, logement. La quasi totalité de la population vivait à la campagne, cultivant des lopins de terre que leur allouaient les seigneurs possédant ces terres par "droit divin". Les hommes produisaient tout juste ce dont ils avaient besoin; le peu de surplus, quand le climat, l'absence d'épidémies ou de guerres le permettaient, ils le donnaient au Seigneur pour que celui-ci, ses vassaux et sa maison, puissent vivre à leur tour.

La révolution industrielle est venue de l'invention de la machine à vapeur qui a permis la mécanisation des mines souterraines et le pompage des eaux de celles-ci. Puis la fusion du fer et la production d'acier, les rails de chemins de fer et le développement des transports permettant de rapprocher les centres de production et les consommateurs, puis les transports maritimes.... et progressivement une accélération des innovations, l'électricité et le moteur électrique, le pétrole et le moteur à explosion. Tout cela débouchant peu à peu sur une production/consommation de masse. Ce fut ce qu'on appelle aujourd'hui la période de la première mondialisation de 1875 à 1914 (cf. la trilogie de l'historien Eric Hobsbawn).

Toute production nécessite trois facteurs de production: le travail, le sol et le capital c.a.d des outils. On entend par sol tout ce que la nature met à notre disposition en fait de matières premières et de sources d'énergie, que ce soit en surface ou dans le sous-sol, dans l'eau ou dans l'atmosphère; par capital (outils, équipements et autres biens de production), l'ensemble des produits intermédiaires élaborés par le travail humain à l'aide des matériaux naturels et qui servent à produire plus avant, tels les machines, les outils, les produits semi-finis de toute sorte, qu'on se procure auprès d'autres producteurs dans le cadre de la division du travail e d'échanges librement consentis.

Plus la production est importante en volume, complexe en procédés de production, impliquant de nombreux produits intermédiaires, et de nombreux personnels aux talents et qualifications diverses, plus la quantité d'outils, de machines et d'équipements, de terrains et de bâtiments est importante. C'est cela le "capital" de l'entreprise. Ce capital résulte de l'épargne d'individus et d'autres d'entreprises, c.a.d de la non consommation immédiate de tout ce qui est produit et qui a la forme de monnaie servant aux échanges.

Renoncer à consommer la totalité d'un revenu et en réserver une partie pour une consommation future, par exemple dans 10 ans est une épargne. Cette renonciation a un prix qui est le taux d'intérêt. C'est en général 5%. Mais si la valeur de la monnaie diminue parce que l'état fabrique de la fausse monnaie-papier, dont il résulte une augmentation du prix des choses exprimé en monnaie, l'épargnant veut un taux d'intérêt plus élevé équivalent à l'anticipation de la hausse des prix pendant sa période de renonciation à consommer. S'il anticipe une hausse de prix moyenne de 1.5% sur 10 ans, cela signifie un taux d'intérêt majoré à 6.5%.

On a ensuite le calcul économique de l'entrepreneur. Celui-ci prend le risque de perdre son capital; et il doit anticiper de devoir adapter son système de production à des variations de préférences de ses clients; éventuellement d'augmenter sa production pour répondre à une demande accrue, ce qui implique plus de capital, donc des gains ou une participation accue d'épargne.

Ces différents facteurs conduisent à un taux d'intérêt équivalent qu'on appelle le taux de rentabilité intrinsèque de l'entreprise.

Les parts respectives de rémunération des différents facteurs qui entrent dans la production résultent de transactions libres et concurrentielles entre tous les acteurs. Elles sont fonction de leurs raretés respectives. Plus un produit ou service nécessaire à la production est rare, plus son prix sera élevé. Il en est ainsi de tous les personnels, y compris le dirigeant de l'entreprise. Mais en finale, c'est le consommateur qui fixe la marche à suivre pour l'entreprise.


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Mis en ligne le 15/12/2013