La population mondiale dépend des subsistances

La population à un moment donné, résulte de la quantité des subsistances alimentaires disponibles - céréales, viande, légumes et poisson. Celles-ci dépendent de la disponibilité de terres en quantités (surfaces), en qualités, en destinations (utilisations), en rendements; et de leur répartition sur la surface de la planète. L'évolution de la population dépend donc de l'évolution de ces éléments. Cette évolution dépend de celle du climat, de l'environnement, des habitudes culturelles et des techniques humaines.

Les données quantitatives relatives à ces questions sont produites par les différents pays membres de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et de l'agriculture (FAO Food and Agriculture Organisation), une institution des Nations Unies basée à Rome (lien). La FAO produit ainsi des statistiques et des études sur toutes ces questions.

Il existe une base de données cartographiques très utile qui utilise toutes les données statistiques disponibles. Elle est compilée et tenue à jour par le site World Mapper. Cette base comprend 696 cartes, couvre 200 pays des Nations-Unies et 99.95% de la population mondiale.

Pour produire de la biomasse à partir de la photosynthèse, les plantes terrestres ont besoin de CO2 atmosphérique, de sol pour s'enraciner, de soleil qui leur donne l'énergie nécessaire pour transformer le CO2 en carbone organique, de durée d'ensoleillement, de température et d'eau - ces 3 derniers facteurs assurent le fonctionnement plus ou moins productif du processus en termes de biomasse produite. Ces conditions naturelles s'observent dans les variations de productivité de la biomasse avec la durée d'ensoleillement due à la latitude, à l'altitude, à la nature des sols et à la présence d'eau. La distribution de la productivité du processus est visible ici (lien wikipedia). La production la plus élevée de biomasse est dans les océans.

À ces conditions naturelles qui limitent la productivité, l'homme a ajouté ses techniques pour accroître la production de nourriture. D'abord le passage de la chasse-cueillette à l'agriculture il y a 10000 ans avant le présent - ce fut la domestication de plantes (céréales, fruits et légumes) et d'animaux (bovins, ovins, porcins, caprins et volailles), et la sélection des espèces les plus productives... Ce fut ensuite, avec la révolution industrielle, la mécanisation, les engrais, les pesticides, la sélection plus poussée des plantes et des animaux d'élevage et l'irrigation. Tous ces éléments interviennent dans la sélection de sols propices à la production agricole pour bien nourrir la population - l'altitude, la latitude, la pente, la présence d'eau par la pluviométrie ou par l'irrigation bien gérée; il en résulte aussi la classification des sols cultivables et des statistiques, que les pays envoient à la FAO selon un protocole précis.

Il y a ensuite la répartition des usages des sols cultivés entre cultures pour les humains (céréales, fruits et légumes), prairies cultivées ou non pour les animaux (herbages), et cultures industrielles et récemment pour les bio-carburants. La concurrence pour l'utilisation des sols entre ces trois destinations est déterminante pour l'alimentation de la population. La production de nourriture animale est affectée par la loi des échelles écologiques: tout animal consomme de la nourriture pour sa propre subsistance - son métabolisme - la biomasse consommable par les animaux qui le consomment est donc une proportion de ce qu'ils mangent. Cette proportion est de 1 pour 10 en équivalent énergétique. Donc pour produire 1 calorie de nourriture consommable par l'homme, l'animal consomme 10 calories de nourriture.

Le dernier élément important dans l'alimentation humaine c'est la grande inégalité des conditions et des ressources naturelles, techniques et économiques, dans la répartition des terres cultivables. Ces inégalités se traduisent par de grandes variations dans les quantités de nourriture produites, notamment par l'existance de près de 1 million d'humains qui ne mangent pas à leur faim, voire qui meurent de faim; et de près de 2 millions d'humains qui souffrent de mal nutrition (lien).

Surfaces disponibles et population

La surface émergée de la planète (rayon 6400km) est de 510 millions de km2. Les océans occupent 70.71% de cette surface, les terres émergées 29.29% soit #150 millions de km2. Ces 150 millions de km2 de terres émergées se partagent entre les 6 continents à raison de - Asie 29.4%, Afrique 20.4%, Amérique du Nord et centrale 16.4%, Amérique du Sud 12%, Europe 6.1%, Australasie 6.1%, Antarctique 9.2% (mais ce dernier continent est inhabitable par l'homme). En excluant l'Antarctique, les terres accessibles à l'homme sont d'environ 130 millions de km2, c'est le chiffre retenu par la FAO.
NB: Il faut souligner qu'il existe de nombreuses sources donnant la surface des continents, mais elles sont toutes différentes car les auteurs ne prennent pas les mêmes périmètres; c'est un problème de limites - exemple Papua Nouvelle Guinée en Australie ou en Asie.

Les 130 millions de km2 de terres émergées habitables sont représentées sur cette planisphère selon leurs proportions réelles (image de gauche). La répartition de la population mondiale en 2000 sur les continents est différente (image de droite).

Ce lien montre les deux répartitions terres émergées/population et le passage de l'une à l'autre par une anamorphose animée (lien). Cette carte interactive donne les surfaces des pays de la planète. Cliquer. Celle-ci donne les populations en 2002. Cliquer. Une application du concept d'anamorphose pays par pays est accessible ici. Elle reflète la répartition de la densité de la population interne à chaque pays.

Surfaces disponibles pour l'agriculture en quantités, qualités et destinations

Les terres utilisables pour produire la subsistance se décomposent en terres agricoles pour céréales, terres toujours en herbe pour l'élevage des ruminants, terres en friches et forêts. Ces terres sont en concurrence avec les villes, les routes, voies de communication et les infrastructures industrielles. Les terres pour cultures de céréales occupent 6.9 Mkm2 et sont sensiblement constantes... L'eau, par pluviométrie ou par irrigation, la température, la pente et la nature des sols sont les facteurs limitants. Lorsque ces facteurs favorables sont présents, l'utilisation d'engrais améliore fortement les rendements exprimés en tonnes produites par hectare. L'amélioration des semences par la sélection est le 2è facteur d'accroissement des rendements. Reste la mécanisation là où les conditions le permettent. Au total le rendement des céréales est passé de 1.01 t/hectare en 1950 à 3.15 t/ha en 2009, pour une surface exploitée sensiblement inchangée. Les rendements à l'hectare les plus élevés sont en Europe (8) et aux États-Unis (10) ce qui permet d'envisager la poursuite de la croissance du chiffre moyen observé en 2009.

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Mis à jour le 15/05/2021 pratclif.com