Pierre Rosanvallon. Collège de France Cours du 12 janvier 2011
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Pierre Rosanvallon sur France Inter ce 30 août 2011- Une chronique de Paul Krugman
le Tea Party et l'amérique qui glisse vers l'anti-science et l'obscurantisme religieux
l'amérique héritière des lumières en danger!
J'ai regardé sur Daily Motion les deux cours de Pierre Rosanvallon au collège de France les 12 et 19 janvier 2011. Je l'ai écouté ce matin à France Inter présenter son livre "la société des égaux". Il me donne une lueur d'espoir.
Peut-être que cette crise est salutaire car elle remet en cause de manière systémique un mode de vie qui s'est développé depuis 30 ans. Un mode de vie basé sur le toujours plus, une croissance exponentielle de tout indéfiniment. Nous nous omnibulons sur la crise parce qu'elle menace ce système de production et de consommation auquel nos sociétés se sont habituées au cours de ces 3 décennies. Un mode de vie qui privilégie l'enrichissement personnel et l'usage de l'argent pour "soi", toujours plus. L'explosion des inégalités évoquée hier en est une conséquence. Mais aussi le repli sur soi, les groupes et communautés repliés sur eux-mêmes en fonction de leur niveaux de revenus, de leurs avoirs, bref la décomposition de la société en petits groupes et en individus... Cette évolution ne cesse de préoccuper nombre d'entre nous depuis quelques années.
De la fin de la 2è guerre mondiale à la fin des années 1970, nos sociétés se sont développées dans la reconstruction de pays dévastés par 5 années d'une guerre atroce; et avant la guerre ce n'était guère mieux puisque nos ainés avaient connu la première guerre mondiale aussi dévastatrice et la grande crise économique de 1929 qui s'est prolongée durant la décennie des années 1930. Mais à cette époque les gens vivaient l'espace publique et commun qu'évoque Pierre Rosanvallon. On ne cherchait pas l'enrichissement personnel mais les moyens de bénéficier des bienfaits de la modernité. Les trente glorieuses ont distribué les progrès à tous.
C'est ce qui a changé à la fin des années 1970. Dès lors les services publics furent décriés, les impôts furent délégitimés, les dépenses publiques considérées comme inutiles voire nuisibles à une société où l'enrichissement individuel par la production marchande devenait la mesure de tout. Et où tout devient marchandisé.
Il commence à émerger l'idée que le temps des baisses d'impôts est fini et que si nous voulons préserver la société et la cohésion sociale il faudra des augmentations d'impôts conséquentes pour tous les riches cad. tous ceux qui peuvent payer, à due proportion de leurs revenus du travail, du capital et du patrimoine. Voir ce lien de l'Observatoire des inégalités.
Si la crise nous impose de payer plus d'impôts pour revenir à une société de "communs", à nouveau solidaire et humaine que nous décrit Pierre Rosanvallon, alors tant mieux. Mais sans doute n'avons nous pas encore descendu assez et touché le fond pour cela. Et dire que la Chine veut faire la même chose que nous!
En complément de ces réflexions, voici un article du "Los Angeles Times" (lien) par J. Anderson Thomson and Clare Aukofer qui explique par la génétique pourquoi Homo.sapiens est un être social et pourquoi Dieu a été créé par l'homme et non l'inverse. Il faut dire que là-bas, les fondamentalistes religieux sont nombreux et que seule une minorité d'américains admettent la théorie de Darwin et les découvertes scientifiques de la biologie moléculaire (un obscurantisme que dénonce Paul Krugman ici). Les auteurs de cet article - psychiatre et chroniqueuse médicale - sont associés de la fondation Richard Dawkins à l'université de Maryland aux États-Unis (lien); Richard Dawkins biologiste et darwiniste célèbre milite aujourd'hui contre DIEU, ce qui est le thème de son livre "the god delusion (pour en finir avec Dieu)". Et si cela vous intéresse voir ici mon dossier sur dieu et les religions (lien).
Mis en ligne le 29/08/2011 
