Refondation du capitalisme?
Un état stable de la population et de l'economie mondiale
Utopie, objectif possible ou décroissance suite au chaos?

Nombreux sont les signes que notre espèce atteint les limites de sa présence sur la planète et qu'elle est au bord de l'implosion. Ce sont les nombreux graphiques d'évolution d'indices de mesure de notre développement qui l'indiquent de manière préoccupante. La forme de ces gaphiques est toujours la même: elle représente la variation d'un indicateur (en ordonnées) en fonction du temps en années (en abscisses), de 1750 à 2008. Qu'il s'agisse de la population humaine, de la concentration en CO2 dans l'atmosphère, de la température moyenne du globe, de l'exploitation des pêcheries, de la destruction des forêts tropicales, de la production/consommation de viande, de combustibles fossiles, de papier, d'acier, d'automobiles, d'eau pour l'irrigation, de vitesse d'extinction des espèces, ou de la production nationale brute du monde, tous ces graphiques montrent un point de rupture à partir de 1950. De 1750 à 1950, l'évolution était lente mais à partir de 1950 la croissance est rapide; selon l'échelle horizontale adoptée, les courbes ont la forme d'une crosse de hockey. Il est vrai que cette forme en club de hockey est contestée, notamment pour la température du globe. Voir ici une telle contestation, et celle-ci d'un sceptique du changement climatique d'origine anthropique.

Mais l'évolution d'aussi nombreux indicateurs de l'activité humaine, en croissance rapide depuis 1950 cad. la fin de la 2è guerre mondiale, est observée par de multiples observateurs. On trouvera ici le site "earth policy institute" de Lester Brown qui inlassablement les met en évidence depuis les années 1970. Et ce site "One planet many people" du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (UNEP United Nations environment programme); ce site montre en photos, d'une période à l'autre, les atteintes de l'homme sur son environnement du fait de son activité économique. Ces sites font écho à Nicolas Hulot avec sa fondation, à Yann Arthus Bertrand avec son film "Home", et au précurseur que fut René Dumont.

La cause de cette croissance rapide est toujours la même: l'activité humaine dédiée à la croissance économique exponentielle de tout, pour tous et indéfiniment et qui s'aggrave avec la croissance exponentielle aussi de la population mondiale. Une croissance exponentielle qui est restée bénéfique tant que la planète était quasiment "vide" d'hommes sur la plupart des continents mais qui, depuis 1950 et en 2010, commence à être pleine à craquer dans les régions les plus développées. Mais les différences de niveau de développement sont considérables comme l'indique cette carte - 43% de la population mondiale contribue pour moins de 5% à la production/consommation du PNB mondial. Il reste aussi des zones non peuplées comme l'Antarctique, les grands déserts, ou des populations éparses comme dans l'Arctique et la Sibérie et des populations restées hors du développement comme en certaines partie d'Afrique ou d'Asie (Papua Nouvelle Guinée). Voir ici des populations qui sont restées hors du développement économique "occidental".

La croissance économique, telle que nous la concevons aujourd'hui dans nos pays "riches", c'est à dire la "croissance exponentielle du PNB, pour tous les biens et services, pour tous individuellement et indéfiniment", est en train d'amèner les sociétés du monde développé du monde au bord du chaos social et écologique. La plupart d'entre nous en ont conscience; certains tentent même d'en empêcher la survenance. Mais tous les indicateurs ont tendance à continuer de croître et rien n'indique que cela va s'arrêter en dépit des déclarations politiques et des Grenelle de l'environnement. Tous ces graphiques suggèrent donc que nous nous approchons d'un crash dont la crise financière 2007-2008 et la crise économique et sociale de 2009 sont les prémisses. Les gaz à effet de serre produits par l'utilisation des combustibles fossiles pour satisfaire une économie de "croissancemania" orientée sur l'accumulation individuelle de biens de consommation contribue à aggraver la hausse du CO2, de la température, de la fusion des glaces, de la hausse du niveau des mers, et de la survenance d'évènements climatiques extrêmes. Or ces évènments vont affecter l'humanité entière et les plus pauvres en premier.

La majorité d'entre nous n'accepte pas cette réalité avec lucidité, à savoir qu'une partie de l'humanité conduit toute l'humanité au bord du précipice; c'est comme si nous étions dans un train entrant en gare à sa vitesse de croisière, sur le point de heurter les tamponnoirs en fin de quai, sans qu'il soit possible de le ralentir ou de l'arrêter pour atténuer la catastophe. Au contraire, la plupart d'entre nous, y compris les écologistes qui croient encore au développement durable et aux énergies renouvelables, sommmes toujours rivés à une vision du futur qui serait une version améliorée du présent.

Nous continuons de croire au progrès scientifique et technique que le siècle des lumières et le 19è siècle nous ont légués. Or toutes les connaissances acquises par la grande majorité d'entre nous ont été développées au 19è siècle; tous nos comportements, l'économie classique, libérale et néolibérale, ont été forgés dans un monde "vide", où les ressources naturelles - renouvelables et non renouvelables - utilisées pour les transformer en produits de satisfaction de nos besoins individuels, étaient "disponibles indéfiniment, en quantité, en temps et quasiment gratuits". La dynamique du monde en 2010 est le libéralisme né en Europe occidentale mais exacerbé aux États-Unis devenue la puissance économique dominante et de référence pour le monde. Nous pensons que si nous parvenions à mettre en oeuvre assez vite les concepts de "développement durable" - avec plus d'éoliennes, de chauffage solaire, de cellules photovoltaïques, de lampes à faible consommation, d'isolation des bâtiments et autres bio-technologies - nous pourrons continuer de vivre comme avant et que nous pourrons étendre ce mode de vie à la totalité des 7 milliards d'habitants de la planète fin 2009 et encore plus aux 3 milliards de plus qui s'ajouteront entre 2030 et 2050! Or notre planète est déjà au bord de l'implosion; implosion car tout cela se passe dans un environnement fini dont nous avons atteint les limites, des limites qui s'appliquent désormais à nos activités économiques.


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Mis à jour le 21/09/2015 pratclif.com