Causes et conséquences du chômage

Sommaire

  1. Ralentissement de la croissance économique
  2. Changements technologiques
  3. Changements structurels
  4. Coûts économiques
  5. Coûts sociaux
  6. Chômeurs cachés
  7. Chômage frictionnel
  8. Influence régulatrice de l'État

Sont chômeurs les personnes en âge de travailler qui sont sans emploi, qui désirent travailler, qui sont activement à la recherche d'un emploi mais n'ont pas encore trouvé un emploi. Le taux de chômage est égal au nombre de chômeurs divisé par le nombre de personnes en âge de travailler soit ceux qui ont un âge entre 15 et 65 ans. Cette définition au sens du Bureau International du Travail BIT est restrictive. Voir définitions plus élaborées.


Les causes et conséquences du chômage sont les suivantes

(considérées séparément):

1. Ralentissement de la croissance économique

Un ralentissement de la croissance économique d'une année 1 à une année 2, c'est à dire une diminution de la demande de produits et de services, provoquera une hausse du chômage. Certains travailleurs perdront leur emploi car la quantité de travail nécessaire pour produire une quantité moindre de biens et de services demandée par les ménages et les entreprises diminuera.

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2. Changements technologiques

Les changements technologiques qui interviennent d'une année 1 à une année 2, provoquent une hausse du chômage. La substitution de main d'oeuvre par des équipements et des capitaux, sa redondance résultant de l'emploi de procédés techniques différents et plus performants, se traduiront par une augmentation du chômage.

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3. Changements structurels

Des changements structurels entre l'année 1 et l'année 2, comme la suppression de barrières protectionnistes, augmentera le taux de chômage à court-terme, car des emplois seront perdus dans les secteurs les moins compétitifs qui devront ralentir leurs activités et licencier du personnel.

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4. Coûts économiques

Quand il y a un taux de chômage élevé, l'économie produit en dessous de sa capacité. Une production de biens et de services inférieure à la capacité potentielle, conduit à des revenus et donc à des dépenses inférieures à ce qu'ils pourraient être de la part des ménages, ce qui réduit la demande de produits et de services envers les entreprises. Le phénomène peut se dérouler en boucle et entretenir le chômage.

Le chômage entraîne une augmentation des dépenses de la collectivité des actifs et de l'État pour servir des indemnités de chômage et des prestations sociales diverses aux chômeurs, et une réduction des revenus fiscaux l'État pour assurer son fonctionnement. Il en résulte que l'État a moins d'argent à dépenser pour d'autres produits et biens, c'est à dire les services publiques.

En augmentant les effectifs de la main d'oeuvre sans emplois, le chômage contribue à réduire la croissance des salaires, donc des revenus versés donc des dépenses des ménages, ce qui entretient voire aggrave encore le chômage. Il en résulte que les entreprises ont une position de négociation plus forte en matière de fixation des salaires, ce qui contribue à les maintenir à la baisse.

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5. Coûts sociaux

Le chômage accroît les inégalités de revenus, car les chômeurs perdent leurs sources de revenus et deviennent dépendants des systèmes d'indemnisations par la protection sociale, lesquels sont généralement inférieurs aux revenus d'une activité de production.

Les personnes au chômage perdent confiance en elles-mêmes et se sentent socialement exclues voire dégradées. Leur perte de confiance en elles-mêmes, l'éloignement des techniques de travail et des contacts humains, peuvent les amener à perdre espoir de trouver du travail à nouveau.

L'augmentation du chômage et de la pauvreté qui en résulte, augmente la criminalité. Un cycle d'augmentation de la pauvreté s'instaure, appelé trappe à pauvreté; les chômeurs constituent alors un groupe socialement isolé et leurs difficultés financières affectent leurs proches et plusieurs générations.

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6. Chômeurs cachés

Lors d'un ralentissement de la croissance économique, certaines personnes cessent de rechercher un emploi car elles pensent ne pas pouvoir en trouver. Quand la croissance économique reprend, ces chômeurs cachés recommencent à rechercher activement un emploi car ils pensent que leurs chances de trouver du travail sont meilleures. Ceci entraîne une hausse du taux d'activité et une baisse du taux de chômage.

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7. Chômage frictionnel

On qualifie de chômage frictionnel, la situation des personnes en instance de changement d'emploi. Soit qu'elles ont perdu leur emploi pour l'une des causes évoquées plus haut, soit qu'elles veulent changer d'emploi de leur propre volonté. Le chômage frictionnel correspond à une sorte de "réserve" d'emplois disponibles et offerts. Il semble qu'une telle réserve soit nécessaire pour assurer un bon fonctionnement du marché du travail. En effet, les personnes en recherche d'emploi acceptent ou refusent un emploi offert en fonction de critères de rémunération, de caractéristiques de poste et de conditions de travail. De même, les entreprises en recherche de personnel acceptent ou refusent les personnes qui s'offrent en fonctions de critères d'adéquation au poste, de compétences recherchées. Si l'on se réfère aux pays de l'OCDE où le chômage est considéré comme le plus faible, le taux de chômage frictionnel serait de l'ordre de 5%. Voir la politique de l'entreprise en matière d'adaptation à l'évolution technique et économique.

8. Influence régulatrice de l'État

L'État peut influer sur l'évolution du cycle économique en augmentant le niveau de ses dépenses en période de ralentissement. Parce que les recttes fiscales sont moindres en période de ralentissement économique, le financement de ces dépenses se fait aujourd'hui par le déficit du budget de l'ensemble de l'État (budget central, collectivités territoriales, organismes de sécurité sociale), financement de ce déficit par les opérateurs financiers et les épargnants - ménages et entreprises - et en augmenant la dette. En revanche en période de croissance économique forte, l'État supprime le déficit, retrouve un excédent budgétaire grâce auquel il peut diminuer la dette. Le mécanisme de cette régulation est expliqué dans le rapport de la commission Pébereau, remis au ministre de l'économie et des finances en 2006.

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