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LA CRISE; l'occasion d'un nouveau départ.

La crise est devenue planétaire; ou plutôt "les crises". Crises financières, crises économiques, crises sociales, crise climatique, crise écologique et pertes de biodiversité, globalisation, etc. etc. Rien de bien nouveau cependant car l'humanité avance de crises en crises depuis 100 000 ans que notre espèce Homo.sapiens.sapiens existe et s'est répandu sur la planète entière. La cause? une croissance exponentielle des divers domaines de notre savoir et de nos techniques, tout cela résultant de l'extraordinaire puissance de ce cerveau dont l'évolution nous a dotés pour survivre dans un environnement hostile. D'abord la croissance de la population mondiale et en divers points de la planète. 1.8% par an encore aujourd'hui en moyenne mondiale, 6.7 milliards d'individus en 2007.... jusque quand? Serons nous 9 milliards en 2030? ou 13 milliards en 2050? et après???

Mais comme une croissance exponentielle indéfiniment n'est physiquement pas possible, ça va jusqu'au moment où ça craque et que ça casse. Crises et éclatements de bulles... Alors on doit s'adapter. Plans de sauvegarde et de relance...

Les crises sont les mouvements des civilisations. Avant c'étaient les invasions et les guerres, les disettes et les famines... Aujourd'hui ce sont les crises économiques et sociales, la pauvreté de 80% de la population de la planète par rapport aux 20% qui consomment 80% des ressources exploitées, et la pauvreté extrême de 2 milliards d'habitants. Aujourd'hui c'est une nouvelle crise financière dûe à la cupidité humaine et à l'absence de régulation - une croyance dans les bienfaits de la libéralisation des marchés - qui a entraîné la crise économique et qui menance d'entraîner une crise sociale. Aujourd'hui, c'est la crise de l'industrie automobile avec la faillite de General Motors, depuis 80 ans le plus gros constructeur d'automobiles du monde... Bref, avec la combinaison de toutes ces crises, nous sommes dans LA VRAIE CRISE, peut-être la crise systèmique qui va sonner le glas de ce système de production/consommation développé depuis la fin de la 2è guerre mondiale. Un système qui, imitant le modèle américain - le rêve d'un nouveau monde devenu réalité pour tous et qui a apporté tant de bien être - est en train de devenir l'archétype des maux de l'humanité et de la planète. Car le monde est infiniment plus complexe que nous l'imaginions; tout est lié, tout interagit avec tout.

Pour en sortir nous disent certains, il faut retrouver les conditions de la croissance économique d'avant la crise. Recommencer comme avant mais "de manière durable". 2% de croissance par an ce serait durable? Les entreprises capitalistes sont condamnées à la croissance. Leur production résulte de la combinaison la plus efficace possible de capital d'équipements, de main d'oeuvre et de savoir faire. Il faut produire plus pour satisfaire une demande croissante comme cela a été le cas depuis le début de la révolution industrielle et plus encore dans nos pays riches durant 4 décennies depuis la guerre; ou produire la même chose voire moins et avec moins de facteurs; et c'est principalement la main d'oeuvre qui est le facteur d'ajustement. Alors la main d'oeuvre libérée se retrouve sans emploi, provisoirement ou définitivement, et celle qui retrouve un emploi est utilisée pour produire autre chose... et le processus recommence... croissance exponentielle indéfiniment jusqu'au moment où ça casse.

Certains nous disent que c'est par l'innovation technique qu'on en sortira. Fusion nucléaire, biotechnologie, nano-technologie, voyages interplanétaires, découverte de la planète mars voire son peuplement.... Bref continuer la fuite en avant! D'autres prônent le retour à des systèmes du passé: le nouvel urbanisme cad. le retour aux villes et villages concentrés d'avant la voiture et la péri-urbanisation; le retour au vélo et à la circulation à pied; la fin de la périurbanisation, du tout voiture; le retour à l'économie locale... C'est bien comme cela qu'on vivait avant la guerre et dans la décennie qui a suivi. Mais il n'y a pas de retour en arrière possible.

Oui, en plus d'innovations techniques, il nous faut des idées... Comment vivre sans croissance exponentielle indéfiniment. Et c'est le plus difficile, car personne ne voit comment sortir de ce processus de fuite en avant. Or il nous faut absolument inventer un nouveau mode de vie, une nouvelle civilisation. Nous les riches de la planète devons réduire drastiquement notre consommation de biens non indispensables azfin de permettre aux pauvres de la planète de se développer et d'atteindre aussi un juste niveau de bien-être. Le minimum c'est le programme "objectifs du millénaire" des Nations-Unies.


Mis en ligne le 02/06/2009 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) Portail: http://pratclif.com