La révolution industrielle: de 1705 à 1929

Débutant en Angleterre dès le XVIIIe siècle, la première révolution industrielle provoque de grands bouleversements économiques et sociaux. Elle apparaît dans un contexte particulier, propice au progrès et au développement de l’esprit capitaliste. Adam Smith en a expliqué le fonctionnement dans "l'origine de la richesse des nations". C’est ainsi que jusqu’en 1830, de grandes mutations économiques, techniques et sociales transformèrent l'Angleterre, avant de s’étendre en Europe et aux Etats-Unis.

L'accélération de la révolution industrielle aura lieu à la fin du XIXè siècle avec l'exportation de ces techniques en Europe et en Russie. Mais il y eut aussi la course aux armements, notamment la compétition pour la suprématie navale entre l'Angleterre et l'Allemagne. Cette évolution fut perturbée en Europe par la première guerre mondiale de 1914 à 1918 puis par les difficultés de l'après guerre. En revanche aux Etats-Unis, l'accélération de la révolution industrielle fut pleinement bénéfique avec l'émergence des grandes entreprises de chemin de fer, d'automobiles, de sidérurgie, les mines de charbon et de fer, les métaux non ferreux - plomb, zinc et cuivre et le début de l'industrie pétrolière en Pennsylvannie. Pour la première fois dans l'histoire, il emergea aux Etats-Unis une société de consommation, centrée sur l'automobile et quelques biens d'équipement destinés à une classe moyenne en expansion, laquelle disposait de revenus pour acheter les biens produits. Tous les pays européens allaient vouloir imiter ce processus mais, cela ne devint réel qu'après la deuxième guerre mondiale 1939-1945, et à partir de 1948.

Un contexte propice à la révolution industrielle

Au cours du XVIIIe siècle, tous les éléments sont réunis pour favoriser l’essor de l’industrie au cœur du la Grande-Bretagne. La population rurale, ruinée par le système d’enclosure, est contrainte d’abandonner les terroirs. Elle a alors pour seule issue de se rendre dans les centres urbains pour travailler. Les landlords, riches propriétaires qui détiennent désormais les terres agricoles, s’appliquent à améliorer les techniques d’exploitation. C’est le début de la "révolution agricole". L’augmentation des productions permet alors de subvenir aux besoins d’une population toujours croissante. De plus, les exploitations nécessitant de moins en moins de main d’œuvre, les travailleurs se tournent à nouveau vers d’autres secteurs d’activité, tels que l’industrie.

Parallèlement à cet événement, la Grande-Bretagne connaît une hausse très forte de sa population. Avec de moins en moins de décès et de plus en plus de naissances, la main d’œuvre se multiplie au même titre que les consommateurs.

S’ajoutent à ces facteurs un état d’esprit favorable, propre à l’Angleterre, ouverte au progrès technique et à la science. Tous ces éléments s’alimentent les uns les autres et conduisent à la première révolution industrielle.

La révolution industrielle en Angleterre

Progressivement, les centres urbains vont se créer et se développer. L’installation des différentes entreprises en un même lieu permet d’améliorer la rentabilité des productions. Les progrès techniques sont toujours renouvelés, augmentant sans cesse le rendement industriel.

L’industrie textile est la première touchée par les progrès mécaniques. Alors que les filateurs travaillent principalement à domicile, l’utilisation de la force hydraulique pour faire fonctionner de nouvelles machines à tisser va donner naissance à une activité en atelier. Les fabriques et les manufactures vont alors se développer considérablement, provoquant la ruine des artisans. Tous ces progrès permettent un essor et une productivité sans précédent pour l’industrie du coton.

En même temps, la machine à vapeur se développe de plus en plus au sein des industries, et remplace peu à peu l’énergie hydraulique. La métallurgie connaît également une mutation importante, avec notamment l’utilisation du coke et l’invention du puddlage. Il faut du fer pour fabriquer les machines, du charbon pour alimenter la machine à vapeur et donc, toujours plus de produits miniers et des procédés toujours meilleurs. Bientôt, la vapeur, le fer et le charbon vont permettre le développement des chemins de fer, qui vont eux-mêmes relancer l’industrie. Les transports ferroviaires ou maritimes vont en effet donner naissance à de nouveaux marchés.

Revers et conséquences de l’industrialisation

Dès 1830, la révolution industrielle se répand en France, puis aux États-Unis, en Allemagne, au Japon et en Russie. Mais l’Angleterre a pris beaucoup d’avance sur ses voisins et jouit d’une économie particulièrement puissante.

Outre le développement économique, la révolution industrielle entraîne de grands bouleversements sociaux et humains. La main d’œuvre employée dans les fabriques, les manufactures ou les mines travaille et vit dans des conditions particulièrement difficiles. Le salaire est faible et les enfants se joignent à leurs parents pour augmenter les revenus du foyer.

Cette nouvelle classe de prolétaires s’oppose à la bourgeoisie industrielle et propriétaire, à laquelle on attribue le terme de "capitaliste". De cette situation naît, à la fin du XIXe siècle, la question de la condition sociale. C’est d’ailleurs à cette époque que se forment les premiers syndicats.

Dépression et nouvelle révolution

Après une dépression économique de plusieurs années (1873-1896), une seconde révolution industrielle se produit. Elle débute à la toute fin du XIXe siècle et ne s’achève qu’en 1929, lors de la grande crise économique.

Alors que la première révolution industrielle repose sur le charbon, la métallurgie, le textile et la machine à vapeur, la seconde trouve ses fondements dans l’électricité, la mécanique, le pétrole et la chimie. La découverte de mine d’or en Europe et aux Etats-Unis permet également de relancer la production industrielle des pays concernés.

L’économie des pays d’Europe et d’Amérique du Nord sera alors considérablement bouleversée par le développement de l’industrie lourde et des nouveaux secteurs industriels naissant, tel que celui de l’automobile.

Afin de maintenir la stabilité économique, les industriels inventent de nouvelles méthodes de production et de gestion. Au début du XXe siècle apparaissent ainsi le fordisme et le taylorisme. De même, l’économie adopte un nouveau visage avec la naissance des trusts, des cartels ou avec la multiplication des actionnaires.

Les révolutions industrielles marquent toujours des tournants décisifs dans l’Histoire. L’Angleterre a été la première à en connaître les effets. Basée sur de nouvelles sources d’énergie (charbon), sur de nouveaux matériaux (fer, acier), et sur le progrès (textile, machine à vapeur), la révolution industrielle a propulsé le pays au rang de première puissance économique. Mais après le krach de Vienne, en 1873, une grande dépression affecte aussi bien l’Europe que l’Amérique du Nord. Il faut attendre 1896 pour qu’une seconde révolution industrielle prenne forme, reposant notamment sur l’électricité, le pétrole et la chimie. Après avoir façonné une nouvelle économie, cette dernière s’achève avec le grand krach de 1929. Il semblerait qu’une troisième révolution se soit produite au XXe siècle, concernant notamment l’informatique, le développement des moyens de transports, le nucléaire et, surtout, les télécommunications. Toutefois, les spécialistes s’accordent à dire qu’il est encore trop tôt pour l’évaluer.

Voir les dates des principales étapes de 1705 à 1929


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Mis à jour le 09/01/2018 pratclif.com