11 novembre 2009
91è commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918
déroulement de la guerre

  

Le déroulement de la guerre est caractérisé par les éléments suivants:

L'offensive allemande réussie sur le front Est contre les russes (Tannenberg)

La bataille de Tannenberg en septembre 1914, permet aux Allemands de combattre en position de force l'armée russe de Rennenkampf et de la vaincre une semaine plus tard aux lacs Mazures (lors de la Première bataille des lacs de Mazurie). L'offensive russe est brisée et le front se maintient jusqu'en 1917. Cette victoire s'avère vitale pour la continuité de la guerre puisqu'aucune troupe n'était présente entre Tannenberg et Berlin, ce qui aurait laissé la possibilité aux Russes, s'ils n'avaient pas été vaincus, de prendre Berlin avant la fin du mois d'août et d'achever la guerre. Hindenburg et Ludendorf s'illustrèrent dans cette bataille; Ludendorf fut un des chefs du haut état major allemande en 1939-1945. Cette opération militaire réussie permit à l'Allemagne d'éviter son cauchemar: combattre simultanément sur deux fronts, à l'Ouest et à l'Est.

Mobilisation massive de ressources humaines par la conscription obligatoire

L'ordre de mobilisation générale fut donné le 1er août 1914 ce qui valait déclaration de guerre. L'Allemagne déclara la guerre à la France le 3 août 1914. Fin août 1914 il y avait en France près de 4 millions d'hommes formant 94 divisions, pour une population de 38 Millions d'habitants. Il y avait 114 divisions mobilisées fin 1918 Voir. La mobilisation générale allemande fut de 3.8 millions d'hommes dans 96 divisions. Voir ici les divisions en présence de tous les belligérants. Et ici, la guerre en chiffres - forces en présence, nombre de divisions, armements (cliquer).

Des opérations qui se voulaient rapides sur le front Ouest cad. en France

La stratégie allemande était dictée par le plan Schlieffen mais modifiée par Von Moltke. Ce fut cette modification du plan d'invasion de la France à laquelle certains historiens militaires attribuent la défaite allemande.

L'arrêt et l'échec de l'offensive allemande sur le front Ouest durant la première phase de la guerre en 1914 (première bataille de la Marne septembre 1914)

Le plan Schlieffen modifié par Von Moltke ne parvint pas à écraser l'armée française rapidement. L'offensive allemande fur arrêtée à la première bataille de la Marne en septembre 1914.

L'enlisement de la guerre dans les tranchées de 1915 à 1918 avec des centaines de milliers de morts des deux camps

Après l'arrêt de l'offensive allemande par l'armée française aidée du corps expéditionnaire britannique, les opérations militaires se déroulèrent ensuite entre deux fronts opposés; les allemands avaient l'avantage de la défensive, terrés dans des tranchées, armés de mitrailleuses lourdes bien approvisionnées en munitions grâce au chemin de fer, protégés par des forêts de fils de fer barbelés. En face, l'offensive ne pouvait pas réussir faute d'une technologie autre - les tanks sont venus bien plus tard et n'ont pas joué un rôle décisif. Les troupes étaient lancées à l'assaut des positions allemandes; les hommes étaient descendus à la mitrailleuse, les canons des artilleurs allemands défonçaient le terrain. L'emploi des gaz (ypérite) utilisés des deux côtés ajoutait à l'horreur. Cette tactique, due à l'entêtement des généraux à reprendre l'Alsace-Lorraine a été reprochée à Joffre. Voir ici. Les allemands apprirent la leçon et ne recommencèrent pas la même erreur en 1940.

C'est l'arrivée du Tank, une invention américaine construit par les britanniques dès 1916 qui commença à donner un avantage à l'offensive. Mais les hauts commandements étaient sceptiques, car il fallait des conditions de terrain favorables que la tactique déployée jusqu'alors ne donnait pas. C'est en 1917 qu'une offensive alliée conçue pour les tanks pava la voie pour le succès final, mais un an après; car l'offensive de Cambrai fut encore un échec des alliés.

La mobilisation croissante des ressources de l'Angleterre, en troupes (conscription obligatoire), en blocus maritime de l'Allemagne et en financements d'équipements et de munitions

Commencée avec un petit corps expéditionnaire de 1320OO hommes (moins de 10% des forces françaises), l'armée britannique (Angleterre et les dominions du commonwealth) atteignait 1 million d'hommes en 1918. 85 divisions, contre 114 pour la France. C'est qu'en Angleterre la conscription obligatoire n'existait pas. Elle n'a été promulguée qu'en 1917 après une intense mise en participation de l'opinion publique.

L'Angleterre put utiliser son arme traditionnelle, la Marine de guerre. Une arme qui permet de frapper fort, en étant protégé et mobile. La marine fut utilisée pour bloquer les approvisionnements allemands en provenance du monde extérieur, via les pays neutres de la mer du Nord. Mais les allemands utilisèrent l'arme du sous marin pour torpiller les bateaux anglais, aussi bien les navires de guerre que les navires marchands. Les pertes de tonnages furent énormes et les chantiers navals produisaient moins de navires qu'il en était coulés. Ce n'est qu'en fin 1917 et en 1918 que la parade aux sous marins fut trouvé par les champs de mines et les convois de navires. A ce moment les États-Unis étaient entrés en guerre et avaient mis en route leur énorme production d'armements, de navires marchands et militaires et commençaient à alimenter les alliés. In fine, le blocus contribua à la victoire en démoralisant les populations civiles allemandes; vers la fin de la guerre celles-ci s'étaient retournées contre leurs dirigeants. Voir la guerre 1914-1918 sur mer.

La mobilisation in fine des États-Unis fin 1917 et leur contribution décisive à la victoire à partir de septembre 1918

Entrés en guerre le 6 avril 1917, les États-Unis n'étaient pas prêts. Un corps expéditionnaire fut envoyé en France. Mais le gouvernement mit en marche une énorme capacité humaine à produire des ressources pour la guerre. Un an plus tard, dès avril 1918, les États-Unis contribuaient à des batailles décisives, à St Mihiel et en Argonne. Il y avait en septembre 1918 2 millions de troupes, fraiches, au moral non atteint, alors que troupes française, britanniques et allemandes étaient épuisées par 4 ans de guerre d'usure.

Finalement la victoire fut obtenue par une combinaison de facteurs de succès et par la mobilisation de toutes les ressources des alliés. Français et toutes leurs colonies d'Afrique, Britanniques, Canadiens, Australiens, Neo-Zélandais, Indiens, Africains du Sud; marines de guerre britannique et française, blocus de l'Allemagne, arrivée massive des américains vers la fin de la guerre ce qui donna la supériorité numérique aux alliés et leur rendit le moral; contribution de l'économie des États-Unis à la fabrication d'armements et à la construction navale. Sans oublier les russes qui se sont sacrifiés pour les alliés dans cette guerre qui provoqua chez eux la révolution d'octobre 1917 et l'avènement du communisme pour 70 ans. Tous ces facteurs, pas un seul ni un seul pays, ont contribué à la victoire.

Mais en ce 11 novembre 2009 où nous commémorons encore l'armistice de notre côté, comment ne pas rendre aussi hommage à tous ces soldats allemands et autrichiens et à leurs chefs qui ont tenu tête à toute une partie de l'Europe, supérieure en nombre et en ressources, pendant 4 ans. Cette guerre est à la fois: le résultat de la folie des hommes et de leurs dirigeants; et une épopée d'exploits militaires, de courage, de résistance et d'endurance des hommes.

Retour à "Origines et causes de la guerre"


Partager |

Mis à jour le 12/11/2011