La campagne de France

 

 

À l'ouest, la stratégie française était strictement défensive, consistant à tenir les fortifications de la ligne Maginot. Une fois la Pologne anéantie, la France et le Royaume-Uni demeurèrent dans l'expectative , voulant éviter une sanglante répétition de la Première Guerre mondiale. Hitler semblait vouloir entreprendre des négociations, alors que dans le même temps, il ordonnait à ses généraux de préparer une attaque des Pays-Bas, de la Belgique et de la France. Les Français et les Britanniques ses contentèrent donc, tout en essayant d'accélérer leur réarmement, de faire le blocus des côtes Allemandes, ne croyant pas vraiment à une attaque d'Hitler. Ainsi, à part en mer, où les sous-marins Allemands (U-Boats) s'attaquèrent aux navires marchands, il n'y eut pas d'affrontement direct sur le front occidental : ce fut "la drôle de guerre ". Pendant neuf mois, les armées Françaises et Allemandes restèrent face à face se menant une guerre d'escarmouches et de patrouilles entre la Moselle et le Rhin. Cette inactivité eut des répercussions négatives dans les forces armées mobilisées depuis septembre 1939, et au sein d'une opinion Française, déjà très divisée quant à l'entrée du pays dans ce nouveau conflit. En outre, les Allemands s'efforcèrent d'affaiblir le moral des troupes françaises par une intense propagande, notamment radiophonique. Voir ici un lien sur la drôle de guerre.

En mai 1940, l'Allemagne lance l'attaque décisive contre la France. Les forces en présence sont composées de 135 divisions Allemandes faisant face à 104 divisions Franco - Britanniques et 22 divisions Belges. Deux systèmes de fortifications se font face : la ligne Siegfried du coté allemand et la ligne Maginot du coté Français. Au printemps 1940, Hitler était satisfait de la nouvelle stratégie élaborée par sont état major : il s'agissait d'une réédition un peu modifiée du plan Schlieffen de 1914. Mais les Allemands pouvaient compter sur leur nouvelle tactique, le Blitzkrieg (guerre éclair), ce qui leur conférait un avantage sur les alliés. Le Blitzkrieg est une série de bombardements aériens intensifs violents barrages d'artillerie, de rupture du front par l'emploi massif de blindés, parachutages sur l'arrière de l'ennemi ou sur des positions clés (têtes de pont, forteresses). Le général Erich Von Manstein et ses conseillers avaient persuadé Hitler d'attaquer en tenaille par le nord, aux Pays-Bas et par le sud, en Belgique, mais en créant un effet de surprise : le gros des troupes devait déboucher de la forêt Ardennaise. Les Ardennes, vallonnées et boisées, n'étaient pas le terrain de prédilection des chars d'assaut,  mais Manstein affirmait que l'ennemi ne s'attendrait pas à une attaque importante à cet endroit. Les tanks devaient ensuite se lancer vers l'ouest, encerclant les Belges, mais surtout les Britanniques et une partie des Français qui se seraient portés au secours des deux pays attaqués. Après avoir atteint la côte et écrasé l'ennemi en Belgique, l'armée Allemande pourrait faire volte-face et procéder à l'encerclement du reste des armées françaises, massées le long de la ligne Maginot, dans le nord-est de la France.

Quand l'attaque fut lancée, le 10 mai 1940, les deux camps étaient à peu près à égalité d'effectifs en hommes et en chars (en plus d'une supériorité technique, le char B1 Bis français n'avait pas d'équivalent allemand), mais les Allemands bénéficiaient d'une très nette supériorité aérienne et l'avantage conféré par la concentration de leurs chars en divisions blindées, tandis que les chars français étaient dispersés dans les unités. De plus, l'Allemagne imposait sa stratégie offensive alors que ses adversaires, adeptes d'une stratégie défensive, se retrouvaient surpris, débordés et devaient improviser à ce qu'avaient préconisé certains membres de l'armée française (en particulier le Général de Gaulle), les chars n'étaient pas regroupés en divisions, mais dispersés parmi les troupes d'infanterie, donc, dans l'incapacité d'affronter efficacement les formations blindées de Panzers. Le 10 mai, les troupes aéroportées Allemandes atterrirent en Belgique et en Hollande afin de s'emparer des aérodromes, des ponts, des nœuds ferroviaires ainsi que du fort Belge d'Eben Emael, sur la Meuse. L'armée, Hollandaise se rendit le 14 mai 1940, quelques heures après que les bombardements eurent détruit le secteur des affaires de Rotterdam. La reine et le gouvernement néerlandais avaient pris la décision de se réfugier au Royaume-Uni. Le 14 mai également, le gros des forces Allemandes, précédé du groupe de Panzers, déboucha des Ardennes, ayant balayé la résistance Française et enfoncé victorieusement les lignes à Sedan (lien) : elles foncèrent vers la mer, passant derrière les armées Françaises et Britanniques venues au secours des Belges à Namur. Le roi de Belgique se rendit le 28 mai , avec une grande partie de l'armée Belge, mais le gouvernement exilé décida de continuer sa lutte.

Le 21 mai, les Panzers, protégés par les Stukas, prirent Abbeville, à l'embouchure de la Somme, et continuèrent leur progression vers le Nord, en longeant la côte. Le 19 mai Boulogne tomba, et Calais le 20 mai. Le 26 mai, les Français et les Britanniques étaient accumulés dans la poche de Dunkerque. Une flottille fut rassemblée en toute hâte à Douvres pour tenter de sauver le corps expéditionnaire et Britannique de la reddition. Du 28 mai au 3 juin, malgré les bombardements intensifs, 338 000 hommes, dont 110 000 Français, embarquèrent à Dunkerque et purent gagner la Grande-Bretagne.
Devant la débâcle des armées Française et la perte de la région industrielle du Nord, le président du conseil, Paul Reynaud avait limogé le général Gamelin, remplacé par le général Weygand, qui tenta de reconstituer une ligne de défense de la Somme à la Meuse, sur l'Oise et l'Aisne.

La "bataille de France" reprend le 5 juin. Après de violents combats, le front mis en place par Maxime Weygand sur la Somme et sur l'Aisne est percé. La résistance de l'armée Française est acharnée, mais ne peut compenser son écrasante infériorité numérique. Les blindés Allemands se dirigent vers la Basse Seine d'une part, vers Belfort d'autre part. À la débâcle militaire s'ajoute l'exode de plus de dix millions de civils fuyant, dans le désordre, vers le sud de la France. Le 10 juin, l'Italie entre en guerre contre les alliés. Le 12 juin, l'ordre de la retraite générale est donné. Paris, déclarée ville ouverte, est prise le 14 , la côte atlantique est atteinte le 19, Lyon et Brest sont occupées le 20 et les troupes de la ligne Maginot, encerclées, capitulent le 22. Le gouvernement Français, replié à Bordeaux le 14 juin, se divise sur la conduite à tenir. Finalement, le Maréchal Philippe Pétain est nommé président du conseil le 17 juin. Le héros de Verdun demande à la population de cesser le combat dans l'espoir d'éviter un carnage.

Le général Charles de Gaulle s'est replié en Angleterre avec un petit nombre de français. Le 18 Juin 1940, Charles de Gaulle lance son appel à la résistance depuis Londres en un message radiophonique émis par la BBC (British Broadcasting Company). (lien)

Les évènements de mai 1940 qui virent la plus grande défaite militaire de la France sont relatés par l'historien militaire anglais Liddell Hart et traduits par le général André Beaufre. (lien)

En France, l'armistice fut signé le 22 juin 1940 à Rethondes, dans le wagon de l'armistice de 1918 en présence de Hitler. Les clauses étaient très sévères : la France était coupée en deux par une ligne de démarcation, le Nord et tout le littoral occidental passant sous le contrôle allemand, et la zone Sud restant sous l'autorité du gouvernement Français, qui partit s'installer à Vichy. L'armée fut démobilisée, à l'exception d'une force de 100 000 hommes. La flotte désarmée devait passer sous contrôle Italo-Allemand, malgré un refus d'Hitler d'utiliser la flotte française pour combattre les alliés. Les bâtiments Français, qui en rade de Mers El-Kebir, refusèrent de rejoindre la flotte Britannique, furent coulés, le 3 juillet 1940, sous l'ordre de Churchill, qui préférait ouvrir le feu sur les navires Français avant qu'ils ne passent sous le contrôle Allemand (ce dont les Britanniques avaient une peur bleue). Vichy rompit ses relations diplomatiques avec Londres. La France, soumise à l'occupation dans sa partie Nord, devait verser de surcroît un lourd tribut à l'occupant : 400 millions de Francs par jour. En France, le nouveau régime, installé à Vichy, prit le nom d' "État Français". Pierre Laval fut imposé au gouvernement de Vichy par Hitler. Celui-ci fit voter, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au Maréchal (même si les ordres venaient en réalité de Berlin). Les français avaient eu 120 000 hommes tués, soit autant que lors des six premiers mois de la Première Guerre mondiale. Les Allemands perdirent plus de 150 000 hommes (tués et blessés).

Avance allemande en France en 1940

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Troupes Allemandes

 

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Artillerie Française

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Artillerie Allemande

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Soldats Français

Un soldat Français blessé demande de l'aide

Panzers en France en 1940

Allemands en France en 1940