Séisme du 8 octobre 2005

C'est la plus grande catastrophe de l'histoire du Pakistan

La plus grande catastrophe de l'histoire pakistanaise met les autorités devant un défi.
L'aide internationale a été vite sollicitée et mobilisée mais il est très difficile de porter secours aux victimes.
On parle de 30.000 morts et les dégâts sont énormes.

La Libre Belgique: ENVOYÉE SPÉCIALE À ISLAMABAD

A l'aéroport d'Islamabad, des familles en larmes attendent leurs proches qui arrivent de Karachi dans des avions pleins à craquer. Des retrouvailles éprouvantes: les passagers sont venus pour des funérailles. Mais c'est tout le pays qui est en deuil. Les Pakistanais réalisaient avec horreur dimanche l'ampleur de la catastrophe sans précédent qui a atteint leur pays, devant les images de fin du monde qui déferlent sur les chaînes télévisées.

Alors que les premiers bilans, samedi matin, faisaient état d'une centaine de morts, les estimations du nombre de victimes de ce séisme d'une magnitude de 7,6, qui a touché le nord du Pakistan, mais aussi, dans une moindre mesure, l'Inde et l'Afghanistan, sont montées en flèche dimanche. On parle de 19.000, voire de 30.000 morts.

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Ensevelis dans leur école

La zone la plus affectée est la province du Cachemire, avec plus de 95pc des victimes. La capitale du Cachemire pakistanais, Muzaffarabad, est devenue une ville fantôme. Des villes et des villages auraient été totalement détruits, comme Jaglari, Kufalgarh, Harigal et Baniyali dans le district de Bagh. La municipalité de Balakot a été dévastée. Près de 300 enfants y sont ensevelis sous les décombres de leur école.

Les secours ont beaucoup de mal à parvenir aux victimes dans ces régions montagneuses et difficiles d'accès. La route qui conduit à Muzaffarabad, est bloquée, ainsi que la Karakoram Highway qui traverse les montagnes du nord, à cause des glissements de terrain. La pluie qui est tombée dans la nuit de samedi a dimanche n'a rien arrangé. Le seul moyen de rejoindre les villes et villages affectés reste les hélicoptères de l'armée. Ceux-ci ont entamé des opérations de secours et d'évacuation. Mais d'innombrables blessés languissent dans des hôpitaux locaux dépassés par la situation, quand ils ne sont pas laissés à eux-mêmes dans des zones inaccessibles. Beaucoup de personnes n'ont ni eau, ni nourriture, ni électricité. Les dégâts matériels sont considérables. Les lignes téléphoniques sont saturées et les réseaux de communication de certains districts sont coupés. Les autorités ont fait appel en urgence à l'aide internationale. L'Onu a dépêché une quinzaine d'experts pour évaluer et coordonner l'aide humanitaire. La Banque mondiale promet un don de 20 millions de dollars et l'Union européenne devrait débloquer trois millions d'euros. La France a envoyé vingt-cinq militaires de la Sécurité civile. Des équipes de secours britanniques, japonaises, sud-coréennes, chinoises, turques et russes sont aussi présentes.

Pour les Pakistanais, ce désastre, survenant au tout début du Ramadan, le mois de jeune, est considéré comme une mise à l'épreuve d'origine divine. Mais c'est aussi un test pour les autorités, qui doivent relever un défi sans précédent.

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