Gaz de schisteCeci est une réponse à un article de François Cavallier dans son bulletin N°12 de Conseiller général du canton de Fayence. Voir cet article. François Cavallier prend ici une position "politique", rappelant son engagement en mai 2011 aux côté des opposants aux "gaz de schistes" dans le Var.
Les techniques pétrolières permettent l'accès à des couches de charbon profondes à moindre coût; on a développé des techniques pour extraire le gaz contenu dans les couches laissant le charbon sur place. Ces techniques sont très largement utilisées aux États-Unis depuis la fin de la 2è guerre mondiale. Voir ce dossier sur le sujet et cette image (lien). Avec les progrès techniques, les forages pétroliers permettent aussi l'accès à des formations géologiques riches en matières organiques, ayant subi un processus de méthanisation par effet de la profondeur, de la pression et de la température, mais qui n'ont pas donné lieu à la formation de couches de houille concentrées en carbone. Vu l'énorme accumulation de débris organiques au cours de millions d'années et sur des épaisseurs importantes, les volumes de gaz mobilisables sont théoriquement énormes. Ainsi l'exploitation par les techniques pétrolières, de gaz méthane contenu dans les formations sédimentaires riches en matières organiques, est considérée comme une opportunité de prolonger les ressources en gaz naturel, le combustible fossile le plus riche par sa capacité calorifique, sa facilité d'utilisation et le faible contenu en CO2 produit lors de sa combustion. En France, le "gaz de schiste" (terme géologiquement impropre - on devraait dire gaz de roches mères) a donné lieu à des débats confus; ils ont abouti à une loi interdisant d’utiliser la fracturation hydraulique qui permet de les produire. La presse et deux rapports publics (publiés après les choix politiques) ont apporté certains éléments d’information, mais on peut douter que l’opinion publique ait compris de quoi il s’agissait et qu’elle ait pu apprécier les enjeux futurs. Le débat a exclusivement porté sur l’impact environnemental de cette technologie nouvelle: les dangers de la fracturation hydraulique pour l'environnement notamment les eaux souterraines pour la consommation humaine; sur ce sujet voir l'étude de l'agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA). Mais la révolution introduite par les gaz non conventionnels tient surtout à un changement de perspective géologique, d'accès aux ressources profondes et de techniques nouvelles pour les extraire et les utiliser. Je ne suis pas spécialiste, mais généraliste de l'industrie minière et à ce titre capable de comprendre.
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