François Garçon, le modèle suisse

[lien] François Garçon s'est rendu célèbre par son enquête sur le film documentaire "le cauchemar de Darwin"; il a démontré que le film était une imposture.

En 2005, le film Le Cauchemar de Darwin accédait immédiatement au statut de monument du cinéma documentaire. A un public abasourdi, le film révélait l’existence d’un trafic sacrilège. En Tanzanie, les avions cargos viennent chercher un poisson nommé Perche du Nil pêché dans le lac Victoria. Dans leurs soutes, à l’aller, ces mêmes avions arrivent chargés d’armes destinées à « alimenter » les conflits locaux. L’obscénité du dépeçage de l’Afrique éclate au grand jour.

Mais la fable n’est-elle pas trop belle ? Et si en effet ce troc monstrueux, que le documentaire détaille avec talent, était une imposture cinématographique ? Cet ouvrage retourne sur les lieux du dit « trafic ». Il ressort de cette enquête, qui combine réflexion politique et esthétique, que les spectateurs, mais aussi les critiques de tous bords, ont été victimes de ce qui semble bien être une convaincante supercherie. Lire un extrait de l'enquête de François Garçon (13 pages).

Le modèle Suisse

Ses autres travaux ont porté sur les ressorts de la prospérité suisse fondée, non comme le veut l'opinion vulgaire, sur l'or des banques helvétiques mais sur le contrôle permanent qu'exerce le peuple souverain sur ses institutions. De ce point de vue, droit d'initiative et référendum populaire sont les deux instruments qui maintiennent l'Etat et les élus sous pression. L'Etat suisse est léger. Il promeut la subsidiarité à chaque niveau décisionnaire (communes, cantons, Etat fédéral) et il est surveillé par des électeurs qui n'oublient pas qu'ils sont aussi des contribuables.

Contrairement à une autre idée en cours, cette pression du peuple souverain ne débouche pas sur un populisme ravageur. La société suisse parvient à combiner un niveau d'infrastructures hors pairs, notamment dans l'enseignement supérieur, avec un endettement public faible et sous contrôle. La Suisse, que continue de diaboliser tout l'arc politique français, devrait plutôt susciter l'intérêt des gouvernants dans un moment où la question du fédéralisme européen est à l'ordre du jour.

La Suisse est un pôle d'attraction pour ses voisins; avec 3% de chômage, une économie saine, des productions de haute technologie achetés par ses voisins, une population active comprenant 25% d'immigrés et frontaliers... la Suisse devrait être un exemple à suivre.

Demandez à des Français : c’est quoi la Suisse ? Ils vous répondront : du chocolat, du gruyère et des Rolex ! Pour faire bonne mesure, certains rajouteront les banques mafieuses. Voilà à quoi se résume pour les Français ce pays frontalier de 8 millions d’habitants. Dommage. Car la Suisse, où sont installés près de 180 000 Français, est d’abord une puissance économique et technologique, dotée d’universités comme la France en rêve et d’industries de pointe dans la chimie ou la mécanique de précision comme la France n’en a plus. Le miracle suisse tient en deux mots : démocratie directe. Le peuple suisse se mêle de tout, tout le temps et, apparemment, ça marche : le salaire médian est de 5000 euros, de quoi appâter les 140 000 frontaliers français qui y travaillent. Au lieu de ricaner sur l’accent suisse, mieux vaut s’intéresser à ce qui fait l’incroyable succès helvétique. Lire un extrait de l'étude de François Garçon (13 pages).

Le classement de la compétitivité mondiale du World Economic Forum [lien] notre pays socialiste se classe loin derrière les plus performants. En plus la Suisse est le pays où la qualité de vie est la meilleure et le plus attractif ; demandez aux frontaliers du lac de Genève, du canton de Neufchatel et de Bâle ce qu'ils en pensent, notamment des salaires qu'ils ont en Suisse et qu'ils dépensent en France. La Suisse est riche de par son appartenance au monde et de la division du travail dont elle tire au maximum les bénéfices.
Pour résumer: la Suisse compte 8 millions d'habitants sur un territoire de 41000km2; une économie prospère de haute technologie et de tourisme; 3% de chômage; et une production vendue à ses clients nationaux, européens et mondiaux qu'elle ne peut pas assurer avec sa population active au point qu'elle emploie 25% d'étrangers principalement allemands et français dont nos trans-frontaliers de Gex, du Jura et de Bâle-Mulhouse. Le salaire médian est de 4982€brut par mois (salaire médian cela veut dire que 50% de la population gagne moins et 50% gagne plus). Par comparaison, pour assurer notre production nous employons seulement 80% de la population active et le salaire médian est de 1600€ en France. Nous sommes un pays sous développé.

Pour aller plus loin:
Données sur la Suisse.
Vidéo You Tube: le miracle Suisse | France 2

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Mis à jour le 01/07/2016 pratclif.com