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mondiale

Démographie: étude de la dynamique
et de la géographie des populations

La démographie est l'étude de la population, c'est à dire l'étude de sa stucture par classes d'âges, par sexes, et de son accroissement, (ou sa diminution) en fonction du nombre des naissances, des décès, et des mouvements d'immigration et d'émigration. C'est une discipline qui a pour fondements scientifiques la statistique et la sociologie, mais elle a des liens évidents avec la médecine, les sciences de l'évolution et la génétique, la géologie et les origines de la vie, la paléoanthropologie et les origines de l'homme moderne que nous sommes, l'environnement et l'écologie, les sciences économiques. En fait, toutes les sciences humaines affectent notre vision de la population et de son évolution.

La population mondiale est constituée des populations continentales, régionales et à l'intérieur de celles-ci de sous-divisions nationales. Plus récémment, on s'intéresse à l'évolution de la population de l'homme moderne que nous sommes, ou "homo sapiens" à travers les âges, depuis les temps préhistoriques et les temps historiques, jusqu'à nos jours, et aux perspectives pour le futur. En effet, on observe depuis la fin de la révolution industrielle et surtout depuis les années 1950, une véritable explosion de la population mondiale. 1.65 milliards au début du 20è siècle, 2.5 milliards en 1950, 6.5 milliards en 2006, 8 milliards prévus en 2030, et plus prospectif encore 9 milliards en 2050. Voir ce graphique. La planète pourra-t-elle supporter encore longtemps cette croissance de notre espèce, surtout avec la croissance de consommation et de niveau de vie qu'on observe en même temps. Car c'est la conjugaison de la croissance de la population et de la consommation de ressources par habitant qui est le fond de la question. Voir prospective jusqu'en 2050.

Mais d'abord une réflexion sur l'espèce humaine. Nous sommes aujourd'hui en 2007 6.6 milliards sur la planète et, au rythme d'accroissement actuel, notre nombre continue d'augmenter de 77.8 millions chaque année, soit l'équivalent d'une Turquie tous les ans (+1.2% d'accroissement naturel). En de multiples endroits du monde, la population exerce une pression de plus en plus grande sur les ressources disponibles; l'eau, les forêts, les terres arables, les ressources naturelles. C'est toujours plus de combustibles fossiles à extraire et à brûler; toujours plus de CO2 dans l'atmosphère, lié au changement climatique, (voir distribution des teneurs en CO2 selon satellite de la NASA), toujours plus de déchets, de polluants toxiques, etc. Voir les problèmes planétaires liés à la croissance de la population.

Sans les caractères qui font de nous une espèce unique dans l'histoire géologique et de l'évolution de la vie au cours des 4.5 milliards d'années de la planète, nous serions comme nos cousins les chimpanzés, avec qui nous partageons 98.5% de nos gènes, une toute petite population quelque part en Afrique, de la taille d'une petite ville de province. Voir origines d'Homo.sapiens. Mais les 1.5% de gènes différents ont fait de nous des hommes 100% modernes. Bipèdes, les mains libres, dotés de la capacité du langage articulé et d'un cerveau, nous nous sommes libérés de la machine de Darwin, la sélection naturelle, et nous avons suivi notre propre processus de développement, unique parmi toutes les formes de la vie: l'évolution culturelle. Croissez, multipliez vous, dominez la terre et les animaux, nous disait la bible naguère. Avec tout cela, nous avons peuplé la planète entière, ce qu'aucune forme de vie n'a pu faire et nous sommes 6.6 milliards en Juin 2007; serons nous 8 milliards en 2030, plus de 10 milliards en 2050? est-ce possible? Quand je suis né en 1935, nous étions 2.0 milliards.

Affranchis de la "sélection naturelle"? Les biologistes moléculaires et les généticiens nous le disent (lire Steve Jones "The language of genes") car nous avons quasiment vaincu les maladies infectieuses qui tuaient 50% de nos petits avant la 5è année, nos chances de dépasser 20 ans sont quasi 100% et nos chances de dépasser 80 ans très grandes; nous mourrons maintenant de maladies dégénératives, dues à nos gènes ou à des mutations de ceux-ci; et le processus de spéciation, qui dépend de l'isolement des populations et de leur séparation génétique, n'existe plus; au contraire le mélange des populations et des pools génétiques est devenu la règle. Lire de Ian Tattersall "the fossil trail".

Pour entrer plus dans les détails sur nos origines, on peut préciser l'opinion aujourd'hui de la plupart des paleoanthropologues et des généticiciens spécialistes en matière d'origine des populations. Notre espèce humaine appelée homme moderne, serait apparue il y a environ 120 000 ans dans la partie Est de l'Afrique, au niveau du rift et des grands lacs, au cours de la dernière grande glaciation du quaternaire.

Les scientifiques, géologues, anthropologues, aidés par les physiciens pour les méthodes de datation radiomètrique, étudient depuis 150 ans les fossiles d'hominidés que l'on trouve dans divers endroits de la planète. Morceaux de crane, ou d'os trouvés éparpillés dans le reg, ou dans des grottes, dans l'Est de l'Afrique. Ils tentent de classer les débris ainsi trouvés selon la forme des cranes, la taille des os. Des désaccords nombreux subsistent quant à la classification adoptée et au rangement de tel ou tel fossile dans telle ou telle catégorie.

Le diagramme suivant montre ces classifications. Elles témoignent de l'évolution qui aurait conduit jusqu'à nous par un long processus de 7 millions d'années avec différentes branches; le résultat de cette évolution aujourd'hui est indiqué comme suit.

Un de nos ancêtres "homo erectus" , serait apparu, il y a 1.5-1.8 millions d'années également en Afrique pendant l'époque glaciaire. Le niveau des mers était alors 80-100m plus bas qu'aujourd'hui et les glaces descendaient du pôle nord jusqu'au bord de la méditerrannée actuelle, laissant quelques "refuges" où la vie pouvait subsister.

A mesure que le climat a évolué, avec le réchauffement de la planète et le retrait des glaces vers le nord, Homo.erectus, aurait essaimé vers l'Asie et l'Europe comme en témoignent les fossiles découverts dans de nombreux sites, notamment à Java et en Chine. Le livre de Ian Tattersall "the fossil trail" donne une remarquable histoire de toutes ces découvertes, et des discussions entre les scientifiques pour les classer en espèces.

Les scientifiques français les plus éminents dans ce domaine sont Yves Coppens et Pascal Picq, qui ont publié le livre "de l'apparition de la vie à l'homme moderne"

Les conditions environnementales (climat, habitat et ressources alimentaires) n'étaient guère favorables à la croissance numérique ni à la dispersion des individus "Homo sapiens" à l'échelle continentale et encore moins planétaire; ces conditions ne permettaient qu'une dispersion régionale. Au début, Homo sapiens vivait en petits groupes préfigurant nos communautés ethniques et culturelles actuelles. C'est sans doute à cause de variabilité génétique naturelle que sont apparues les "races", simples variations de traits apparents - les génotypes - tels que couleur de peau liée à la proportion plus ou moins grande de mélanine, la couleur et la texture des cheveux, la forme du visage et des yeux... Selon le principe, qui se ressemble s'assemble, les individus aux traits apparents semblables se seraient groupés en petites communautés, s'isolant les unes des autres par la géographie, se reproduisant et créant ainsi un pool génétique homogène. Il en serait allé de même par la suite pour le langage, et pour les pratiques culturelles les plus marquantes comme la religion, la crainte de la mort, le traitement des défunts, le culte des ancêtres, la fabrication d'outils de pierre taillée....

La carte suivante montre les migrations d'Homo.sapiens résultant d'études scientifiques de la distribution du chromosome Y transmis par les hommes. La carte suivante montre ces migrations résultant d'études scientifiques de l'ADN mitochondrial transmis par les femmes. Les différents points alpha indiqués correspondent à des sites où ont été découverts des fossiles d'Homo.sapiens.

Ce sont là les premières migrations qui ont caractérisé notre évolution; migrations qui n'ont pas rencontré de barrières sociales, politiques et économiques comme aujourd'hui.

Aujourd'hui, après 120 000 ans, nous formons, génétiquement, une seule espèce et grâce à l'évolution culturelle et aux science et techniques que nous avons développées, nous nous mélangeons de plus en plus. La séparation en petits groupes isolés où la sélection naturelle pourrait opérer est donc devenue impossible. Ce qui fait dire à certains scientifiques que notre évolution s'arrête.

La population mondiale a longtemps été relativement stable ou à croissance faible, le nombre de naissances et de décès s'équilibrant de manière naturelle. Les variations relatives dans le nombre et la localisation des populations - accroissement naturel correspondant aux naissances moins les décès, à l'immigration et l'émigration, étaient liées à des évolutions technologiques majeures, ou à la survenance de changements climatiques, d'environnement naturel, de famines, de pandémies (choléra, variole, typhus, et aujourd'hui sida..) ou de guerres. Cette tendance générale semble avoir prévalu depuis l'apparition de notre espèce d'homme moderne jusque la fin du 2ème millénaire de notre ère, plus précisément jusqu'au début du 18è siècle. La croissance de la population étant faible voire très faible à certaines époques, c'est comme si le taux naturel de reproduction était proche de deux enfants par femme, même si les femmes avaient de nombreux enfants pour y parvenir.

Depuis l'apparition de l'homme moderne Homo.sapiens il y a environ 100 000 ans mais dont les traces certaines apparaissent dans les archives fossiles 35 000 ans avant le présent, nous serions restés moins de 10 millions jusqu'à -10 000 ans; c'est le passage à l'agriculure qui a constitué la première grande révolution technologique, vers -10 000-8 000ans AP; grâce à cela, nos effectifs seraient ensuite passés de 10 millions à 500 millions en 1650 puis à 1 milliard en 1800; puis la révolution industrielle a commencé au 18è siècle; elle a permis d'augmenter nos effectifs et d'atteindre 2 milliards en 1930, 4 milliards en 1975 et 6 milliards en 2000. C'est l'électricité, puis le moteur à explosion utilisant comme combustible le petrole raffiné liquide, à la base des transports routiers et aériens, qui ont été les facteurs d'accélération surtout après la deuxième guerre mondiale à partir de 1950. Ces progrès ont permis l'extraordinaire progrès dans tous les domaines, dont la médecine. Et aujourd'hui une nouvelle révolution technologique continue le processus: l'informatique, l'internet et les communications.

Le tableau suivant montre les hypothèses des chercheurs sur l'évolution de la population mondiale.

Si l'on considère que la période préhistorique de l'homme s'est déroulée jusqu'à -10 000-8 000 ans AP, que la période historique a commencé 8 000 ans AP, c'est à dire à l'époque de la civilisation mésopotamienne, la plus ancienne connue, qui correspond à l'apparition de l'agriculture, si l'on divise cette période en -8000 ans à 0, puis 0 à 1800, 1800 à 1950, et 1950 à 2000; on a le tableau montre l'évolution de la population de l'homme moderne jusqu'en l'an 2000 (source US Bureau of Census).

Le tableau suggère que la population avait atteint 1-10 millions en -10000 au début de la période historique, qu'elle a été relativement stable de 0 à 1000, qu'elle a cru de 0.15% par an de 1000 à 1800, mais surtout à partir du 16è siècle; le taux de croissance moyen annuel a ensuite quintuplé entre 1800 et 1950; le taux de croissance annuel a encore doublé entre 1950 et 2000, où il a atteint 1.75% par an en moyenne, ce qui correspond à un doublement de la population en 40 ans. Le taux moyen annuel de croissance diminue depuis, mais si le rythme actuel se poursuit, nous serions 8 milliards en 2030, 9 milliards en 2050, et 10 milliards en 2200, après quoi il y aurait diminution de la population. Telles sont les prévisions actuelles des démographes.

Voir ces prévisions (source US Bureau of Census) et ce graphique qui montre l'augmentation annuelle de la population et celle de la population totale (source Nations Unies).

Les deux tableaux suivants montrent des hypothèses alternatives des chercheurs sur l'évolution de la population mondiale. Ces données sont dues à Angus Madison: the world economy: a millenium perspective (OCDE 2001); Madison a pris la moyenne des estimations des auteurs.

Les démographes sont prudents dans leur prévisions. La fécondité des femmes diminue - nombre d'enfants par femme - ce qui réduit la croissance de la population; et la population vieillit - la durée de vie augmente - ce qui compense cela pendant un certain temps. Il y a donc un décalage entre le maximum de croissance annuelle de population (1990 selon les démographes) et le maximum de population totale (2200? selon les démographes). Voir graphique.

Il y a aussi des facteurs inquiétants, comme le réchauffement climatique, la pression sur les ressources naturelles, le Sida et le risque d'autres pandémies qui peuvent modifier les données, et ce d'autant plus que l'année de prévision est plus éloignée du présent. Ainsi toute futurologie est très incertaine.

La croissance très forte de la population mondiale dans toutes les régions, depuis le milieu du 19è siècle, et plus particulièrement au cours de la deuxième moitié 20è siècle, est le résultat d'une profonde évolution culturelle qui a vu successivement les grandes découvertes scientifiques de la renaissance et du siècle des lumières (16è et 17è), et plus encore la "découverte" (ou redécouverte par les Européens modernes) des Amériques au 16è siècle, puis les révolutions techniques et industrielles au 18è et 19è, les progrès de la médecine au 19è et 20è ,la croissance de l'urbanisation avec les progrès de l'hygiène, l'émigration des Européens vers les Amériques, l'Australie, la Nouvelle Zélande et l'Océanie au 19è et 20è siècles, la conquête des vastes espaces Sibériens et d'Asie Centrale par les Européens Russes... Cette formidable expansion d'homo sapiens était appelée par un enorme accroissement des ressources de matières premières et alimentaires disponibles dans des régions du monde peu peuplées, rendues accessibles par les techniques modernes de la navigation maritime et des transports terrestres.

Tout ceci s'est traduit par une véritable explosion de la population mondiale, dûe à la baisse de la mortalité infantile et à l'allongement de la durée de vie qui par un effet de réservoir qui se remplit plus qu'il ne se vide, provoque un accroissement naturel qui a atteint 1.75%/an en moyenne au cours de la période 1950-2000 (faisant passer la population mondiale de 2556 millions en 1950 à 6079 millions en 2000 soit un facteur de croissance de 2.38 correspondant à un doublement en 40 ans).

Inquiets des conséquences dramatiques que l'accroissement de la population laisse entrevoir pour la survie d'homo sapiens si le taux de croissance se maintenait à un niveau élevé de l'ordre de 1.75% impliquant un doublement de la population mondiale tous les 40 ans, la communauté internationale s'efforce depuis les années 1970 de promouvoir la maîtrise de la fécondité et le contrôle des naissances. Des campagnes d'information des femmes ont été menées dans tous les pays à population élevée comme la Chine, le sous continent Indien, et dans les pays où la fécondité (nombre d'enfants moyen par femme) est élevée comme en Afrique.

Ces efforts ont commencé à porter des fruits car on assiste depuis peu à un renversement de tendance, c'est à dire à une baisse du taux de croissance naturel, (il a été de 1.18% en 2003 ce qui correspond à un doublement de la population en 59 ans, comparé à 1.75% (40 ans) pendant la période 1950-2000). Cette tendance est due à la baisse de la fécondité des femmes, c'est à dire à la baisse du nombre moyen d'enfants par femme. Les indicateurs de cette tendance sont donnés ci-après (source US Bureau of Census). Cependant, il faut être très circonspect pour toutes les parties des courbes au delà de 2000, qui sont spéculatives et reflètent l'opinion des experts du US Bureau of Census. Voir le débat sur ce sujet.




Evolution de la population mondiale entre 1950 et 2000, projections pour 2000-2050.


Evolution du taux de croissance de la population mondiale entre 1950 et 2000, projections pour 2000-2050.

Accroissement naturel de la population mondiale (naissances moins décès) en millions entre 1950 et 2000, projections pour 2000-2050. NB: le chiffre de 2003 était de 73 millions (voir supra).

Il est temps de comprendre les raisons essentielles de la croissance de la population.

Les naissances

Tout d'abord les naissances qui sont le fait des femmes et d'elles seules. Les démographes distinguent les notions de fécondité (et son contraire non fécondité), de fécondité et de fécondabilité. La fécondité est le résultat de la procréation pendant toute la durée de vie d'une femme en nombre d'enfants nés viables, la fécondité est l'aptitude à procréer des enfants qui va de l'apparition des règles à leur disparition, soit une durée de l'ordre 27 ans de 18 à 45 ans. La fécondabilité est la probabilité de devenir effectivement enceinte et de procréer, probabilité qui dépend des comportements sexuels des femmes et des hommes, notamment de leur attitude envers le contrôle des naissances.

La fécondité (nombre total de naissances) est limitée par des facteurs biologiques et par des facteurs culturels. En l'absence de ces facteurs, le nombre de naissances serait de 35 par exemple pour une femme (une grossesse tous les 9 mois entre l'âge de 18 et 45 ans). Les facteurs biologiques sont les temps d'attente entre les grossesses, le temps de récupération de la fécondité, le temps d'attente d'une nouvelle conception, le temps perdu par des fausses couches, et la diminution de la fécondité avec l'âge. Tous ces facteurs jouant ensemble réduisent la fécondité à environ 15 enfants par femme que l'on considère comme le maximum biologiquement possible.

Les facteurs culturels sont liés aux comportements sexuels des hommes et des femmes; il s'agit notamment de l'exposition au risque de devenir enceinte soit dans le marriage ou hors marriage, de la pratique ou non de l'allaitement au sein qui prolonge la période de non fecondité après une grossesse, de l'usage ou non de la contraception soit traditionnnelle soit moderne (condom ou pillule), et du recours ou non à l'avortement. Il s'agit aussi de l'attitude des couples envers la procréation, notamment concernant l'investissement que nécessite la venue d'enfants aussi bien avant leur naissance (grossesses de 9 mois, inconfort, difficultés diverses...), qu'après leur naissance pour en prendre soin dans le premier âge, les nourrir, les loger, les soigner, les habiller, les éduquer et les accompagner jusqu'à l'âge adulte cad. 18-20 ans. L'attitude des couples envers la procréation est aussi fortement dépendant des conditions socio-culturelles et économiques qui prévalent dans leur communauté au sens large, notamment la nécessité du travail des femmes pour subvenir aux besoins modernes dans les sociétés post-industrielles.

Les facteurs culturels limitants sont extrêmement variables d'une région ou pays à l'autre. C'est pourquoi on observe de profondes différences de fécondité d'un pays à l'autre et par grandes régions du monde. Comme décrit dans la théorie de la transition démographique de Notestein, la fécondité a tendance a diminuer fortement dans les pays développés, industriels et riches comme en Europe occidentale, Amérique du Nord, Japon, Australie/Nouvelle Zélande. La fécondité reste encore élevée dans les pays en voie de développement et elle est très élevée dans les pays les plus pauvres, notamment en Afrique. Le tableau ci-après montre la distribution de la fécondité totale dans le monde en 2002 et par comparaison la diminution par rapport à la période 1990-1995 (source Nations Unies).

La tendance générale à la baisse de la fécondité dans tous les pays est indiquée sur le tableau suivant par comparaison à la figure précédente.

Population mondiale, alimentation et disponibilité en eau potable

Le démographe français Hervé le Bras a publié en 2009 "Vie et mort de la population mondiale"; c'est un livre qui relativise la croissance de la population mondiale en se référant à l'histoire; il examine aussi la relation avec les subsistances, l'inégalité de leur répartition dans le monde, et la répartition entre les usages des cultures végétales pour l'alimentation animale et les biocarburants. Il montre ainsi que l'accroissement de la consommation de viande est un facteur qui limiterait la croissance de la population. Parmi ses nombreuses références il cite le démographe américain Joel E Cohen dans "How Many People Can the Earth Support? " qui adopte le même raisonnement, notamment pour l'eau potable.

Immigration émigration

Dans les pays développés, industriels et riches d'Europe occidentale, la fécondité des femmes est en baisse inquiétante (1.7 enfants par femme en moyenne européenne) car au niveau actuel elle n'assure pas le renouvellement des populations. En France cependant notre taux de fécondité est de 2 enfants par femme, et comme indiqué par l'ined, cela n'est pas dû aux femmes d'émigrés. Cela est dû à une politique délibérée d'encouragement à la natalité. En Amérique du Nord 2.1 et en Asie 2.5 mais la Chine 1.8 est en dessous du taux de renouvellement à cause de la politique de l'enfant unique. C'est en Afrique que la fécondité est la plus élevée, avec 6 enfants en moyenne par femme. C'est aussi en Afrique que le spectre du sida est le plus inquiétant. La population d'Afrique va donc croître beaucoup plus que partout ailleurs, sous réserve que le sida n'affecte dramatiquement les pyramides des âges de ses populations.

Comme c'est aussi en Afrique que les conditions environnementales, naturelles et humaines, sont les moins favorables - réchauffement climatique, sécheresses, désertification, mais aussi guerres tribales, guerres civiles, corruption, mal gouvernance engendrant pauvreté et misère - ces populations auront tendance à vouloir migrer vers des zones plus favorables du monde. En dépit des barrières politiques, rien ne pourra empêcher de telles migrations. Les pays développés seront inévitablement confrontés à des vagues d'immigrations clandestines et à des demandes d'asile. Ce sera un problème majeur des pays développés que d'intégrer ces immigrés dans leurs sociétés et dans leurs économies. D'un côté, l'immigration de populations jeunes aura des effets bénéfiques sur la pyramide des âges et le maintien d'une population suffisante en nombre et distribution d'âges, pour continuer de faire fonctionner leurs économies. D'un autre côté, l'intégration sociale et économique de populations peu qualifiées et pauvres sera difficile, surtout si leurs économies ont déjà des taux d'inactivité élevés ce qui est le cas en Europe et en France en 2007. La France en particulier n'a pas réussi à intégrer complètement les immigrés qu'elle a fait venir des pays du Mahgreb dans les années 60 et 70. Les États-Unis sont en situation de plein emploi, et le pays accueille voire encourage l'immigration pour le fonctionnement de son économie.

Concilier immigration et intégration, comprendre des populations sans espoir dans leurs pays, les accueillir et les intégrer quand leur sécurité est en jeu (ex. vietnamiens ou cambodgiens...) ou quand c'est notre intérêt démographique et économique, mais aussi aider les gouvernants de ces pays à améliorer les conditions de vie de leurs populations, tels sont le enjeux de l'immigration.

Concernant les mouvements migratoires voir ces liens:


et maintenant voir le site de l'INED et tout savoir sur la population.

Mis à jour le 02/06/2007 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@gmail.com)sites web http://pierreratcliffe.blogspot.com et http://paysdefayence.blogspot.com