PROCESSUS DE L'ÉVOLUTION
hominidés, primates, homos, homo.sapiens et homme moderne

Voici une spéculation sur les origines d'Homo.sapiens.sapiens. Elle est suggérée par le livre de Jared Diamond "le troisième chimpanzé" c'est à dire nous les hommes modernes, Homo.sapiens.sapiens, qui sommes caractérisés par la propension à nous entre tuer, et qui sommes dotés, après 35 000 ans d'évolution culturelle et technique, des moyens techniques formidables de détruire l'environnement dont nous dépendons et la planète toute entière.

Parmi les individus de notre ancêtre génétique le plus récent, il serait né lors d'une génération, un individu - homme ou femme - avec une mutation génétique; une mutation favorable qui lui conférait un avantage réel pour sa survie, en lui permettant de se développer, d'atteindre l'âge de la reproduction et de reproduire une partie de ses gènes en les transmettant à ses descendants. Par exemple un cerveau plus "performant" pour l'action individuelle et collective, ou un appétit sexuel plus fort pour se reproduire plus, ou encore l'aptitude à articuler des sons liée à la configuration du larynx, de la langue et des lèvres et des muscles associés!

Tous ces avantages liés non à un seul gène, mais à une combinaison de multiples gènes interagissant entre eux, ne sont probablement pas apparus en même temps. Ils se sont produits au fur et à mesure du déroulement du temps évolutif avec l'action de la sélection naturelle, c'est à dire de millions d'années et de centaines de milliers de générations successives. Mais une fois qu'un avantage réel fut acquis, et que cet avantage a pu être transmis d'un individu à plusieurs des générations suivantes, l'évolution par la sélection naturelle et la sélection sexuelle a pu s'exercer, ce qui a permis la préservation de cet avantage dans le patrimoine génétique des individus, l'accroissement de leur nombre et finalement la constitution de ce que nous appelons une espèce. Une espèce est en effet, un ensemble d'individus dotés de caractères propres et qui, en s'accouplant sexuellement entre eux, donnent naissance à des individus féconds entre eux.

L'apparition et la conservation d'avantages évolutifs auraient permis à/aux l'individu(s) qui en étai (en)t doté(s) de trouver un(e) partenaire plus facilement (sélection sexuelle) et ainsi d'avoir une descendance et de transmettre avec une bonne probabilité de succès les gènes qui lui conféraient cet avantage. Progressivement, c'est à dire de génération en génération, seraient nés des descendants mâles et femelles (dans le rapport 49/51%) dotés de cet (ou de ces) avantage(s). Et ces individus auraient été attirés sexuellement les uns vers les autres parce que dotés de caractères similaires - ne s'assemblent que ceux qui se ressemblent - d'où une croissance de leur nombre dans l'environnement qui était le leur, à savoir la proximité avec les autres individus non mutés, et l'environnement naturel dans lequel ils puisaient leur nourriture.

Si la (ou les) mutation(s) de départ concernai(en)t le cerveau et/ou l'aptitude à articuler des sons et à développer un langage de communication, alors progressivement de génération en génération, ces individus devenaient plus performants à trouver leur nourriture, à se développer et à se reproduire (1). Au début les accouplements se faisaient entre des individus mutés et des individus non mutés. Mais progressivement, leur nombre croissant et les préférences sexuelles aidant, la séparation devint plus physique voire géographique de sorte que les mutés ne s'accouplaient plus qu'entre eux. Plus performants pour acquérir leur nourriture, il s'en suivit alors une réduction de certains organes qui devenaient moins essentiels, tels que la robustesse des membres, la taille des mâchoires, et parallèlement l'adaptation de la boîte crânienne au cerveau. Ces individus devenaient alors plus "graciles". Et de génération en génération, ne se reproduisant plus qu'entre eux, la séparation d'avec leur ancêtre s'est faite, au point qu'il ne pouvaient plus, en s'accouplant avec eux, donner naissance à une descendance interféconde.
(1) Les neurologues logent la capacité du langage articulé dans la partie la plus extrême du cerveau, c'est donc suggérer que cette aptitude s'est développée la dernière dans le temps évolutif.

Notre connaissance du temps de l'évolution génétique nous est donnée par les fossiles d'hominidés, dont les plus anciens (7 millions d'années) ont été découverts dans l'Est de l'Afrique.

Après coup, ma spéculation n'est peut-être pas aussi vaine car je trouve sur divers documents scientifiques des idées analogues. Il faut partir du fait que l'animal le plus proche de nous est le chimpanzé avec lequel nous partageons 98.4% de nos gènes. La divergence génétique entre le chimpanzé et nous a été étudiée par la biologie moléculaire par la technique de l'ADN hybride. Au labo, on chauffe des segments de molécules d'ADN de deux espèces différentes à une température telle que les deux brins se séparent. Puis on prélève des brins uniques de chaque espèce et on les mélange. En se refroidissant les deux brins différents s'attachent à nouveau (d'ou le nom d'ADN hybride)

Mais il y a des segments d'ADN non appariés de sorte que les deux brins de la molécule ADN hybride se séparent plus facilement que les brins des espèces d'origine, c'est à dire à une température plus faible. Les scientifiques Silbey et Ahlhquist ont étudié cela sur des milliers (1700) d'oiseaux dans les années 1970 et ont mis en évidence la règle suivante. Plus deux espèces sont éloignées génétiquement - c'est à dire plus elles ont de segments d'ADN non appariés, plus la température de séparation des brins de l'ADN hybride est faible et plus l'écart de température entre les deux - hybride et non hybride - est élevé. Plus les deux espèces sont génétiquement proches, plus les deux brins sont appariés, plus la température de séparation des brins est élévée et plus l'écart de température entre les deux espèces - hybride et non hybride - est faible. Silbey et Ahlhquist ont établi la règle empirique suivante: 1°C d'écart de température de séparation des deux brins d'ADN hybride, par analogie désignée comme température de "fusion", correspond à une différence de 1% dans l'appariement génétique des deux espèces. D'autre part, ils ont pu établir la correspondance entre différences génétiques et le temps écoulé depuis la séparation de l'ancêtre précédant grâce aux connaissances paléontologiques.

En appliquant cette méthode aux animaux dont nous sommes les plus proches dans les années 1980, et classés comme tels par les taxonomistes, on trouve que notre plus proche "cousin" est le chimpanzé pygmée ou bonobo avec lequel nous partageons 98.4% de nos gènes, et que nous sommes détachés de l'ancêtre commun le plus récent de tous les grands singes, il y a environ 7 millions d'années. Avec celui-ci nous partagerions 97% de nos gènes. Autant dire que sur le plan de l'évolution, nous ne sommes qu'une espèce de grand singe parmi les autres qui vivent aujourd'hui et que nous sommes en fait le 3è chimpanzé, les deux autres étant le chimpanzé commun et le chimpanzé pygmée (bonobo).

Voir site "Projet grands singes: créer une communauté des égaux".

Les divergences génétiques sont indiquées ci-après.

A la différence de cette approche à partir des espèces de primates qui existent aujourd'hui, les paléoanthropologues sont à la recherche des origines de l'homme moderne, seul espèce d'Homo aujourd'hui, à partir des fossiles trouvés en différents points de la planète, mais principalment en Afrique du Nord-Est. Voir origines de l'homme vu par les fossiles et la paléoanthropologie.

Et voir ici un article intéressant: la théorie de Darwin est-elle fausse? L'évolution d'Homo.sapiens.sapiens va-t-elle continuer?

Mis à jour le 13/11/2011