À propos du gel du point d'indice des fonctionnaires jusqu'en 2017.

Les syndicats sont en colère contre le gel du point d'indice des fonctionnaires jusqu'en 2017. Ils nous annoncent des mouvements de grève. Pierre Gattaz président du Medef se dit favorable à un smic jeune "transitoire". Les syndicats s'indignent.

On va encore nous faire le coup du CPE de Villepin.

Bref, on tourne en rond; pacte de responsabilité, pacte de stabilité, réduction des dépenses publiques.... mais salaires très élevés ailleurs dans la fonction publique, en Europe et pour certains en France...

TF1 a montré hier soir un reportage avec 3 témoignages de fonctionnaires. Salaires "perçus" stables depuis plusieurs années, coût du logement élevé, charges fixes à prix croissants, etc... La litanie habituelle qu'on entend chez tous ceux d'en bas de la société française qui continue sa descente aux enfers.

Le bon sens voudrait que le salaire de chacun soit fixe en fonction de sa contribution plus ou moins utile et rare dans la société de production de biens et de services. Cela dépend des qualifications innées puis acquises tout au long du parcours de vie. On peut développer de telles qualifications et ainsi changer de fonctions pour gagner plus. Une autre façon de gagner plus c'est que l'ensemble de la société produise plus de biens et de services. Cela s'appelle la hausse de la productivité ce qui se traduit par la croissance des biens et services produits, comme cela s'est produit pour tous durant les "trente glorieuses" après la 2è guerre mondiale.

Mais l'origine du mal c'est l'inflation qui érode le pouvoir d'achat des salaires. La BCE a un objectif d'inflation de 2% par an; sait-on que 2% par an en 20 ans cela correspond à réduire le pouvoir d'achat de 50%. Et même avec 1.25% d'inflation correspondant au taux du livret A aujourd'hui, sur 20 ans, cela fait une baisse de 30%. Autrement dit votre revenu d'aujourd'hui ne vous permettra dans 20 ans que d'acquérir 70% de biens et de services.

L'inflation dans les années 1970-1980 était à des niveaux de plus de 10%; les salaires devaient être augmentés à proportion; mais l'inflation se diffuse de manière inégale dans la société; il y a ceux qui sont le plus près de la source e qui en bénéficient les premiers (l'état et ses fonctionnaires); et ceux qui en sont les plus loins et qui n'en bénéficient que peu ou pas (ceux qui ont de revenus fixes).

Par ailleurs, l'indice des prix à la consommation de l'INSEE ne prend pas en compte tous les prix des biens et services qui sont échangés sur les marchés. Notamment les prix d'acquisition des logements, ou les prix des produits d'épargne, assurances vie, actions et obligations. Et dans le panier de prix considéré, les poids affectés aux différents prix ne reflètent pas bien la réalité; certains poids sont même impossibles à estimer; et où vont-ils chercher les prix? Il en résulte que l'indice des prix à la consommation est aussi un indicateur imparfait. Cela est en relation avec la notion nouvelle des dépenses dites "contraintes". La vérité c'est que l'inflation est plus élevée que nous le dit l'INSEE.

La colère des syndicats sur l'austérité me paraît légitime, mais ils se trompent de cible.

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Mis en ligne le 18/04/2014