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À propos d'un article d'Atlantico.

Cet article d'Atlantico "Lettre ouverte à l’attention du gouvernement, des économistes de gauche néo-convertis à l’offre et du patronat: arrêtez avec le coût du travail, le SMIC et autres considérations DÉCONNECTÉES des problèmes réels de l’économie française.

Trois économistes académiques débattent de la situation de la France en panne en 2014 avec un chômage massif, un déficit et une dette structurelle que le gouvernement entend règler par une politique de l'offre, une baisse des dépenses publiques des trois niveaux de l'état, de la sécurité sociale et des collectivités locales [Plan de 50 milliards d’économies : Valls frappe fort]; un débat entre un keynesien, un néokeynesien et néo?: Je note deux phrases:
- L'offre continue de l'emporter sur la demande dans l'esprit de nos dirigeants, bien loin de la réalité conjoncturelle.
- Avec le même taux de chômage si on avait 4% de taux de croissance on pourrait faire une politique de l'offre!

J'ai l'impression qu'on tourne en rond! Une analyse supplémentaire intéressante est donnée par Olivier Passet un des auteurs de l'article.

La politique de l'offre est-elle loin de la réalité conjoncturelle et des préoccupations des français? Les français ce sont les individus, les ménages et les entreprises. Les entreprises ce sont la multitude des TPE et des PME, quelques ETI (entreprises de taille intermédiaire) et un petit nombre de grandes entreprises. Ces experts connaissent-ils le fonctionnement des entreprises, surtout les petites? Comment le chef d'entreprise fonctionne? [lien CGPME Confédération générale des petites et moyennes entreprises].

Tout ce que produit une entreprise, corps social restreint composé d'un chef d'entreprise, apporteur de capital issu de l'épargne, de fournisseurs et de salariés, est distribué dans la société - l'économie - sous forme de prix payés à des fournisseurs (des entreprises aussi, donc dans le cadre de la division du travail), à l'État sous la forme de cotisations sociales et des régimes de retraites, d'impôts TVA, aux collectivités locales et autres, et de salaires nets à ses salariés. Ce qui reste après cette distribution c'est le revenu du chef d'entreprise pour lui et sa famille et pour préserver son capital c'est à dire son épargne. Cette préservation implique de conserver la valeur des moyens de production et de l'adapter à l'évolution du marché cad. pérenniser voire accroître l'utilité des produits et la demande des consommateurs.

La distribution du produit de toutes les entreprises se diffuse à travers toute la société; elle permet ainsi le fonctionnement de l'économie de l'offre, de la distribution et de la consommation; elle permet aussi d'assurer les ressources nécessaires au fonctionnement de l'État en ses niveaux: l'État central, la sécurité sociale et les collectivités locales.

Quand le produit des ventes de l'entreprise ne suffit pas à couvrir tous ces coûts l'entreprise doit réduire son activité; cela affecte en premier lieu le dernier poste, cad. "préserver son capital c'est à dire son épargne"; c'est la marge de l'entreprise. Cela affecte ensuite le revenu du chef d'entreprise et de sa famille. Ensuite s'il ne peut pas payer les charges dûes à l'État, il est acculé au dépôt de bilan, à la restructuration des dettes, au licenciement de peronnels; il s'en suit une baisse d'activité ou une dispaition de l'entreprise.

L'article d'Atlantico suggère que la solution est d'accroître la demande des consommateurs par la politique monétaire; c'est l'inflation, la baisse de la valeur de la monnaie.
le commentaire ci-après rejoint le mien:
l'offre ou la demande, le problème est la demande.
Bien Docteur, donc, injectons 20% de liquidités pour remettre la demande au niveau de l'offre, mais si les effets sont immédiats, c'est l’asphyxie à long terme. Avec une telle mesure tellement pratiquée déjà, on va consommer (jusqu'à épuisement de ces nouvelles liquidités), en partie importer, et les capacités de production des industriels français vont temporairement s'établir à l'équilibre, ne générant pas de nouveaux investissements matériels et humains. Le bilan de ce que vous prenez bien soin, Mr Goetzmann, de différencier d'une politique Keynésienne, ne sera qu'un affaiblissement de nos capacités à réagir ultérieurement lorsque l'on affectera des moyens pour les vrais sujets, car les symptômes, Docteur, sont les suivants : Du coût du travail ou du chômage, le problème est le chômage. Là, peut-être s’intéresserait-on aux facteurs qui font que les entrepreneurs n'embauchent pas? Ces aspects sont effleurés dans ce papier. On peut les résumer ainsi : Fiscalité sur l'effort, Capital à relier à Investissements (jusqu'au prolongement de l'activité), et Etat providence et infantilisation à relier aux charges sociales.

L'article ne parle pas du tout de ce qui rend les gens incapables de consommer notamment le coût du logement, exhorbitant pour les ménages français, est alimenté par la bulle financière du crédit facile, et la multiplication des règlements et des normes; ni les dépenses dites "contraintes" qui ne cessent d'augmenter; ni l'indice des prix qui ne prend pas en compte tous les prix des transactions, mais seulement les prix de biens de consommation avec des poids impossibles à fixer correctement, et des origines contestables; l'indice des prix ne donne pas la réalité de l'inflation. La crise de la demande est bien liée à cela. 2% d'inflation en 10 ans c'est 20% de pouvoir d'achat en moins; et même 1.25% d'inflation c'est 12% en moins.

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Mis en ligne le 19/04/2014