Crise économique : vers un plan de croissance européen?
mais pas ce que croît François Hollande.

Ce texte est celui d'un mail de "Toute l'Europe" reçu ce jour.

Devant l'inefficacité des cures d'austérité mises en œuvre en Grèce et en Espagne, l'idée d'un plan européen de croissance s'impose peu à peu. Après le souhait d'un "pacte de croissance" formulé par le Président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, Angela Merkel a annoncé la mise en place d'un agenda de croissance pour le sommet européen de fin juin. Enfin, selon le journal espagnol El Pais, la Commission européenne préparerait actuellement un plan d'investissement de 200 milliards d'euros pour réactiver la croissance en Europe.

"A Bruxelles comme à Berlin, on s'inquiète (…) de la situation espagnole, chacun prenant conscience qu'une potion d'austérité aussi rude qu'en Grèce risque d'entraîner l'Espagne dans la récession et de mettre en danger à nouveau toute la zone euro", analysent Les Echos. Les effets positifs des plans d'austérité du gouvernement Rajoy visant à satisfaire les objectifs européens de réduction de la dette tardent en effet à voir le jour.

Le remède est-il inadapté ? L'idée semble de plus en plus admise en Europe. Pour le directeur des études économiques chez Natixis Asset Management, Philippe Waechter, "les politiques budgétaires trop restrictives sont remises en cause" comme le montre la situation économique et sociale en Espagne mais aussi la récente démission du gouvernement néerlandais [Atlantico]. Dès lors, "l'Europe change de perspectives et de hiérarchie de sa politique économique".

Après le souhait d'un "pacte de croissance" formulé mercredi par Mario Draghi au Parlement européen, Angela Merkel a déclaré au quotidien allemand Leipziger Volkszeitung que l'Europe préparait "un agenda croissance pour le sommet européen de juin", tout en réitérant son opposition à la réouverture des négociations sur le traité de stabilité budgétaire européen [Les Echos].

Sortant de son habituelle réserve, le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy a ajouté sa voix à ces déclarations, en affirmant que "l'accent doit basculer de plus en plus sur une liste prioritaire de mesures à même de nous ramener vers une croissance durable" et qui patinent faute de volonté politique : législations pour favoriser la mobilité des travailleurs, modernisation des marchés publics, relance du capital-risque, création d'un brevet européen… [Les Echos]

Parmi les mesures de croissance discutées les 28 et 29 juin, le journal espagnol El Pais mentionne un plan d'investissement de 200 milliards d'euros. Selon le journal, la Commission européenne souhaiterait s'appuyer sur la Banque européenne d'investissement (BEI) pour financer des projets d'infrastructures publics-privés [Le Monde]. Le sujet devrait déjà être au menu d'un prochain dîner informel entre chefs d'Etat et de gouvernements de l'UE, prévu peu après le second tour de l'élection présidentielle française [AFP].

"Mais ne nous méprenons pas", alertent Les Echos : "cela ne suffira pas pour que l'Europe retrouve la croissance". Les réformes structurelles sont bien nécessaires pour réduire la dette des Etats membres, et aucun dirigeant européen ne pourra s'en dispenser.


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Mis en ligne le 30/04/2012