Imposer davantage les plus riches?
Dans cet océan d'informations il est difficile se faire une opinion équilibrée, tant les point de vues divergent sur l'analyse de la situation et plus encore sur les mesures à prendre pour résoudre les problèmes qui se posent à de multiples niveaux. Certains commentateurs des médias me paraissent carrément se tromper dans leurs analyses et ainsi tromper l'opinion. Il est illusoire de vouloir tout couvrir dans un petit billet. Cela relève d'ouvrages de 500-600 pages des nombreux experts de la question.
Imposer davantage les plus riches paraît donc justice économique et sociale et s'impose donc politiquement même si, vu leur petit nombre, ils n'augmenteront pas significativement les recettes de l'État. Et il faut-il pas que ces riches s'évadent en Suisse ou d'autres États "paradis fiscaux" qui ont suffisamment de recettes fiscales pour assurer leurs dépenses publiques bien "maigres" pour certains! Autre aspect du problème, qui aurait justifié le fameux bouclier fiscal des plus riches. Ces États n'ont pas besoin de l'argent des riches si ce n'est pour acquérir des actifs physiques et détenir des actifs financiers! Il ne suffit pas selon moi de taxer les riches davantage par quelque dispositif fiscal de retour en arrière - je note que l'on ne sait toujours pas ce qui sera fait: taxer à plus de 500000€ ou 300000€ et sur quelle assiette, ou créer des tranches d'imposition supplémentaires. Il faut surtout s'interroger sur les raisons de cette richesse qu'on peut qualifier d'excessive. Je pense là surtout aux patrons des grands groupes et aux traders. Laissons les sportifs et les stars de côté. Certes la survie et les résultats d'un grand groupe doivent beaucoup à la qualité de ses dirigeants; il en résulte la richesse produite, l'emploi de milliers de personnes et des biens utiles accessibles à tous. Mais le groupe doit tout autant à la qualité de ses salariés, cadres supérieurs, cadres moyens, employés et ouvriers, à la société qui les a éduqués et formés, aux équipements et aux infrastructures de toutes sortes que les dépenses publiques ont créées et font fonctionner, donc à la société toute entière. De nombreux travaux pointent de manière documentée, le fait que le partage de la valeur ajoutée des grandes entreprises a baissée au détriment des salariés depuis 30 ans. Depuis un maximum de 70% la proportion est descendue à un minimum de 64%. Le but était d'assurer la compétitivité des entreprises dans le contexte du néolibéralisme et de la mondialisation. De même le partage de la valeur ajoutée est au détriment de l'État qui assure les services publics et la redistribution. Les effets délétères sont l'enrichissement des dirigeants, l'influence de la finance, la stagnation voire l'appauvrissement des salariés et la baisse des recettes de l'État. Les indicateurs du phénomène sont l'écart énorme entre les revenus des 1% les plus riches et les 10% les plus pauvres de la population. Cet écart a évolué de 30 à plus de 340 au cours des trente dernières années (lien) et déficits du budget de l'État. Tout cela est à la fois cause et conséquence de la crise comme un dans un oxymore. Il est temps que ça change!
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