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Depuis les origines de l'agriculture...
à comment nourrir 9.5 milliards d'habitants en 2050?

Se nourrir est la condition essentielle de la vie pour tous les êtres vivants. L'agriculture est la principale activité humaine: manger trois fois par jour est une nécessité vitale de même que boire de l'eau.

Les données archéologiques

Le foyer le mieux connu parce qu'il est documenté par de nombreux sites archéologiques, est le Moyen Orient, le Croissant Fertile - au nord de la Mésopotamie actuelle; il a commencé à la fin du pleistocene, au début de l'holocene. Pendant tout le pleistocene, la glaciation recouvrait une grande partie de la planète. Les glaciers descendaient très au sud de l'Europe, la toundra s'étendait jusqu'en Syrie et Irak actuels. L'agriculture n'était pas possible en raison de la température et de la concentration en CO2. Voir l'évolution du climat au cours des 2.6 millions d'années AP selon les carottes de sondages dans l'arctique. Ces données suggèrent que les variations climatiques pendant le pleistocene étaient plus rapides et plus accentuées qu'elle ne le sont depuis 10 000 ans AP. A la fin du pleistocene, il y a 10 000 ans, le climat se réchauffe et devient plus régulier. La toundra remonte plus au Nord; elle est remplacé par une savane boisée dans laquelle on trouve les plantes sauvages, blé, orge, avoine, seigle, légumineuses et lin et où vivent les animaux, encore à l'état sauvage, que nous avons domestiqués.

Voir ce documents sur la paléogéologie des gaz à effet de serre.

Et celui-ci sur l'évolution future du climat.

D'autres données archéologiques suggèrent que des avancées analogues se sont produites en même temps en Chine du Nord et sur le moyen fleuve Jaune. Mais les données archéologiques y sont moins nombreuses. En Amérique des foyers d'agriculture et d'élevage apparaissent aussi au Mexique. Les données archéologiques des continents nord et sud américains, qu'Homo.sapiens.sapiens a peuplé beaucoup plus tard, - on pense qu'il n'y a que 10 000-15 000 ans -, suggèrent le même phénomène de domestication de plantes et d'animaux mais à un degré beaucoup moindre et plus tard car la plupart des animaux domesticables auraient été conduits à l'extinction à la fin du pleistocene (voir explication) et de l'orientation Nord Sud des continents séparés par l'isthme de Panama avec une forte variation de latitude et de climats, ce qui n'aurait pas été favorable à la diffusion des avancées techniques. En Chine comme au Mexique, les plantes et les animaux sauvages domestiqués étaient différents de ceux qui furent domestiqués au Moyen Orient. Les plantes et les animaux occupent toujours une aire limitée de la planète, en fonction des conditions topographiques, nature des sols et climatiques ainsi que la présence d'autres espèces vivantes concurrentes.

Puis, à la faveur de communications faciles à travers le continent eurasiatique, avec une latitude Est Ouest presque constante, et peut-être aussi du fait que certaines des populations dispersées sur le continent étaient issues de populations primitives séparées lors du premier peuplement du continent eurasiatique, les connaissances techniques résultant de cette avancée se diffusèrent rapidement depuis le croissant fertile vers l'Ouest et vers l'Est et de Chine vesr l'Ouest.

Depuis les premières domestications de plantes, l'homme n'a cessé de sélectionner les espèces d'herbacées pour retenir celles qui produisaient les grains les plus gros et les plus nombreux. Il en est ainsi du blé, du maïs, de l'orge de l'avoine, du seigle, du riz, des pois et le lin (textile), qui sont nos principales sources de nourriture végétale. Ayant procédé à une telle sélection des variétés naturelles les plus productives, il a ensuite cherché à combiner les meilleures caractéristiques des unes et des autres espèces par la pollinisation croisée et l'hybridation. Le même principe se retrouve aujourd'hui dans la manipulation génétique, une voie qui s'est ouverte avec les progrès de la biologie moléculaire. Depuis 10 000 ans l'humanité a progressé dans l'agriculture par un processus de co-évolution culturelle entre plantes et animaux domestiqués, connaissances accumulées, adaptation des plantes et des animaux aux terrains et aux climats. Telle variété de blé ou de maïs ne peut pas se comporter de la même manière dans les latitudes élevées et les latitudes faibles.

Voir la conférence de Marcel Mazoyer sur les origines de l'agriculture (1h30).


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Mis en ligne le 23/04/2010 par Pierre Ratcliffe.