On ne peut rien faire pour le problème des prix des logements???

On me dit "on ne peut rien contre ce phénomène. C'est le résultat du jeu de l'offre et de la demande dans un secteur particulièrement attractif". Et puis, on ajoute: "quand j'étais jeune - dans les années soixante - je ne pouvais pas me payer mon logement non plus, je n'avais pas de voiture... - aujourd'hui les jeunes veulent tout, et tout de suite..."

Mais l'époque est très différente; dans les années 60, la France était en pleine expansion, rattrapant un retard considérable accumulé avant la guerre et aggravé par la deuxième guerre mondiale. Les perspectives d'amélioration du niveau de vie étaient grandes pour tout le monde, l'ascenseur social fonctionnait et ça se voyait... On démarrait jeune et petit et on grandissait avec la progression de l'économie, soit en moyenne 4.5% de croissance annuelle du PIB sur 30 ans, au point qu'on a appelé cette période "les 30 glorieuses". Aujourd'hui le pays est bloqué et la contestation s'exprime partout.

Alors "si on ne peut rien pour le problème du logement", la solution s'imposera de toute façon et autrement, à la collectivité toute entière. La prolifération des SDF à Paris et dans les villes en est la manifestation, de même que les mesures prises cet été 2006, des centres d'accueil améliorés qui prétendent assurer des conditions de logement décent. Le coût de cette mesure pour Paris seul est estimé de 7 millions d'€ ce qu'Emmaus considère comme dérisoire... Dans notre canton, la solution viendra aussi de manière spécifique aux zones périurbaines, car le prix de l'essence va continuer de monter et ne redescendra pas.

Des chambres d'étudiants loués plus de 500€/mois, 2 mois d'avance de loyers, plus porteurs de caution... voilà une autre manifestation du désordre. Là aussi des solutions vont naturellement s'imposer... comme la colocation, rester chez ses parents, ou d'autres encore qui nous interpelleront.

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Mis à jour le 30/12/2006 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr)