Le salaire minimum nuit-il aux travailleurs?

Le salaire minimum est-il facteur de chômage, écartant du marché du travail, les travailleurs les moins qualifiés qui ne peuvent pas produire les biens et services d'une valeur correspondant au prix imposé de leur travail? Ou le salaire minimum contribue-t-il à diffuser dans la société le pouvoir de consommer? Vieux débat qui remonte aux années 1930 et l'après crise. Le salaire minimum était au coeur du New-Deal.

Sur la plupart des sujets, bien des médias manquent de mise en perspective, nous en avons eu encore un exemple hier soir avec F2 et David Pujadas, sur le salaire minimum. Première séquence: l'intervention d'Angela Merkel qui dit que le salaire minimum en France et autres pays est facteur de chômage. Deuxième séquence, F2 interroge Florin Aftalion qui est contre le salaire minimum, puis Mathieu Plane qui est pour. Florin Aftalion est qualifié de libéral (ce qui est vrai) mais la qualification a pour but de discréditer son propos. Mathieu Plane est qualifié d'OFCE ce qui n'est pas équilibré, car l'OFCE est keynesienne, pour la dépenses publique et pour l'interventionnisme d'État.

Le salaire est le prix à payer par le chef d'entreprise pour obtenir les services et talents nécessaires pour assurer la production. La production est le résultat de la combinaison de personnels utilisant des machines qui constituent le capital de l'entreprise apporté par ses propriétaires sous forme d'épargne. Si une entreprise envisage d'augmenter sa production, il faut que les unités supplémentaires produites rapportent plus que le salaire des employés suppémentaires qu'il faut embaucher. Le chef d'entreprise fait donc son calcul économique et s'assure qu'il en est ainsi. Sinon, il renonce à augmenter la production puisqu'elle entraînera des pertes. Cela peut résulter du fait que le salaire d'embauche est fixé autoritairement par l'État à un niveau trop élevé.

Sur des sujets complexes, il est bon de connaître les différents points de vue et de se décider avec sa raison.

Extrait Wikipedia "Le salaire minimum vise à garantir un niveau de revenu aux employés et ouvriers. Il maintient une « concurrence loyale » aussi bien entre employés (dans leur participation au travail) qu'entre employeurs (éviter le « dumping social »). Il participe à la cohésion sociale d'un pays et à la redistribution des revenus. Si le principe du salaire minimum est admis dans les différentes philosophies économiques, la fixation de son niveau fait l'objet de fortes dissensions en leur sein.
Pour les libéraux, le salaire minimum correspond à une interdiction de travailler pour les employés dont le travail ne permet pas de produire cette valeur, et est la source principale de chômage dans les pays développés1. Les libéraux estiment que le coût du salaire minimum (à différencier du revenu final) doit être fixé de manière à n'obtenir qu'un chômage de transition (appelé aussi chômage frictionnel). Les libéraux pensent qu'un coût de salaire minimum élevé est une injustice que subissent les chômeurs. Ils estiment que les salaires définis librement en période de plein-emploi correspondent à la valeur du travail des employés et que, si l'on souhaite opérer une redistribution des revenus ou établir un revenu minimum des travailleurs élevé, il vaut mieux le permettre via un rééquilibrage des impôts et des charges imposées aux plus aisés. Ils estiment que cela crée moins d'injustices et d'exclusions qu'un salaire minimum élevé. Pour assurer un fonctionnement socialement optimal, les salaires doivent être proportionnels à la productivité des employés. Le salaire minimum est un puissant frein à l’embauche selon les libéraux (travaux de Ludwig von Mises, Pigou…)."


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Mis en ligne le 23/04/2013