L'éducation dans le monde moderne d'aujourd'hui (suite)

Du temps de Jules Ferry, l'école publique s'était donnée pour objectif d'apprendre aux enfants à lire, écrire, compter... et accessoirement de connâitre la géogrpahies de la France - ses départements et chefs-lieux, celle de ses colonies, et l'histoire de France de Vercingectorix à Napoléon... Tel fut le cursus de tous ceux nés entre 1890 et 1910. Le résultat de cette éducation était le certificat d'études. On pouvait alors accéder aux divers emplois offerts par l'industie, les services, les administrations. Il fallait impérativement savoir lire, écrire et compter, ce qui s'ajoutait au savoir parler "français" qu'on avait appris dès l'âge de 2 ans dans sa famille où la mère "encore au foyer" s'occupait de ses enfants. L'école de Jules Ferry avait pour ambition "l'égalité". Les temps étaient différents, il s'agissait d'amener tous les enfants à un stade de connaissances leur permettant de participer au développement industriel du pays et de bénéficier de ses retombées - créant les consommateurs de la production - et les plus brillants à créer les conditions de ce développement et à gouverner les masses.... Cela s'est malheureusement mal terminé avec la boucherie de la guerre 1914-1918. Les connaissances des plus talentueux étaient celles qui avaient été développées durant le siècle des lumières (18è), puis appliquées lors de la révolution industrielle. Tout en affichant les principes d'égalité, le modèle d'éducation de Jules Ferry formait néanmoins les membres de "l'élite" : technique, militaire, universitaire et de l'État - Polytechnique, Centrale, Mines et Ponts et Chaussées, St Cyr, Normale Supérieure.

Les temps ont changé; aujourd'hui notre société française comme celles des autres pays dits "riches" est une société d'opulence; le pauvre d'aujourd'hui serait l'ultra riche du 18è siècle. Il dispose d'un logement, il mange à sa faim une nourriture de qualité qui participe à une longévité sans précédant, il est vêtu hiver comme été de vêtements adaptés et technologiques, il a l'électricité en continu et à forte puissance et des appareils ménagers, une télévision à écran plat, un ou plusieurs ordinateurs, le téléphone et une communication à internet haut-débit, un ou deux téléphones portables, une ou deux voitures pour aller travailler lui et sa femme ou compagne en empruntant des routes à circulation rapide, des médecins à son service avec des moyens de le soigner et le guérir... etc... etc... Bref, le pauvre, celui que l'on nous montre à la TV quand on interview les "pauvres", n'a rien à voir avec le pauvre d'autrefois! Ceux-là sont nos immigrés, ou ceux qu'on aurait si on faisait revenir des gens "ordinaires" des années 1950, ou 1900 ou plus encore ceux du 18è siècle, le siècle des lumières. Loin de moi l'idée de dire que la France de 2011 est un pays de cocagne pour TOUS sans exception dans les conditions d'aujourd'hui, mais convenez que c'est le panorama... Je connais le livre de Pierre Bourdieu "la misère du monde" et celui récent d'Eric Dupin "Voyages en France".

Cette pauvreté d'aujourd'hui, si relative par rapport au passé plus ou moins lointain, et l'opulence réelle dans laquelle nous vivons depuis seulement tros décennies (la fin des années 1980) permet à mon sens de comprendre pourquoi les jeunes, les enfants d'aujourd'hui et leurs parents un peu moins jeunes mais pas tant que cela, ont autant de mal à éduquer et à être éduqués par leurs congénères, selon le modèle de Jules Ferry - lire, écire, compter - hérité du siècle des lumières (18è) et de la révolution industrielle du 19è.

C'est qu'aujourd'hui nous vivons dans un monde dominé par la technique à tous les niveaux de la société; nous en bénéficions comme de l'air que nous respirons ou de la langue que parlons. Tout semble aller de soi; personne sauf les anciens qui ont connu l'avant, n'imagine qu'il puisse y avoir autre chose. Un exemple, mon grand-père né en 1861, mineur en Angleterre, n'avait pas de montre. Devenu plus "riche" avec le temps, il avait acquis une horloge murale qui sonnait l'heure et les quart et les demi heures... l'horloge est restée! Mon père né en 1891 avait une montre de gilet... que j'ai gardée et donnée à mon fils. Né en 1935, ma première montre fut une montre mécanique suisse offerte par ma marraine à ma première communion. Puis sont venues les premières montres digitales... Aujourd'hui qui porte encore une montre, un objet à fonction unique? Il y a de multiples objets de la vie quotidienne qui donnent l'heure!

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Mis en ligne le 04/10/2011