Élection présidentielle 2012
la campagne du 2è tour est lancée

Nicolas Sarkozy est donné largement perdant par les premiers sondages. Les résultats du premier tour, et l'arithmétique des reports de voix possibles - Lepen et Bayrou - lui semblent nettement défavorables.

Le principal enseignement que je tire des résultats (lien), c'est qu'en additionnant les voix de Lepen, Mélanchon et autres petits candidats, environ un tiers des électeurs ayant voté - #36 millions - a exprimé un vote protestataire; un rejet du système. Ils ne croient plus en la capacité des partis traditionnels - PS et UMP - à résoudre les problèmes de la France. Marine Lepen et Jean-Luc Mélanchon et tous les autres petits candidats prônent un retour en arrière vis à vis de l'Europe, de l'Euro, de la mondialisation...

Pour faire simple, Hollande et le PS sont est soutenus par l'armée des fonctionnaires qui sont 25% de la population active en France, résultat d'un tropisme français pour l'organisation de l'État, des dépenses publiques - 54.3% du PIB en moyenne sur la période 2005-2010, contre 46% en Allemagne, 8.3% d'écart (lien). Le PS nous propose plus de dépenses publiques pour résoudre les problèmes de la France. Le problème est que les dépenses publiques sont financées par l'emprunt auprès d'investisseurs et d'épargnants, et que ceux-ci sont de plus en plus inquiets de la situation de la France. Pour continuer de faire simple, Sarkozy est détesté par la quasi totalité des médias en raison de son comportement et de la non tenue de promesses faites en 2007.

La situation est très diverse à travers les territoires en fonction de leur géographie, de leur structure industrielle et agricole, de leur population et de la structure socio-professionnelle de celle-ci, et surtout de la situation de l'activité des entreprises, de l'emploi, des licenciements et des délocalisations. Tout ceci est ressnti par les français les plus affectés, dans leur vie quotidienne, leur pouvoir d'achat, leurs dépenses incompressibles, leurs craintes pour leur avenir. C'est pourquoi, le résultat France entière - agrégat des votes divers des territoires doit être analysé dans la diversité de ceux-ci. Les candidats doivent aller à la rencontre des populations des territoires pour les convaincre de la justesse de leur vision et les assurer qu'ils sont capables d'apporter des solutions à leurs problèmes. Et durant cette campagne qui va durer 2 semaines, il n'est pas exclu que des événements intérieurs ou extérieurs interviennent dans le débat et influencent le choix des électeurs le 6 mai prochain.

La situation de la France vue par les experts reflète le vécu des français "anti-système" soit le tiers des électeurs comme l'ont exprimé leurs candidats, un pourcentage énorme! Le problème à mon sens c'est que ces candidats ne proposent que des illusions.

Quel que soit le'élu du 6 mai au soir, la tâche sera très difficile; nous connaîtrons probablement des lendemains qui déchantent. Cette campagne si médiocre a plongé tant d’électeurs non "anti-système" - dont je suis, dans l’incertitude et la perplexité: flou doctrinal, surenchère de mesures destinées à capter des voix ailleurs qu’en son camp, plutôt que pour proposer des solutions crédibles aux problèmes et à la situation de la France. C’est désormais le travers de la démocratie, et le vice d’une classe politique incompétente et surréaliste. Les candidats, mis à part les dinosaures marxistes, ont été illisibles pour l’électeur de base. Et l’erreur la plus grave a consisté à présenter la crise actuelle comme celle du système économique, capitaliste et financier alors qu’elle est celle de l’hypertrophie de l'État et de la dépense publique excessive qui a conduit la dette de la France à un niveau insupportable et à la désertification industrielle des territoires entiers. Nous sommes un État soviétique.


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Mis en ligne le 24/04/2012